Tu n'es pas un monstre Malefoy..

Chapitre 41

Encore un cauchemar. 

Hermione ouvrit les yeux précipitamment, tandis que les images de son rêve s'effaçaient de son esprit pour laisser place à l'obscurité. Elle se redressa, le souffle haletant, reprenant lentement ses esprits jusqu'à ce que les battements de son cœur s'apaisent progressivement. Cherchant maladroitement sa baguette, elle l'alluma d'un simple Lumos pour constater que rien dans sa chambre n'avait bougé : ses livres de sortilèges et de potions étaient éparpillés au sol, ainsi que des parchemins et des journaux dont les images se mouvaient dans le silence le plus absolu de leurs cadres minuscules. Son regard contempla le vide un instant en ressassant son rêve, comme un rappel quotidien de la souffrance que Drago endurait. Allongé aux pieds de Voldemort, le Serpentard suppliait la Mort de l'emporter, tandis que cette dernière semblait se délecter de ses souffrances. Chaque nuit, il ne connaissait nul répit, jusqu'à ce que chaque partie de lui meurt peu à peu. Chaque jour passé loin de Drago, sans connaître son sort, devenait plus insupportable que le précédent.

Ses jambes tremblotantes la tirèrent hors du lit et Hermione écarta ses rideaux d'un geste vif pour ouvrir la fenêtre. Elle n'entendit rien. Pas même un aboiement. Le quartier s'était terré dans le silence depuis des semaines, fuyant des ennemis invisibles. Quelle heure était-il? Six heures du matin? Hermione laissa son souffle s'égarer dans la nuit calme. L'été était froid cette année. Une brume sinistre s'étendait doucement dans le paysage, ne connaissant nulle frontière, pas même leurs cœurs. La vie si paisible dans ce quartier londonien semblait s'être éteinte. Hermione le voyait tous les jours lorsque qu'elle s'aventurait hors de chez elle pour apaiser ses pensées. Les gens autour d'elle affichaient un masque de peur et de méfiance, n'échangeant que quelques mots avant de rentrer rapidement chez eux. Les ténèbres se déversaient sur leur monde sans qu'ils ne comprennent ce qu'il se passe et la peur les paralysait dans leur quotidien. La presse s'affolait et un couvre feu avait été fixé par un maire inquiet et impuissant devant toutes ces disparitions inquiétantes. Hermione avait souhaité garder ses parents dans l'ignorance, pour ne pas les affoler, mais les Granger n'abandonnaient jamais sans connaître la vérité... Elle n'avait alors pu garder le secret plus longtemps et leur avait raconté l'attaque de Poudlard qui avait mené au début du règne des Ténèbres, sans rien mentionner de cette mission suicide qu'elle préparait depuis des jours pour y mettre fin. Elle ne pouvait leur faire endurer cela... Elle aurait préféré qu'ils oublient tout, que leurs vies ne soient jamais impactées par ces événements. Mentir était dans leur propre intérêt, se confortait Hermione à cette idée.

L'air lui parût soudain plus froid et elle s'arracha à ses pensées pour refermer la fenêtre. Hermione était parfaitement éveillée à présent et des pensées inquiètes fusèrent dans son esprit. Le jour qu'elle redoutait tant était arrivé et la peur lui nouait les entrailles. C'était sa première mission en tant que membre de l'Ordre du Phénix, un pas de plus pour sauver le monde des sorciers et pour libérer Drago, où qu'il soit. À cette pensée, la détermination farouche de la lionne se gonfla et elle saisit un livre de sortilèges délaissé quelques heures plus tôt pour continuer son étude. Pattenrond vint se blottir sur ses jambes et elle lui caressa doucement la tête.

- Toi aussi tu sens qu'il se passe quelque chose, pas vrai ? Je suis désolée de ne pas pouvoir t'emmener avec moi.

Le grippeminaud se contenta de miauler, la fixant de ses grands yeux jaunes avant de laisser sa tête retomber mollement sur le lit pour se rendormir. La vue de son chat lui rappela avec nostalgie des temps plus heureux. Comment Hermione Granger, fille née Moldu, s'était-elle retrouvée avec le destin du monde sur les épaules? Elle se sentait portant prête à endosser cette responsabilité, ayant regardé le danger en face plus d'une fois. Son regard parcourut une page contenant une liste de sortilèges de guérison qu'elle essaya tant bien que mal de mémoriser à la lueur de sa baguette. Une heure passa et quelque part à l'horizon les premières lueurs du jour illuminèrent la ville, éclairant la pièce mal organisée. La Gazette de la veille traînait à ses pieds et Hermione se pencha pour la ramasser.