Les enfants du Gwall

Surprise

En cette fin de journée, le palais fut soudainement animé, réveillé par les bruits de pas qui faisaient frissonner les sols pendant que le chant mélodieux des conversations emplissaient l'espace des secrets. L'annonce faite un peu plus tôt par le premier ministre avait eu l'effet d'une bombe. Il faut dire qu'une  audience publique était rarement organisée. Intrigués, les citoyens affluaient donc au palais, avide de curiosité pour certains, inquiet pour d'autres. Les audiences n'avaient lieu qu'en présence de l'impératrice. Cette dernière devait donc être rentrée, ce qui ne présageait rien de bon. 

Dans la salles aux cents lynx, les dindans s'affairaient. il fallait agrandir la salle, enlever les chaises, délimiter l'allée centrale et aménager un coin pour la presse. Ressentant l'adrénaline du palais en ébullition, l'atmosphère était électrique. Tout le monde travaillait en silence, n'osant parler. Et comme pour accentuer cette pression, les ministres d'ordinaires peu respectueux des horaires entrèrent le visage crispé et s'assirent en silence. Seuls le premier ministre et le ministre des affaires extra-planétaire manquaient à l'appel. 

À la télévision, les éditions spéciales avaient  remplacées les programmes habituels et les experts spéculaient déjà sur les sujets abordés. Sur le terrain, les journalistes s'étaient placés aux endroits stratégiques, buvant ainsi les paroles des citoyens. Tout le monde voulait participer au débat et donner son avis sur l'audience. La presse n'était pas déçu, comme à chaque fois, les rumeurs les plus folles circulaient. Meurtres impériaux, terrorisme, enlèvement, princesse et secret d'état, personne n'était d'accord. Pour autant l'audience promettait d'être unique en son genre. 

Envouté par cette atmosphère excitante, personne ne se doutait qu'à seulement quelques mètres de la salle aux cents lynx, dans le bureau de l'impératrice,le débat avait déjà commencé. Belliatrus, le ministre des affaires extra-planétaires et Viackre, le premier ministre n'avait pas la même définition du mot agir. Assise à son bureau, Adénora les observa un temps en silence avant d'intervenir. 

_ Agir signifie ici prendre ses responsabilités, commença -t-elle d'un ton ferme. Ces terroristes menacent notre monde, notre équilibre. Ils enlèvent nos enfants, dépouillent des innocents, font exploser des villes et utilisent nos faiblesses. Ils sont partout. Ils ont infiltrés tous les gouvernements. Monsieur Belliatrus, vous n'êtes que le ministres des affaires extra-planétaire, nous ne vous révélons que les informations que nous jugeons utile à votre travail. Nous n'allons pas mettre en danger nos agents et nos ministres en révélant toutes les informations dont nous disposons. Tout ceci n'est bien sûr pas contre vous, mais vous comprendrez qu'en révélant le moins d'information possible, cette organisation pense que nous ne savons rien. Quant à la princesse, elle a beau être l'héritière du pays, les décisions concernant sa protection ne concerne que mon mari, mon fils, sir Viackre, et moi-même. Vous n'aviez donc pas à savoir que la princesse était éduquée sur Terre. D'ailleurs, cette information restera maintenant entre le premier ministre, ma famille et vous. Sir Viackre, je comprends que j'ai pu vous offenser en ramenant la princesse sur Aspar sans vous en parler et je m'en excuse. Cependant, au vue de la situation, vous pouvez comprendre que mon mari et moi avons dû prendre une décision rapidement. Et puis, de toute façon, Kelya ne nous a pas vraiment laissé le choix. Maintenant, je ne vous ai pas appelé pour parler de ma fille mais de l'audience et de la Terre. 

_ J'apprécie vos excuses. Je suis pressée de rencontrer la princesse. Cependant, nous devrions en priorité discuter de sa sécurité. 

_ Nous discuterons de tout cela juste après ne vous inquiétez pas sir. Néanmoins, la Terre est un sujet rapide, ce qui permettra à Monsieur Belliatrus de se préparer pour l'audience. D'ailleurs, avez-vous réussi à contacter votre homologue ?