Pourquoi est-ce toujours lorsque l'on pense avoir définitivement tourné la page que la personne que l'on tente d'oublier décide de refaire surface ?
Cela fait deux mois qu'ils ne se sont pas vus. Et cela fait également deux mois qu'elle regarde son portable dans l'espoir d'y voir un appel ou un message de sa part, en vain.
Elle savait à quoi s'en tenir depuis leur dernière conversation. C'était simple et on ne pouvait pas dire qu'il avait été mal honnête avec elle.
«Tu me plais, je passe des bons moments avec toi, mais je ne veux pas de copine pour l'instant».
Autrement dit, on s'amuse mais n'attends rien de plus de ma part.
Elle avait accepté ces termes car elle non plus ne voulait pas s'engager, mais une fois que l'on commence à ouvrir son cœur et àpasser beaucoup de temps avec quelqu'un, il est normal que nos attentes évoluent.
Elles'était attachée - peut-être un peu trop vite - et lui avait fait savoir.
Du coup, elle avait pris la décision d'arrêter de le voir. Histoire de se reprendre en main. De ne pas souffrir pour un mec qui ne souhaitait pas être le sien.
Un mois après leur pseudo-rupture, elle lui avait envoyé un message. C'était dur de couper totalement les ponts, bien qu'elle s'efforçait partous moyens d'arrêter de penser à lui. Elle avait prétendu s'être adressée à lui par erreur. C'était une façon de l'approcher sans prendre le risque d'être rejetée ou pire ignorée. Il lui avait répondu de suite. Mais après quelques futilités la conversation avait prit fin.
Son remède contre cette tristesse qui tentait de s'immiscer dans sa vie était de ne jamais être inactive. Rester toujours en mouvement : sortir, faire du sport, étudier et surtout planifier le plus de voyages possibles.
Ça marchait plutôt bien. Son esprit n'avait pas le temps de s'attarder sur des pensées négatives. Sauf le soir bien évidemment. C'était le moment de la journée le plus redouté. Pour chasser toute mélancolie, elle s'était inventée un jeu plus ou moins amusant. Lister ses défauts afin de se convaincre que, de toutes manières, elle n'aurait pas pu le supporter bien longtemps.
Etelle avait fini par y croire. Elle se sentait plus légère, car elle avait cessé d'attendre quoi que ce soit de sa part. Bien au contraire, elle souhaitait désormais connaître autre chose. Stop aux histoires à sens unique. Il était temps de rencontrer un homme qui saurait l'apprécier à sa juste valeur.
17h50 :Un nouveau message reçu.
« Je vais avoir quelques jours de libre cette semaine. Ça me ferait plaisir que l'on se voit si tu es disponible. C'est pour cela que je t'appelais... ».
Son cœur s'était mis à battre plus fort. - Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Je vais mieux, je me sens mieux. J'ai arrêté de penser à toi et tu me demandes que l'on se revoit ? Pour recommencer la même relation que celle à laquelle j'ai voulu mettre fin ? - Elle ne lui répondrait pas. Du moins pas dans l'immédiat.
Elle était tiraillée entre deux possibilités. Le revoir ou l'envoyer prommener. Le deuxième choix était très tentant et lui montrerait ce que c'est que d'attendre un signe de la part d'une personne que l'on désire.
Mais le revoir ne serait pas forcément une mauvaise idée.
Cela lui permetrait de désacraliser l'image qu'elle s'était faite de lui. Le scénario idéal étant qu'en le revoyant, elle ne ressente absolument plus rien.
Si la magie s'estompe, elle s'en sentira d'autant plus forte et motivée pour ce qui devra suivre. Une nouvelle histoire. El pour pouvoir réellement tourner la page, n'est ce pas essentiel de se tenir debout en face de ses propres sentiments au lieu de les fuir ? Si l'objet de ses fantasmes de ces deux derniers mois s'évapore en le voyant, elle aura tout gagner.
Alors que si elle laisse la relation telle qu'elle existe aujourd'hui, il subsistera toujours un ... Et si ? Et si j'avais bien voulu le revoir, que ce serait-il passé ? Serais-je retombée sous son charme ou aurais-je réalisé que tout était fini de mon côté ? Au fond n'était-ce pas plus sage d'en avoir le cœur net dès maintenant ?
S'était décidé.
Elle le reverrait.
Mais sous ses propres termes cette fois-ci.
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