- Onzième Chapitre -

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- "Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée" déclinai-je avec ton désolé.

- "Entre amis, s'il te plaît, je n'ai pas envie de dormir tout seul" me supplie-t-il.

- "Ce n'est pas ce que les amis font, Aaron" le contredis-je.

- "Accepte juste pour cette nuit, Aby" souffle-t-il contre mon ventre.

- "Et Kim ?" feintai-je.

- "C'est pas comme si on s'en préoccupait.." lâche-t-il de nouveau en fermant les yeux.

- "Très bien" finis-je par céder à court d'arguments.

- "Cool" s'exclame-t-il en se redressant.

Il se dirige vers son placard et me sort un t-shirt bleu marine.

- "Je t'aurai bien prêté un jogging, mais je n'en ai plus qu'un et il est sur moi, alors j'espère que ça ne te dérangera pas de dormir en sous-vêtements avec mon t-shirt seulement pour cette nuit" me dit-il.

- "Paul doit sûrement avoir un jogging" fis-je.

J'assiste alors à un changement d'expression faciale, ses sourcils se froncent et ses lèvres forment une ligne droite alors que sa mâchoire se crispe.

- "Ou je peux dormir avec seulement ce t-shirt" ajoutai-je rapidement, un peu inquiète.

Sans attendre de réponse, je file dans la salle de bain, non sans galéré pour la trouver. Je me change et me rince la bouche n'ayant aucune brosse à dent. Soudain, des petits coups se font à la porte et une voix retentit:

- "On a toujours des brosses à dent de secours dans le deuxième tiroir du meuble derrière toi"

Je me retourne alors et trouve le meuble, j'ouvre le fameux tiroir et aperçois alors plusieurs brosses à dent, j'en choisis une jolie verte.

- "Merci !" m'exclamai-je en étalant du dentifrice dessus.

- "Pas de quoi ! Au fait, je suis désolé Abigaile d'avoir réagi comme ça dans la chambre, je ne sais pas ce qu'il m'a pris" dit-il subitement.

- "Ne t'en fais pas, c'est déjà oublier"

Après le petit lavage fait, je me dirige vers la chambre mais la découvre sans lumière, alors je cherche un peu partout Aaron dans l'appartement et le trouve finalement dans la cuisine, zyeutant la ville éclairée grâce aux lampadaires extérieures, à travers la baie vitrée qui mène au petit balcon.

- "Tu as terminé ?" demande doucement le brun face à moi.

- "Oui" soufflai-je "Tu dors de quel coté du lit ?"

- "Peu m'importe, va t'installer je te rejoins après, le temps que je fume ma clope"

Je me raidis n'appréciant pas spécialement l'odeur de la cigarette, surtout avant de m'endormir. Je quitte alors la pièce et rejoins sa chambre, je me souviens lorsque j'y avais passé la nuit après cet affreux épisode. J'avais eu un sommeil réparateur après quelque jours à mal dormir. Dire qu'avant, quand j'habitais seule dans notre maison, alors qu'ils étaient tous les deux partis, je me retrouvais chaque nuit dans la même pièce: sa chambre, dans son lit, avec son odeur, parce que j'étais incapable de me séparer de lui. Puis, j'ai dû faire en sorte que ses meubles reviennent ici quand on a remis la maison en location. - La grande déchirure -

J'allume la petite lampe de chevet, et viens éteindre la lumière de la chambre. Je tire sur la douce couette, accompagnée de sa fidèle parure bleue toute fraîche. Je m'engouffre dans le lit, du côté gauche. Les draps viennent d'être lavées car ils ne sentent pas Aaron mais la lessive, me fis-je la remarque, déçue malgré moi.

Nos Chemins Se Sont Croisés. |Tome 2|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant