Chapitre 1

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Nous étions dans la forêt, à un bon kilomètre de l'orpheline, ma sœur et moi. Après le déjeuner nous avions filé en douce pour profiter d'une belle après-midi en cette fin d'automne. Les jours raccourciraient à vu d'œil tendis que l'hiver approchait. Après une vingtaine de minutes de marche dans cette forêt de chênes, de cèdres et de boulots, nous nous arrêtâmes dans la clairière, notre clairière. Un grand cercle sans arbre –comme si un géant avais fait tomber un goutte de désherbant- traversée par un petit ruisseau à l'eau parfaitement translucide.

A peine avions nous la clairière en vu, que Marion me lâcha brusquement la main, fila vers le cour d'eau, retira ses souliers et sauta à pied joints dan le ruisseau. Des gouttelettes virent se loger entre les mailles des tissus de son jean.

Une vision idyllique. Le sourire me vint aux lèvres naturellement. L'orphelinat de campagne ou nous vivions depuis deux ans faisait pâle figure, cependant le plus important était de rester ensemble. Nous n'avions plus personne, seul le lien qui nous unissait subsistait.

Je m'assis sur l'herbe –un peu humide- et sortit mon carnet de dessin de mon sac à dos. Je l'ouvris à une page vierge et commençai une esquisse au crayon.

Les heures passèrent et le soleil nous quittait doucement pour un laisser là tendre lumière orangé du crépuscule.

Je contemplai mon dessin à présent terminé. Un croquis de Marion courant après un papillon. Je n'étais pas tellement satisfaite. L'esquisse ne transmettait pas l'innocence de sont regard, la brillance des ses chevaux volant aux grès des courant d'air et surtout la pureté de son sourire.

En refermant mon carnet, je levais les yeux. Je ne vis pas Marion, elle avait du remonté le ruisseau pour y trouver sa source. Elle avait l'habitude. Elle connaissait le chemin.

En rangeant le cahier dans mon sac je criai :

« Marion, reviens c'est l'heure de rentrer »

Je m'attendais à un cri de protestation. Mais je ne m'attendais pas à ce silence de mort. Comme si les oiseaux, les insectes et les poissons avaient creusé très profond dans le sol pour faire taire leurs cris.

Silence de mort.

« Marion, viens s'il te plaît, il faut rentrer ! »

Silence de mort.

Les battements frénétiques de mon cœur virent rompre le silence.

Boum.

Boum.

« MARION »

Boum. Boum. Boum.

Une goutte de sueur coula le long de ma tempe. Ma poitrine se serrait de plus en plus fort. L'angoisse m'envahissait.

BoumBoumBoumBOUM

« MARI- »

Un cri, son cri, vint percer le silence, vint percer mes tympans, vint percer mon cœur.

Je me mis à courir de toute mon âme. Trébuchant sur les racines des chênes, glissant sur les pierres. Mais je courais avec une seule image en tête. Marion, la brillance des ses chevaux volant aux grès des courant d'air et surtout la pureté de son sourire.

Ma course fut stoppée brusquement devant se petit corps inanimé. Marion.

Je tombai à genou pour la prendre dans mes bras. Une larme coula le long de ma joue.

J'approchai mon oreille des ses lèvres et je sentis l'air chaud en sortir faiblement. Mais tout de même sortir.

Le soulagement m'envahit, laissant l'angoisse s'évaporer. Elle avait du glisser et tomber en se cognant la tête mais elle respirait, c'est tout ce qui comptait non ?

Elle ne pouvait pas laisser, je ne pouvais pas la laisser. On devait rester ensemble pour touj-

Une douleur aigüe apparue au niveau de ma nuque. Elle envahie tout mon corps. Je m'étalai de tout mon poids sur le sol. La doux visage de ma sœur se floutait rapidement avant que ce ne soit le noir complet.


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⏰ Dernière mise à jour : Apr 13, 2020 ⏰

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