L'étrange passion de Midorima Shintarou

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"Et le signe en dernière place aujourd'hui... Oh, quel dommage, amis Cancer ! Aujourd'hui, votre santé est au plus mal, faites attention à vous ! Votre porte-bonheur du jour est une peluche panda !"
Midorima soupira, mais une violente quinte de toux le prit et l'empêcha de respirer correctement. Il posa sa main sur son front et grimaça. Il était vraiment mal en point. Il essaya tant bien que mal de se lever et d'aller chercher un thermomètre, mais un violent vertige le prit et il ne put que s'affaler sur son lit en un gros "POUF". Il toussa à s'en décrocher les poumons, et eut à peine la force d'envoyer un message à Takao : "Malade. Prends les cours nanodayo.".
Une fois fait, il se mit sous la couette, la remonta jusqu'à son nez et renfonça son bonnet de nuit sur la tête. Sans un mot, il rapprocha de lui une énorme peluche de panda offerte par sa soeur pour son dernier anniversaire, puis il sombra dans les bras de Morphée.

- Ah c'est pas vrai ! La misère !
Takao venait tout juste de sortir de chez lui quand il vit le sms. Il se frappa le front (un peu trop violemment, à son goût), fouilla rageusement dans ses contacts et appela un de ses camarades de classe.
- Oi, Mazuya-kun ! Midorima est malade et je ne peux pas venir non plus. Tu pourras nous passer les cours ?
Ledit Mazuya-kun accepta tout de suite, et Takao en fut heureux. Il savait que son camarade était vraiment sérieux, et il s'entendait bien avec lui. Même Midorima-génie-en-tout-nanodayo l'estimait, c'est pour dire.
- Merci, c'est cool. À demain.
Il raccrocha prestement, monta sur son vélo et se dirigea vers la maison de Midorima. Il savait que les parents de son ami étaient chacun en voyage d'affaires, et sa soeur en voyage avec l'école pour la semaine. Et pour que Midorima ne vienne pas, c'est qu'il devait être au bord du décès ! Une fois, il se rappelait, son (à noter l'utilisation du pronom possessif, n'est-il point) Shin-chan était venu en cours avec un masque, prétextant que c'était son porte-bonheur du jour. Mon oeil, Takao savait que c'était des chaussettes orange, ce qu'il avait vu aux pieds de son partenaire. Et puis, les grosses perles de sueur, les yeux vitreux, et la toux vainement masquée par sa main ne trompait pas. Midorima venait en cours même avec 40 de fièvre ! Alors pour qu'il ne vienne pas...
Takao soupira tout en pédalant avec force. Il avait un peu peur pour son ami. Midorima était seul chez lui, certainement cloué au lit, avec de la fièvre... Il ne pouvait résolument pas le laisser seul. Il devait s'occuper de lui. C'était même plus qu'un devoir. Une nécessité. Presque une question de survie, pour lui.
Le brun pouffa en ayant cette pensée. Jamais il n'aurait imaginé être autant aux petits soins pour quelqu'un. Il n'avait jamais particulièrement prêté attention à tout ce qui touchait de près ou de loin à l'amour.
Mais il était tombé amoureux, sans trop savoir comment, du gars le plus bizarre et étrange qu'il n'ait jamais rencontré. Étonnament, aimer un homme ne le dérangeait pas : après tout, n'étant jamais tombé amoureux, il ne s'était pas vraiment posé de questions sur son orientation sexuelle. Donc la découverte de sa bisexualité ne l'avait pas retourné plus que ça.
Non, à vrai dire, ce qui le gênait le plus, c'était le fait qu'il ne pourrait jamais montrer publiquement son amour pour Midorima. Puis connaissant le shooting guard, jamais au grand jamais il ne le laisserait faire. Faut pas oublier que l'Ace-Sama est le pire Tsundere qui puisse exister. Il imaginait déjà le discours. " Personne ne doit savoir. Ça ne regarde que nous..." et bla bla bla. Mon oeil, oui. Takao savait très bien que son ami avait juste une peur bleue du regard des autres. Et se donner cet air froid, arrogant et distant ne servait qu'à se protéger. Une espèce de pancarte qui disait "Chien méchant" juste pour éviter de se faire dépouiller...
Bref, tout ça pour dire que ce n'était pas gagné d'avance.
Enfin... Avant de faire des pronostics, il devait passer par la case Confession. Et autant dire qu'il n'avait pas vraiment hâte d'y arriver. Puis bon, même s'il avait toutes ses chances (objectivement parlant : vous en trouvez beaucoup des gens que Tsunderima se trimballe matin, midi et soir, voire week-ends ?) il faudrait que Midorima lui rende ses sentiments...
"Ah... Regarde où j'en suis à cause de toi, Shin-chan..." pensa le brun en se mettant à pédaler comme un forcené.
Juste histoire d'arriver plus vite pour soigner son partenaire plus vite.
Promis.

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