*37: Orius

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Les cris ne s'arrêtèrent pas à travers le village, des ombres de toutes tailles​ passèrent devant le visage de Koyl et celui de Saan, qui se tenaient dos à dos.
Saan vit au loin un homme géant traînant une hache, marchant en titubant, quand il entra dans une maison et disparu.

- On fait quoi ? Ils sont en train de tuer nos hommes ?!

- Tu ne les connaîs pas Saan, ils​ ont​ une résistance aux coups​ supérieure à la nôtre.

Saan partit en courant faire le tour des maisons​ mais rien, plus de vie.

En sortant il vit Drys au loin courir vers lui, quand il tomba nez à nez avec le géant.
Le géant chopa Drys par la gorge et le souleva, ses pieds ne touchèrent plus le sol. D'un coup puissant Drys frappa des deux pieds dans le sternum de son adversaire qui le lâcha et avant même que Drys ne se relève, la hache était brandit prête à frapper.

Saan prit de l'élan et d'un bon exceptionnel planta l'épée dans le cou le long de la colonne vertébrale de cette bête.

- Aaargh, toi mourir ! Dit la bête en se retournant.

Saan vit son visage qui lui donna froid dans le dos, il saisit sa petite dague le plus vite possible et essaya de lui trancher la gorge, mais l'homme était aussi agile que résistant.
Saan évita le premier coup, mais prit le second en plein dans la hanche.
Le géant allait donner le coup de grâce quand Drys saisit son épée et de toutes​ ses forces​ frappa et coupa le bras de l'homme, la hache tomba.
Saan planta son pied gauche dans le sol et lança l'autre pour lui donner un coup de talon tellement fort que le monstre tomba sur le dos.

Drys ne réfléchit pas, il prit la hache et lui trancha la tête en cassant l'épée de Saan que l'homme avait enfoncée dans le dos.
Drys lâcha un rire roque à cause de l'adrénaline qui monta en lui.
Saan boitait un peu mais rien de grave il vit Koyl arriver avec un prisonnier qu'il traînait par les cheveux, en arrivant devant Saan il le jetta au sol.
Le prisonnier regarda le cadavre de l'homme sans tête et hurla.

- Qu'avez-vous fait à mon fils !

Koyl, qui était très énervé, répondit.

- Fermes ta gueule, vous êtes tous de la même famille, une bande de crasseux des montagnes !

Saan le prit par ses cheveux tous gras et planta ses pupilles noires dans les siennes.

- Dis-moi ton nom!

- Orius, chef du peuple des montagnes de l'est !

- Koyl dis-moi combien de blessés​ dans notre camp ?

- 10 en tout, 4 de chez moi et 6 à toi.

Saan mit un coup de semelle dans la tête de ce Orius.

- Tu as vu ce que ta famille a fait à mes hommes !

- Je suis désolé, laissez-moi la vie et je serais votre guide, j'ai toujours vécu dans ces montagnes.

Koyl prit la parole.

- Dis à tes hommes de nous rejoindre. TOUS !

L'homme acquiesça et appela ses hommes : une vingtaine de personnes toutes aussi défigurées les unes que les autres.

- Agenouillez-vous ! Ordonna Koyl.

- Ton peuple a vécu déjà trop longtemps, ils​ doivent mourir si tu veux garder la vie.

L'homme tourna le dos à ses semblable et acquiesça.
Un homme de Koyl sortit son épée de son fourreau et décapita un par un les hommes d'Orius.

- Enchaînez-le pour la nuit.

Le village était presque totalement abandonné de vie humaine, Saan avait ordonné à ses hommes de rapatrier tous les blessés​.

- Mes frères, vous allez rester ici je ne veux pas vous envoyer à une mort certaine à notre retour nous partirons ensemble sur nos terres.

Les hommes essayèrent de protester mais Saan ne changea pas d'avis.
Tous étaient épuisés​ par la route et la barbarie qui avait eu lieu, après une nuit de sommeil tous étaient prêts à reprendre la marche Saan avait accroché Orius à son cheval.

- Tu es sûr de pouvoir nous guider, monstre ?

-Je ne suis point un monstre ! Je suis...

- Fermes ta gueule, tu es le fruit d'un inceste qui dure depuis 100 ans, tu es un monstre !

Orius n'avait pas honte de cela; 100 années de consanguinité Saan en avait froid dans le dos.
Ils​ prirent la direction d'une​ plaine tellement longue que personne n'en voyait le bout.
Etiz demanda à Saan

- Penses-tu judicieux de laisser les blessés ?

- Nous n'avons pas vraiment le choix.

Saan et ses homme menaient le groupe tandis que Koyl était derrière.

***

Un des blessés​, avec un bras arraché, était devant la taverne à regarder le soleil au loin, quand il vit tout autour de lui des yeux rouges​ le regarder. Il pu même entendre leurs ricanements de tant à autre, il décida de rentrer dans la taverne.
Tous les autres​ étaient en piteux état certains n'avaient plus de jambes d'autres​ en avait plus que pour quelques heures​.

- Les gars ! Les consanguins ! Il en reste !

Personne n'y crut, tous le prirent pour un fou.
Quand tout à coup un homme entra dans la taverne, il était encore plus laid que tous les autre, il s'avança et dit.

- Il fallait pas emmener papa...il fallait pas.

SAAN - Tome 1 [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant