Ma folie.

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Bro' j'ai fait une connerie... Mais pas une connerie habituelle. Je n'ai pas crevé les pneus de mon voisin, je n'ai pas cassé ma console, je ne suis pas non plus en garde à vue. J'ai fait bien pire cette fois-ci. J'me suis laissé avoir par ma folie, mes mains froides ont pris le contrôle et j'ai fait une connerie.

- Gab...

- Putain Bob ça fait dix fois que je t'appelle ! Je t'attends pour tourner là !

- Gab... Viens.

- Mais qu'est ce qu'il t'arrive ? C'est quoi cette voix ? Tu es malade ?

- Mec... Je t'en prie viens... C'est urgent.

- Qu'est ce qu'il y a ? Tu me fais peur... Appelle Fred ou même Antoine... Ils seront là plus rapidement que moi !

- Antoine est avec Mathieu et Fred dans le sud... J'ai besoin de ton aide... Je t'en supplie tu es le seul en qui j'ai réellement confiance... J'ai... J'ai besoin de mon meilleur ami.

- Je serais là dans 11 heures.

J'aurais pu en effet appeler Antoine ou Fred mais ils n'auraient sûrement pas compris. Je ne pouvais pas leur faire confiance, dans ce cauchemar tu étais le seul à ne pas être le coup de grâce qui aurait pu m'achever. Dans cet enfer où Dieu m'avait laissé tomber, dans cet enfer où le diable avait pris le contrôle qui aurait bien pu avoir de la pitié pour mon âme ? Personne. Personne sauf toi mon meilleur ami. Et je suis désolé de t'avoir embarqué dans mes conneries, tu ne méritais pas ça. Je t'ai attendu. On ne s'était pas vu depuis plus d'un an depuis cet incident au bar. Un soir où tu étais sur Grenoble pour mon anniversaire, on avait beaucoup bu et j'avais menacé de mort cet homme qui c'était simplement moqué de toi. Tu m'avais regardé ce soir là, inquiet. Moi le couillon de service toujours souriant, j'étais devenu l'homme respecté que j'ai toujours voulu être.
J'étais devenu fou, mais ça c'est de notoriété publique, je suis cinglé.
Et puis tu es arrivé, tu es rentré sans prendre la peine de sonner et tu m'as trouvé, assis, vêtu de ma célèbre veste rouge, le dos courbé, les mains croisées en train de pleurer.
Oui, moi le pyro-barbare, j'étais en train de pleurer.

- Oh mon Dieu Bob !

Tu t'es précipité à côté de moi et tu m'as serré dans tes bras. Je n'ai jamais vraiment aimé le contact mais là, un câlin était bien la dernière chose que j'allais refuser.

- Qu'est ce qu'il s'est passé Bobi ?

Tu m'as inspecté de haut en bas, j'étais certes vêtu de ma veste, mais ce n'était pas la seule chose qui était rouge, mes mains aussi l'étaient. Tu m'as regardé l'air perdu, tu étais loin d'être con, c'est d'ailleurs l'une des choses qui faisait que tu étais mon meilleur ami, tu étais perspicace, tu as donc émis plusieurs théories.

- Bob... Où... Où est Sarah ?

Tu commençais à paniquer.

- Bob... Réponds-moi.

- ...

- Bordel ! Elle est où ?!

Là tu étais paniqué.

Je t'ai fais un signe de tête en direction de la chambre et tu es allé voir dans la seconde. Ta réaction ne se fit pas attendre, un simple cri qui en disait long. Tu es revenu dans le salon, blanc comme un linge, je t'ai regardé et j'ai vu dans ton regard de l'incompréhension, de la peur et de l'effroi. Tu t'es réinstallé à côté de moi alors que je continuais de pleurer et tu m'as posé l'ultime question.

- Pourquoi...

Pourquoi. Sérieusement, je crois que j'aurais préféré recevoir un coup de poing dans la gueule, j'aurais sans doutes eu moins mal. J'ai inspiré un grand coup, je devais tout te dire.

Mon pote.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant