Chapitre 9

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Mon sommeil est agité, plein de rêves troublants. Je revois le visage de mes parents, mêlés à des images macabres ; je vois ma mère repliée sur elle-même, inaccessible. Et mon père étendu sur le sol près de la cheminée, une entaille profonde dans le cou...
L'aube pointe derrière la fenêtre. La brume donne au camp des airs hantés... Je suis réveillée, mais pas dans le sens que l'on peux croire. La tête enfouie dans les bras, j'essaie de chasser les dernières terreurs de ma nuit.
Soudain, des hurlements me font sursauter. Je me redresse vivement sur ma chaise et découvre 4 militaires criants et secouants mes colocataires encore endormies... Je ne comprends qu'un mot sur deux de ce qu'ils disent mais je suis assez réveillée pour entendre quelque chose comme : "DEBOUT!" ou encore "6 H DU MATIN!!!" Un des militaires s'approche de moi ramasse mon sac, me le colle à la poitrine en me postillonnant :

"HABILLE-TOI!"

Je ne cherche même pas à comprendre et met mon "uniforme", en faisant bien attention qu'aucune partie de mon corps soit à découvert.
De temps en temps, je jette un coup d'œil à se qu'il m'entoure...
Deux de mes colocataires sur trois dorment encore. L'autre est déjà à côté de moi, en train de mettre sa jupe...
Vic est tombée de son lit, poussée par un militaire (sûrement fatigué de lui répéter de se lever...). En finissant d'ajuster mon chemisier, je fais un demi sourire face à cette situation assez comique. Mais il s'efface presque immédiatement quand je réalise qui est ce militaire...
Ce visage...cette carrure...ces cheveux... Soudain, les battements de mon cœur s'accélèrent. C'est bien lui!
Je cours dans sa direction, mais, au moment où j'allais le toucher, un autre militaire m'attrape par le bras assez fermement pour que je ne puisse pas m'en défaire!
Il m'entraîne vers la sortie!

-Ah déjà habillée ? Très bien! Sortez!

Non! Il faut qu'il me vois!

- Josh!!! Josh!!!

Il se retourne lentement... Presque au ralentit... Mais, je me rend compte que moi aussi je suis au ralentit. Comme si le temps c'était figé.
Et quand il est enfin retourné, les larmes me montent aux yeux...
Il me regarde sans expression. Ses yeux sont vide... Une entaille aussi longue que ma main ,était tracée de son oreille à sa lèvre.
Mon cœur se serre tellement,que j'en ai mal.

- Oh mon Dieu...Qu'es-ce qu'ils t'ont fait...

D'un coup, le temps reprend sa vitesse normal. Mais, pour moi, rien de se que j'ai vu n'est normal... Cette entaille... C'est à cause de moi... Quand les militaires nous ont attrapés.
Et ces yeux, vidés de tout ce que j'ai pus voir de bien...

Le militaire m'entraîne dans le couloir. J'essaie de me débattre mais, rien à faire. Je ne suis pas assez forte.

- Lâchez-moi!

Il garde la tête haute mais ses yeux croisent les miens. Son regard est froid, comme celui de Josh.

- Impossible. Vous devez tous être à la salle de test.

- "Salle de test???" mais je ne veux pas y aller!!!

Il ne me lâchera pas. Mais il faut que je vois Josh!
Je cherche alors un moyen de partir sans qu'il me rattrape.
Soudain, une idée me vient! Rapidement, je jette un coup d'œil à son uniforme militaire.
Je ne vois pas de gilet pare-balles.
Il n'a pas l'air d'avoir de protection particulière.
Alors, je prend mon courage a deux mains et lui donne un coup de coude dans les côtes! Il m'a lâchée pour se les maintenir.
J'en profite pour prendre son arme, qu'il porte en bandoulière et l'assomme avec!

Je cours aussi vite que je peux avant que les autres n'arrivent. Dans ce cas, je serrai coincée. Et il ne me serrai impossible de m'en sortir indemne...
Une fois devant la porte, je me met à couvert tenant fermement mon arme...
Je me souviens de la première fois que j'ai tiré...Je ne devais avoir que 8 ans... C'était avec Josh et son père. Dans l'ancienne forêt. Bien avant qu'une autre ne sois implantée en plein milieu de ma ville... À l'époque où il y avait du monde dans nos rues. L'explosion nucléaire n'avais pas encore eu lieu...
Nous nous étions cachés derrière des buissons en attendant une proie... Et pendant tous ce temps, je me disais que mes parents serraient fières quand je rentrerai avec mon gibier. Et que moi, je ne me sentirai pas tellement fière de l'avoir tuer. Finalement, un petit lapin blanc passa, et sur le coup de l'angoisse, je ne réfléchis même pas. Je tira. Et se bruit... Ce bruit de coup de feu... Jamais je ne l'ai oublié... Je revois cette petite fourrure blanche, tachetée de rouge... Rien que d'y repenser, j'en ai des frissons.

Cette peur des armes est encore encrée en moi. Mais depuis l'annonce que Josh m'a faite, je la surmonte... Pour lui. Pour moi. Pour nos vies. Alors je regarde dans l'entrebâillement de la porte. Les militaires ont chacun pris une de mes colocataires. Le premier va s'avancer!

"Qu'es ce que je suis entrain de faire bon sang?! "

Josh est le dernier a sortir! Je n'ai qu'à l'attendre! Je me colle au mur, rentrant mon ventre, serrant les fesses. Priant de toutes mes forces pour que la porte me cache quand ils passeront.
Hélas le militaire l'ouvre trop violement et la poignée me cogne le ventre. Je tombe a terre malgré-moi, et me fait donc repérée...

Le regard des militaires se tournent tous vers moi en même temps, comme des robots et, pendant une demi-seconde, le crue voir une étincelle dans leur yeux...

-Maintenez-la!!! Ordonna l'un d'eux.

Josh et un second militaires s'approchent, lâchant leur otages qui sont immédiatement visées par le fusils du troisième militaire.
Ils me font lâcher mes mains de mon ventre pour me tenir et me mettre des menottes. Un gémissement s'échappe alors de ma bouche. Ils m'entraînent jusqu'au fond du couloir avec violence. J'arrête de me débattre et fixe Josh, les larmes aux yeux.

- Tout ça n'a donc servi à rien? Demandais-je la voix tremblante.

Il m'ignore, se qui a pour double effet de me planter un couteau dans le cœur et une envie irrépressible qu'il me réponde.

- Tout ce que TU a fais n'a servi à rien?! La fuite pour me prévenir, le sacrifice de quitter ta famille?!
Et... même pas ça...? Dis-je en désignant sa cicatrice encore rougis du regard.

Il me regarda d'un air dédaigneux et me lançe :

-Tout ce qu'il m'est arrivé, c'était pour toi! Et voilà où nous en sommes maintenant! Tu est fière?!

C'est le coup de grâce. Il vient de m'accuser de notre situation.
C'était en quelque sorte vrai car si je n'avais pas été si mal adroite en restant devant la photo, nous serions sûrement ailleurs. Je voudrais m'excuser, lui dire que je mourrais pour lui laisser sa liberté mais, voilà tout ce que je réussis à lui sortir :

- Nous n'aurions donc sûrement pas dû être amis.

Il reserre son emprise et accélére le pas. Nous passons devant les piquets rouillés dans la grande cour infestée de végétation et y voyons les enfants, postés à chacun d'eux le regard lointain devant un militaire hurlant des ordres. Nous entrons dans le bâtiment au couloir en croix et entrons dans l'une des pièces qui semblait être un bureau. Et pas n'importe lequel. Celui de Fletcher... Celui - ci me fixe , un sourire méprisant aux lèvres.

-Finalement, Mlle Skylin, vous irez à l'endroit prévu légèrement plus tôt...

Il a un rire si sonore qu'il me fais mal. Il m'empoigne et m'emmène devant une autre porte donnant sur une pièce très sombre où il me pousse violament.
Avant de refermer la porte il me lançe :

- Dites bonjour à votre nouvelle amie...

Je me retourne lentement et, dans la pénombre, vois la magnifique fille au cheveux de flamme.

Une ÉtincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant