Un dernier appel.

Chapitre 1

Le vent glacial heurte mes jambes lorsque je franchis la porte pour la première fois depuis des mois. Les larmes glissent doucement le long de mes joues, je ne peux plus les retenir. Je regarde derrière moi et aux alentours, pour vérifier qu'il n'est pas là, que personne ne voit mon visage remplit de bleus et de griffes. Je met ma capuche et ferme la fermeture de cette veste, trop grande pour moi, mais bien la seule que j'ai. Je cours. Je ne sais pas où je vais, mais je cours. Les larmes continuent de couler mais je n'y prête plus attention. Je ne pense plus à rien, juste à m'enfuir.

-Oh excusez moi mademoiselle, je...

-C'est ma faute, pardon. Dis-je en baissant la tête et je me remet à marcher, plus lentement.

-Mademoiselle, qu'est-ce qu'il vous est arrivé ?
L'homme que je viens de percuter me rattrape et... S'inquiète pour moi ? Cette sensation est étrange, j'ai l'impression que cela fait 10 ans que je n'ai pas ressenti ça.

-Mademoiselle ?! Je ne répond pas, les larmes reprennent les dessus. Il commence à pleuvoir sur nous et cet homme m'attire délicatement dans un café et me redemande ce qu'il ne va pas.
-Je sais que ça ne me regarde sûrement pas, puisque l'on ne se connaît pas, mais je ne peux pas vous laisser comme ça, je ne pouvais pas laisser une si jolie jeune fille dans cet état.
Il a l'air si gentil et...

Une voix me tire de mes pensées.
-Hé ! Qu'est-ce que tu fous la ?! Je croyais t'avoir dit de ne pas sortir !

Il s'avance vers moi et m'attrape par le bras en le serrant si fort que j'en laisse échapper un petit gémissement.
-Lâche la ! Hurle le jeune homme qui m'a entraîné ici quelques secondes plus tôt.
Harold se retourna d'un coup et regarda l'inconnu dans les yeux.

-Ne me redis plus jamais ce que je dois faire, sinon...
-Sinon quoi ?! Qu'est ce que tu vas me faire ? Hein ?

Harold le regarda avec un sourire malveillant, que je ne connaissait que trop bien. Je savais qu'il était capable du pire, surtout quand il était complètement saoul, comme maintenant.
J'arracha mon bras de sa forte main et pour la première fois, je réussi à me dégager de son emprise.
Je tendis la main au jeune homme qui est venu à mon secours et nous nous en allons en courant, laissant Harold jurer en nous regardant partir.
Nous arrêtons notre course au bout de la rue, je regarde derrière moi, pour vérifier qu'il ne nous a pas suivi mais je sais très bien, d'après son état, qu'il n'était pas en mesure de le faire.

-Je suis désolée que ça ce soit passé comme ça... Commençais-je. Mais il me coupa:
-Non, non c'est de ma faute, je n'aurais pas dû vous entraîner là. Je suis désolé. Mais est-ce que... Est ce que c'est lui qui vous a fait tout ça..?
Dit il en montrant les centaines de marques bleues sur mes bras et mon visage.

-Non... C'est.... C'est juste.... Je me suis cognée dans une armoire. C'est tout.
Mentais-je. Je regarde autour de moi en essayant de trouver une raison de m'en aller.
-Je sais très bien que ce ne sont pas mes affaires... Mais je vois bien que vous allez mal et que vous ne vous êtes pas fait ça toute seule.

Il fallait se rendre à l'évidence, il n'allait pas me lâcher.