Il le savait et Il en jouait. Forcément. Regards langoureux, moues espiègles, taquineries mignonnes, chatouilles polies : premiers émois, promesses d'un amour authentique. Peut-être même tragique.
Mais à vivre absolument.
Alors un jour, je le lui ai demandé. Si il voulait qu'on sorte ensemble. Il a plongé son regard dans le mien. Il m'a transpercé le corps, le cœur, l'âme. Puis il a ri un peu fort en se forçant. Son rire s'est envolé sans me toucher. Sans mot dire, il a saisi son agenda, en a déchiré une page sur laquelle il a écrit, l'a pliée en quatre et me l'a tendue.
C'est à ce moment-là qu'il m'a enfin parlé. Il m'a dit que sa réponse tenait dans ce papier, qu'il l'avait écrit avec son cœur et que jamais il ne changerait d'avis.
Puis, il a posé un baiser sur ma joue, a attrapé son sac à dos et s'est dirigé vers la salle de cours. La sonnerie a retenti. Je l'ai suivi. Mon petit bout de papier au creux de ma main. Sa réponse à mon amour. La vérité sur mon destin. Je le serrais si fort que parfois j'avais la sensation qu'il était vivant: les battements de mon cœur dans ma paume vibraient à l'unisson dans ce petit bout d'agenda.
Cependant, je tenais à découvrir sa réponse dans des conditions idéales. Ma première lettre d'amour, pensez-vous ! Alors j'ai attendu que se présente à moi le meilleur moment. Pendant une semaine, j'ai gardé sur moi le précieux papier. Je l'ai humé. Je l'ai caressé en essayant de deviner son contenu. J'ai rêvé ses mots d'amour.
Dans l'attente, mes doigts ont tremblé, mon cœur s'est affolé, mes rêves m'ont transporté, mon amour m'a transfiguré. J'étais heureux, j'étais amoureux, j'étais confiant : j'attendais.
Un jour, j'ai enfin déplié le papier. Lentement. Légèrement fripé, l'écriture était encore lisible. J'étais assis sur une pierre, mon vélo jeté à mes pieds. Dans la colline. Loin des autres, je pouvais m'offrir le luxe d'être moi : un amoureux transi. Après la lecture, j'ai pleuré sur sa lettre. Sur sa lettre qui ne contenait qu'un mot.Non. Il avait écrit « non ». Dans ce « non » tenait tout son refus de moi, pour moi, à moi. Sur ma pierre chauffée de soleil, les mains dans mon visage ravagé de larmes, le froid me gagnait. Je me mourrais peu à peu. Puis, presque naturellement, j'ai senti mon sang circuler de nouveau dans mes veines, dans mon cœur, dans mon corps. Je revenais à la vie avec la certitude que j'avais, pour la première fois, côtoyé le bonheur.
Car dans l'attente, j'avais rêvé.
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Non. | Larry Stylinson
FanfictionJ'étais jeune. Entre l'enfant et l'adolescent. En moi luttaient l'innocence des sentiments et l'ambition amoureuse. J'étais amoureux de lui,Louis Tomlinson. _______________ OS Larry.