CHAPITRE 3

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- Ophelia, ma chérie, viens par ici, je voudrais te présenter Joffrey. Joffrey, voici ma fille Ophélia.

Qu'est-ce que je vous disais, voilà que son obsession le reprend. Qu'est-ce qu'il peut être vieux jeu parfois, toute cette mascarade m'ennuie mais je décide, pour une fois, de rester correcte, la réputation de mon père est en jeu ainsi que la mienne.

- Viens déjeuner avec nous, vous pourrez faire connaissance.

Je retiens une grimace, mais bien sûr je l'aurais parié celle là, définitivement non, hors de question que je joue les potiches pour lui faire plaisir. Je dois trouver une excuse pour lui faire renoncer à ses projets d'un futur mariage.

- Je ne peux pas, je déjeune avec Louis sinon cela aurait été avec plaisir.

Quel vilain mensonge, mentir n'est pas bien Ophélia, me dit ma conscience, mais bon il faut ce qu'il faut. Et puis à vrai dire, je peux pas dire que ma conscience me travaille vraiment, les gens m'importe peu. Finalement, le client se décide à ouvrir la bouche :

- Et le plaisir aurait été partagé.

Baratineur, mon étonnement est d'autant plus grand lorsqu'il me saisit la main pour me faire un baise main... Alors là, j'hallucine... A quelle époque vit-il, non mais je vous jure.

- Louis ?

- Oui.

- Vous vous voyez toujours ?

Qu'est-ce qu'il m'énerve avec ses questions idiotes, bien sûr, Louis est mon meilleur ami...

Mon père est de ceux qui ne croient pas en l'amitié d'un homme et d'une femme, pourtant, nous le sommes, enfin, au sens propre du terme.

Il est vrai que parfois, il nous arrive d'outrepasser les frontières de l'amitié, mais peu importe, ça ne regarde personne d'autre que nous.

Le sexe entre amis n'est pas convenable, me direz-vous, mais ma vision diffère de la votre. Louis est le seul de mes amis, avec qui je m'accorde quelques plaisirs interdits, disons un consensus qui dure depuis quelques années déjà.

- Louis est mon meilleur ami, papa, même si tu as tendance à l'oublier.

- Si tu le dis...

Je sais que ma réponse le déroute mais au fond cela me fait ni chaud ni froid. Son opinion sur le sujet m'importe peu.

Mon père s'avance vers moi, il pose sa main derrière mon dos pour me conduire vers son bureau tout en saluant son collaborateur :

- Joffrey, je vous dis à tout à l'heure, je vous laisse avec Véronica qui vous montrera tout ce qu'il y a à savoir. Véronica, pouvez-vous conduire Mr. Duroy en salle de réunion pour lui communiquer les modalités de la fusion.

- Bien Monsieur Brémont. Monsieur Duroy, si vous voulez bien me suivre.

- Ophélia, suis-moi, je dois te parler.

Voici une phrase des plus assassines. De quoi veut-il me parler ? Il a l'air préoccupé ce qui ne ressemble en rien à mon père.

Une fois dans son bureau, il ferme la porte et fait les cent pas devant moi en se triturant le menton comme s'il cherchait ses mots. Mon impatience se fait sentir, je fixe mon père en lui assignant un signe de tête pour l'encourager à parler :

- Hier soir, j'ai reçu un appel, quelque peu indésirable dirons-nous...

Soudain, je réfléchis à ce que j'ai pu faire pour que mon père soit dans cet état, mais la liste est tellement longue que je n'arrive pas à déterminer la raison de son malaise...

Aime-moi ... (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant