Divergent Fiction : The Anchor

Chapitre 1 :

6  ans plus tard :

C'est le grand jour. Enfin, presque. Le premier grand jour on va dire : le jour du test pour savoir à quelle faction nous appartenons. 95% des natifs choisissent leurs factions, les 5% restant font parfois poser des questions aux dirigeants, qui qu'ils soient. J'ai entendu dire qu'un altruiste avait quitté sa faction car il se faisait battre par son père et la plupart des gens ont répondu que c'était là une rumeur bien idiote, notamment venant d'un altruiste. Enfin, peu importe.

J'entends mes parents parler normalement, pour l'instant. Le ton ne va pas tarder à monter. J'ai fini de m'habiller, tant mieux. Je vais pouvoir sortir en claquant la porte comme tous les matins et rejoindre Peter :

-Salut.

-Hey, on y va ? J'en peux plus mes tympans vont mourir...

-On prend le train ?

-Evidemment.

Il est vrai que le train est une des meilleures choses dont peuvent profiter les audacieux. Un peu d'action, de la course, de la liberté. Nous sommes très peu à l'intérieur car il est encore tôt. Mais une fois au lycée, les bâtiments se remplissent de plus en plus. Le test n'est que cette après-midi car nous ne devons surtout pas manquer les cours ! Parmi tous ceux qui vont se faire tester tout à l'heure, personne ne sera concentré. Enfin, sauf ces vaniteux d'érudits peut être. La plupart d'entre eux m'énervent pourtant je trouve ça très beau de voir quelqu'un parler avec passion. J'aime bien les sincères, ils disent ce qu'ils pensent, sans gêne. Moi, ce n'est pas toujours mon genre. J'aime beaucoup les altruistes, on peut toujours compter sur eux mais ça me fait de la peine de les voir toujours au service des autres et j'ai l'impression qu'ils n'ont pas le droit d'exister... La plupart des audacieux m'énervent également, sauf Peter. Et enfin, les fraternels. Il y a quelque chose de beau, de magique dans ces petits soleils qui rient sans arrêt. Peut-être le fait qu'ils soient en permanence joyeux ?

Les cours finis, Peter et moi partons rapidement vers la cafétéria. Nous sommes une douzaine d'audacieux assis autour d'une longue table, à attendre en discutant ou en riant. Comme d'habitude, ce sont surtout les altruistes qui font passer les tests, mais il y a aussi un audacieux et un sincère. Peter et moi ne sommes pas les premiers à passer et je commence à trouver le temps long. Finalement, un altruiste vient appeler deux fraternelles et deux érudits ainsi que moi et une autre fille audacieuse. Je me lève et souris à mon meilleur ami avant de suivre le bénévole qui nous indique le chemin. Après un long couloir, j'entre dans une salle où se trouvent un fauteuil incliné, une drôle de machine et la personne qui nous fera passer le test. La mienne est une altruiste âgée d'une cinquantaine d'année qui me sourit gentiment.

- Installe-toi, me dit-elle d'une voix douce.

Je m'exécute. La salle est remplie de miroirs, ça ne doit pas lui plaire. Elle m'installe plusieurs capteurs sur le front et sur elle puis me tend un flacon contenant un liquide transparent.

-N'aie pas peur. Ce n'est pas très bon mais c'est comestible.

J'ai envie de lui répondre que je ne suis pas censée avoir peur, surtout de ça. Je bois le contenu, en effet peu agréable au goût et je me détends sur mon siège. J'ai l'impression de m'endormir durant une seconde mais lorsque je rouvre les yeux, je suis seule et dans la cafetaria. Je descends de mon siège et m'avance dans la salle : deux paniers y sont apparus. L'un contenant un couteau, l'autre un fromage. Quelqu'un dans mon dos me demande de faire un choix entre les deux. Surprise, je me penche pour prendre le fromage juste à temps avant que tout ne disparaisse. Un grand chien apparaît alors à l'entrée de la salle, me fixant. J'ai l'impression qu'il se passe une éternité avant que l'un de nous ne bouge puis il me montre ses dents et se met à grogner.