Leonis, jeune adulte depuis peu, désertait seul dans le parc le plus renommé qu'il ait pu connaître, celui qui fascinait tant de personnes pour sa particularité d'ouvrir qu'une unique fois dans l'année. Lui avait reçu l'invitation par lettre, il avait été choisi par le grand patron pour des raisons qu'il ignorait parfaitement, surtout durant cette période festival qu'était Halloween. Autour de lui quelques parents surveillaient sans grande attention leurs enfants, qui eux semblaient tomber en amour de l'ambiance quelque peu glauque de ce début de parc.
Sa poche vibra, un nom s'incrivit sur l'écran, celui qu'il attendait depuis une dizaine de minutes en réalité. En décrochant, un son aigu grisa son tympan, alors qu'un long soupire glissa de sa gorge, il comprit instinctivement qu'il allait certainement passer cette journée seul.
« - Laisse moi deviner, Athéna, tu as trouvé une nouvelle plante carnivore. »
La voix de sa meilleure amie se rendit toute mélodieuse, on sentait son bonheur dans sa façon de s'exprimer, "maudite folle aux plantes„ se dit-il en levant les yeux.
« - Oui, une que j'ai jamais vue auparavant, je dois absolument..
- T'arrives quand ? Grogna-t'il de mécontentement en l'interrompant.
- Et bien.. »
Sous la rage, il raccrocha, il n'avait pas besoin qu'elle le dise, il sera bel et bien seul dans un lieu qui aurait pu être amusant avec des amis. Le jeune homme détacha ses cheveux plutôt longs et glissa sa main dans ceux-ci afin de les remettre en place, il n'en voulait pas à son amie mais il était blasé du fait qu'elle puisse l'abandonner dans ce genre de circonstances, surtout que c'était nullement la première fois qu'elle lui faisait un coup de la sorte.
Sans qu'il ait pu s'en rendre compte, une personne vêtue en animal mascotte du parc vint poser un énorme cadeau à ses pieds et il n'eut pas le temps de froncer les sourcils qu'il était déjà parti. Automatiquement il se dit que ça devait faire partie de sa soi-disant chance de pouvoir être dans cet univers et que les autres personnes conviées à être là recevaient ce genre de présent.
C'est ainsi que, d'une main timide, Leonis ouvrit le paquet en tirant à peine sur un bout de tissu qui formait un noeud. Sous le choc, il fit un pas en arrière, alors que le surplus de la boîte s'écrasa au sol sous un bruit étouffé par le choc. Il reconnu directement les traits d'un garçon qu'il avait tendance à bien trop regarder dans les couloirs du lycée. Les yeux écarquillés, il admira chaque détail de son visage, ses cheveux bruns mis comme toujours en pétards avec une mèche tellement démodé que cela le rendait charmant, de plus sa barbe de 3 jours lui donnait un petit plus. Et encore ce bleu saphir qui régnait au niveau de ses yeux, de quoi se perdre en un rien de temps, ce qu'il venait de faire en l'inspectant de la sorte. Pour se ressaisir, il secoua sa tête et se pinça la lèvre avant d'enfin prononcer quelque chose, du moins pas ce qu'attendait le brun face à lui.
« - C'est quoi cette vielle blague ? On se fout de ma gueule c'est ça ? » alors que son regard se faisait chercheur pour voir si il ne résidait pas des caméras cachées.
Perse, face à lui déglutit en baissant le regard, balançant la tête de droite à gauche pour lui faire comprendre que ce n'était certainement pas une blague. Malgré son côté purement timide, et que ses joues se mirent à s'enflammer sous le regard de son compagnon de classe en math, il le regarda droit dans les yeux et serra son propre poing afin de ne pas s'énerver.
« - Je suis là pour toi parce que ton amie m'a donné sa place et parce que je souhaitais passer du temps avec le gamin trop grand pour son âge que tu es. »
Sous ces mots, Leonis se mit à rire, il était vrai que Perse possédait trois ans de plus et pourtant celui ci était au minimum une tête plus petite que le garçon aux cheveux bouclés, mais ça avait un certain charme qui amusait clairement le plus grand. D'ailleurs, juste après, il lui offrit un sourire des plus chaleureux et décoiffa davantage le plus petit avant de glisser ses mains dans ses poches, nettement plus rassurer de se savoir en bonne compagnie. De plus il était avec une personne qui le fascinait et avec qui il n'avait parlé que trop peu à son goût, tout se mettait enfin à son avantage.
« - J'en serais ravi. » Avoua-t'il avant de se diriger enfin vers la partie dont le monde rêvait de franchir derrière les barrières du parc.
Perse offrit un dernier regard à ces personnes intrigués qui avaient l'incapacité de pouvoir entrer puis rejoint le bouclé. Sous l'étonnement, les deux jeunes se stoppèrent afin de découvrir une ambiance encore plus sombre et comprenaient finalement pourquoi les enfants restaient dans la partie avec des attractions que peu fortes et que les parents semblaient lassés, c'etait parce qu'il leur était interdit d'y accéder sans leurs enfants, sûrement trop apeurés pour continuer. Les cris de quelques personnes résonnaient, des maquillages semblaient trop réels, le plus âgé agrippa le bras du plus jeune alors qu'il saisit un papier indiquant une sorte de carte pour atteindre à la partie qui était nommé " Beautiful end „. Cela devait être l'endroit dont tout le monde rêvait d'accéder et d'après les personnes qui y ont été l'année passée, la fin était ce qu'il existait de plus magique.
Leonis tenta de rassurer en lui souriant mais lui même n'était que peu rassurer en voyant les mascottes déchictés et ensanglantés non loin d'eux. Il se mit à avancer et il résidait tout un tas d'attractions à franchir avant d'arriver à la fameuse destination. Ce qui troublait le plus le bouclé était que les attractions semblaient familière, comme celles des fêtes foraines que pouvaient accueillir sa ville, mais seulement en plus hard. Il soupira alors que son estomac se crispa de malaise, lui qui voulait donner une bonne impression devant son camarade de classe, cela risquait d'être corrompu.
La tête haute, sachant que bien grand monde en sortait vivant, ils avancèrent même si dans leurs crânes ils se déchaînaient par la peur et le stresse. Les deux jeunes hommes voulant prouver à l'autre qu'ils étaient des vrais hommes, entrèrent fièrement, même si Perse jouait mal la comédie.
Au fil des heures, tout ce qui se déroulait n'était pas si nausif. Les rires se mêlèrent aux cris et des alchimies se formaient autour d'eux, des complicités qui semblaient presque impossible, et les deux garçons semblaient plus proche que jamais. L'adrenaline poussait à ce que les gens dévoilent leurs vrais personnalités alors qu'il était sans cesse caché par une autre facette.
Un bruit résonnait, il n'en restait qu'une. Une montagne russe qui semblait faire frémir même les plus courageux, mais étrangement, un sourire échangé et ils partirent dedans main dans la main. Deux adultes avec une âme d'enfant qui se retrouvait dans un siège pour de nouvelles sensations, c'est ce qui était visible aux yeux des autres, mais ce qu'il se passait se déroulait réellement d'une façon magique pour eux.
Désormais il était temps de franchir la porte, les deux jeunes hommes ne s'étaient même pas lâché durant les épreuves qu'ils ont pu vivre, aussi dure à vivre physiquement que mentalement pour certaine. Désormais, c'était un îlot de paradis qui apparaissait dans la brillance de leurs yeux. Ils purent avancer avec une certaine fierté d'avoir fait tout ce chemin et s'installer sous une imitation de cerisier fleuri. Enfin leurs regards se croisaient avec insistance, Leonis prit les devant et glissa sa main sur la joue de son aîné afin de rapprocher en douceur leurs visages jusqu'à ce que leurs soufflés se mêlent. Des battements de cœur se perdaient, le bouclé sentait même le fondement de son estomac grésiller de bonheur. Son autre main osa se poser sur le flanc de ses hanches et ses lippes frôlèrent celles du mécheux.
Et d'un geste, le cadet commença à avoir froid, il releva son regard émeraude dans celui de Perse qu'il avait quitté pour regarder les lèvres de celui avant de basculer en arrière. Il ne comprit pas directement ce qu'il se passait mais il voyait le visage du plus petit se décomposer pour finir en larmes. Leonis tentait de le rassurer mais aucun mot quitta sa bouche, il ferma les yeux et posa sa main sur son torse, et c'est à cet instant qu'il comprit. Pétrifié, il glissa ses doigts autour d'une tige en métal, traversant de part et d'autre son corps. C'est sans finir ce qu'il désirait faire qu'il sombra dans un monde bien plus ténébreux que l'ambiance du parc dans lequel il avait passé cette journée.