Divergent Fiction : The Anchor

Chapitre 3 :

Le repas fini, nous nous rendons dehors, Elsa, Hugo et tous les nouveaux fraternels, natifs ou non. Un grand feu est allumé au milieu et des chaises sont placées tout autour. Nous prenons place et parlons entre nous. Elsa grimpe sur une des chaises et réclame poliment le silence, nous l'écoutons tous :

-Bon, la minute qui fâche. J'aimerais ne pas avoir à vous le dire mais il y a parfois des fraternels qui se retrouvent sans faction. En effet, nous ne souhaitons garder que des gens calmes et pleins de gentillesse. Mais ne vous inquiétez pas, car si vous êtes ici c'est que le test d'aptitude vous y a envoyé ou bien que vous vous sentiez fraternel alors tout devrait bien se passer. De plus, si quelque chose vous tracasse nous pourrons peut-être vous aider, plus tard.

Elle s'arrête un instant, on dirait qu'elle vient de dire une bêtise. Hugo se mord la lèvre mais c'est presque imperceptible. Elle finit son discours :

-Ce soir, c'est la fête. Nous allons manger des fruits, chanter des chansons et vous mettre de bonne humeur !

Elle descend de sa chaise et s'assoit. Des novices commencent à chanter et nous les suivons bientôt, une fois le refrain mémorisé. Nous restons éveillés jusqu'à ce que le feu s'éteigne puis on nous conduit dans un hangar en bois géant où des hamacs sont accrochés et des matelas sont installés par terre. Le toit est ouvert sur un large rectangle et, en effet, on voit les étoiles.

-Vous dormirez ici pendant quelques semaines. Nous annonce Hugo. Profitez de ces temps pour tisser de vraies amitiés ou régler vos anciens conflits, tout en restant pacifiques. Je vous souhaite une bonne nuit.

Eva et moi choisissons deux hamacs près de l'entrée. Ce hangar n'a pas de portes mais des ouvertures et n'est du coup jamais fermé. Mais heureusement il fait chaud et la nuit la température est parfaite. Je laisse tomber une jambe de mon hamac et la balance doucement. Je mets mes mains dans mes poches et touche quelque chose d'inhabituel. Je me souviens alors : le cadeau de ma mère. Je ne sais même pas ce que c'est. Habilement, je saute de mon hamac sans un bruit et m'assoit sur les contours de bois du hangar. Je déplie doucement le tissu et découvre une boucle d'oreille noire avec des piquants argentés. En fait, c'est un bijou qui se place sur tout l'hélix de l'oreille. C'est plutôt voyant donc ce n'est pas ici que je le porterais. Je le garde dans mes mains, l'observant. Une larme coule sur ma joue. Ma mère me manque mais surtout... Peter. Encore et toujours lui. Deux natives fraternelles arrivent vers moi et je replie immédiatement le chiffon sur le petit objet et le range dans ma poche. Elles s'assoient à mes côtés, l'une à gauche et l'autre à droite.

-Ça va pas ? demande la blonde d'une petite voix aigüe.

La brune pose une main sur mon épaule.

-C'est dur de couper les ponts c'est ça ?

J'hoche la tête.

-Tu vas voir ça va bien se passer.

La blonde prend alors une de mes mèches et la tresse encore et encore, n'ayant rien pour l'attacher.

-C'est génial ici, on a tout ce qu'il nous faut pour être heureux. Tu vas t'y plaire, j'en suis sure.

Je les remercie toutes deux. Tout le monde est si sympathique ici, je ne suis pas sûre d'arriver à être comme ça. Il va falloir pourtant, je ne peux pas finir sans faction ou je ne reverrais jamais Peter. Il faut que je trouve un plan, à commencer par cacher mes vêtements d'audacieuse et m'intégrer un peu plus. Grâce aux deux jeunes filles, je suis pls calme et je finis par m'endormir dans le tissu rouge qui me porte au-dessus du sol.

Ce matin, nous nous réveillons quand nous voulons et allons déjeuner et nous changer. Je cherche Eva mais elle n'est déjà plus là. Le temps de me réveiller un peu plus, je compte rapidement les lits et hamacs utilisés. Nous sommes environ 20 nouveaux, natifs et transferts confondus mais je pense qu'il y a peu de transferts. Je me rends au réfectoire et trouve Eva attablée avec Mélinda, qui tente de mettre des fleurs dans ses cheveux. Eva a gardé sa jupe blanche mais porte un débardeur jaune et ça lui va à merveille, ce que je m'empresse de lui dire en arrivant vers elle :