Les jours qui suivirent, Hortense ne retourna pas au château. Elle repensait à tout moment aux baisers de Lysandre, et ne voulait pas se retrouver en face de lui. Elle avait donc prétexté être malade, et toussait de temps en temps pour la forme. Elle sentait bien que sa mère n'était pas dupe, mais celle-ci ne disait rien. La rousse ne sortait donc plus, et demeurait pelotonnée devant la cheminée, en chemise. Parfois, elle avait des crises de larmes qu'elle ne s'expliquait pas, et restait prostrée en sanglotant. Dès que Jeanne partait aux champs, sa fille s'enfermait dans sa maison, et n'ouvrait à personne.
Mais, même si elle ne voulait pas se l'avouer, sa séparation d'avec Lysandre la faisait souffrir. Elle s'était tellement habituée à sa présence que ne plus le voir lui était intolérable. Ainsi éloignée de lui, elle dépérissait. Et personne ne s'en apercevait. Sa mère la regardait à peine, la houspillant pour qu'elle retourne le plus vite au château, ne voyant que son futur pactole qui diminuait de jour en jour.
Un jour, n'y tenant plus, et voulant combler le trou qu'elle ressentait dans la poitrine, Hortense se leva. N'ayant pas fait de pas depuis plusieurs jours, elle tituba, et se rattrapa de justesse à la cheminée. Elle avait l'impression qu'on lui enfonçait des multitudes d'épées dans les jambes, et, un instant, elle se découragea. Puis, elle repensa à Lysandre, et se secoua aussitôt. Elle s'étira, et se dirigea à petits pas vers son tas de vêtements. Avec des gestes lents, elle s'habilla, sentant son courage diminuer à chaque seconde passée. Alors, elle bâcla son habillage, mettant de côté ses jupons pour n'enfiler que sa jupe, laça son corsage à la va-vite et ne mit pas ses sabots. Elle marcha aussi rapidement qu'elle put vers la porte, l'ouvrit, et fut aveuglée par le soleil. Elle se cacha les yeux, et avança prudemment en se tenant aux murs. La bourgade était presque vide, car tous les habitants pouvant travailler étaient aux champs. La rousse se dépêcha de gagner la sortie du village, et, lorsqu'elle put marcher sans craindre d'être repérée, elle se détendit légèrement, mais garda une allure régulière.
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Lorsqu'elle arriva devant les grilles, elle aperçut plusieurs calèches postées devant le château, et vit que des domestiques y portaient des malles. En proie à un terrible pressentiment, Hortense se précipita vers le bâtiment, évitant habilement les nombreux laquais, et entra. Les meubles de l'entrée avaient disparu, et elle chercha Bertrand des yeux. Quand elle le vit, elle le héla :
« - Bertrand ! »
En l'entendant, il se retourna, et eut un sourire chaleureux :
« - Oh, Hortense. Je suis contente de te voir. »
Il la prit un instant dans ses bras, puis lui demanda :
« - Tu vas mieux ? Monsieur m'a dit que tu étais malade.
- Oh, je... Oui, ça va. »
Ainsi, Lysandre n'avait rien dit. Elle sentit une chaleur dans son ventre en entendant parler de lui, et détourna vite le sujet :
« - Que se passe-t-il ? »
Elle semblait avoir posé la question qui dérangeait, car le vieil homme se détourna :
« - Ecoute Hortense... Nous allons remonter à la capitale. Monsieur dit avoir passé assez de temps ici.
- Quoi ? »
La rousse n'arrivait pas à croire :
« - Mais... Ce n'est pas possible ! »
Bertrand hocha gravement la tête, puis se détourna un instant pour réprimander un laquais. Il la regarda ensuite :
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Son âge? Quelle importance puisque je l'aime... (Amour Sucré) ✅
FanficHortense est une jeune paysanne, vivant à Sweet Amoris, une bourgade de province. Elle est rêveuse, ne veut pas finir comme toutes les autres filles du village, et aspire à une vie meilleure. Elle peut être extravertie, et est aussi joyeuse. Lysandr...