Je t'ai rêvé

le début d'une histoire

Je suis complétement désorientée. Tous mes sentiments se bousculent et se mélangent. Je pourrais crier et frapper ou pleurer, mais non je reste de marbre.  Éden parait inquiet, il est assit en avant, les coudes sur  les genoux. Il me contemple sans mots.

- Luna ? Parle moi ...

Les larmes me montent aux yeux et  finalement j'explose. La carapace est rompue.  Il m'enlace et me colle contre lui de toute ses forces. Il me murmure à l'oreille:

- Je t'aime... Je suis tellement désolé.

Je me remet à pleurer de plus bel. Et soudain la colère m'engloutis.

- Où est-il ? Où  est mon père ?

- Je l'ignore.

- Je ne vois pas pourquoi j'aurais encore besoin de toi alors ! je hurle.

Je tourne les talons et descend furieusement les escaliers. J'entends la voix d'Éden derrière moi mais je l'ignore. Il se lance à ma poursuite.

- Luna ! Attend!

Je franchis le seuil de la porte et commence à courir à ne plus en pouvoir. Je suis suivie de très près par celui qui me connait depuis toujours. J'accélère et fonce vers une ruelle sombre. Je m'arrête quelques instants et remarque que celui-ci ne me suis plus. Je me remet à pleurer et, folle de rage, je jette mon poing dans le mur. Un bruit  métallique me fais sursauter et me fais tendre l'oreille. Des bruits de pas se rapprochent.
Je me retourne et aperçois un garçon blond, aux yeux verrons,  l'un est bleu et l'autre marron. Il doit être âgé d'un an ou deux ans de plus que moi.

Il m'intrigue et m'effraie à la fois. Il possède une démarche assurée, avance la tête haute le regard figé vers moi, une jambe après l'autre. L'une d'elle bute dans une boîte de conserve qui roule sur le sol dans un fracas métallique. Je le fixe à mon tour. Mais j'ai la surprise de constater qu'il est vite rejoint par deux garçons, l'un roux et l'autre aux cheveux couleur ébène, ainsi que d'une fille à l'allure sauvage, les cheveux en bataille, jaugée sur des talons hauts. Elle avance avec la même assurance que le premier et  semble montrer sa domination.

- Oh les amis regardez celle là! lance l'un d'eux.

- Elle ressemble à un chaton effrayé ! ricane le garçon roux.

- Tu es mignonne dis donc. Que fais-tu seule dans cette rue ? Tu ne sais pas qui je suis ? dit l'intriguant garçon aux yeux vairons tout en avançant vers moi m'obligeant à reculer. Je ne le quitte pas des yeux.

Il continue à avancer et je rencontre très vite le mur. Il se place juste en face de moi et pose ses deux mains sur le mur aux dessus de mes épaules. Il est si proche qu'il pourrait me toucher.

- On se connaît non ? il me demande.

Je secoue la tête. Il se tourne vers ses amis :

- Eh les gars ! Vous la connaisse...

Il n'a pas le temps de poursuivre, mon poing vient de percuter son oreille. Il hurle de douleur. J'en profite pour m'enfuir mais ces trois complices me bloquent le passage. Le garçon, furieux, se tourne vers moi, me sourit d'un sourire méchant et m'assène un coup dans les côtes. Je me convulse et me jette au sol criant de douleur.  Il me lance un regard plein de rage et me jette son poing dans la figure. Je retombe lourdement sur le sol. Il me donne une série de coups à bout portant que je ne peux riposter. Il est trop fort et fait deux fois mon gabarit. Il ricane et se prépare à relancer l'attaque. Mais une main agrippe son T-shirt et le tire en arrière. Il n'a pas le temps de réagir il s'est déjà prit un crochet dans le nez. Je remarque que ces compagnons gisent au sol se tordant de douleur. 

Et soudain Éden apparait dans mon champ de vision brouillé par la douleur et les pleurs.  Il court vers moi, me soulève et me prend dans ses bras pour m'amener en lieu sur. Je gémis doucement et m'évanouis de fatigue.

Lorsque je me réveille,  mon  garçon  aux yeux gris est endormi à mon chevet, il respire doucement. Je lui caresse les cheveux et il se réveille en sursaut. Il remarque mon réveil et agrippe mon visage à deux mains.

- Luna...Tu vas bien ?

Je n'en peux plus des mots. Trop de mots inutiles.

Je l'embrasse fougeusement, m'accroche à ses cheveux, entoure ma taille de mes genoux tandis qu'il me saisit ma chevelure à pleines mains. Nous restons face à face savourant le moment présent. Soudain nous nous enlaçons avec force. Nous sommes attirés l'un à l'autre comme deux aimants. Nos lèvres se cherchent, se trouvent, Éden glisse sa main sous mon T-shirt, ses doigts se font pressants. Je l'embrasse à nouveau, il me répond par un baiser derrière l'oreille, la nuque, dans le cou. Lorsque nous nous écartons je  plonge mon regard dans le sien en me mordant la lèvre. Il sourit et éclate de rire à ne plus pouvoir s'arrêter. Je ris à mon tour et me jette sur lui l'embrassant encore et encore. Quand soudain la porte s'ouvre à la volée dévoilant une femme d'une quarantaine d'années aux traits abimés par l'alcool sûrement, même si je perçois une certaine beauté dans ce visage. Elle reste ahurie en nous voyant l'un sur l'autre. La porte se referme immédiatement et Éden éclate de rire.  Je me mets la main devant la bouche, j'ai honte. Il se tortille de rire en voyant mon visage décomposé par la honte et la surprise. Il rit de plus bel et me lance:

- Ma mère...

Je remarque enfin où je me trouve je suis dans la chambre du mystérieux et convoité Éden, dans son lit avec lui, je l'aime et c'est réciproque.