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Je flottais dans le vide et je n'avais aucune possibilité de me mouvoir dans celui-ci.
Est-ce que j'étais morte ?
Tout était noir autour de moi, et je pouvais entendre des milliers de voix siffler des choses presque incompréhensibles à mes yeux.
J'avais très peur. Et j'avais hurlé quand cette lumière fantomatique était apparue derrière moi en ricanant.

- C'est fini, Azura.

- Non, je ne peux pas. Pas maintenant.

- Laisse la vie quitter ton corps.

- Je n'peux pas faire ça, je n'peux pas abandonner trop tôt.

- Tu as faim. Tu le veux c'est ça ?

- Oui.

Et puis, plus rien.

- ... étincelle ..

- .. réveillée !

- Préparez ..

- Enfin, ce n'est pas trop tôt

J'ouvrais difficilement mes deux paupières à cause de la faible luminosité qui éclairait la pièce dans laquelle j'étais placée.
Des murs blancs, d'un blanc pur et immaculé s'étaient offerts à moi des mon sommeil.
Pendant un instant, j'aurais cru retourner dans le passé, à quelques jours d'ici.

Quelques jours.

- Elle est enfin réveillée, c'est un miracle !
- Allez chercher un médecin, hurla l'un des docteurs. Vite !

Les infirmiers prirent peur et sortirent de la pièce en quelques secondes pour avertir un médecin.
Alors que je fixais les deux personnes devant moi, je réalisais enfin quelque chose.
Qui était cette femme ?
J'avais bien entendu et reconnu la voix de mon père, mais je n'avais jamais vu cette femme de ma vie.
Elle était grande et frêle, pas trop belle, mais pas horrible non plus. Elle était tout à fait normale.
Elle était légèrement maquillée, et tout ça faisait ressortir ses yeux bleus foncés.
Ceux-ci s'accordaient à merveille avec son teint bronzé et ses cheveux bruns, et le tout dégageait un charme irrésistible.
Dans sa main, il y avait un paquet de pocky. Et alors que je le fixais, elle s'était rapprochée de moi, et me l'avait tendu.

Je commençais déjà à l'apprécier rien que pour ce qu'elle venait de faire à l'instant.

Je n'hésitait pas, et lui pris le paquet des mains tout en la remerciant.
- Tu ne te souviens sûrement pas de moi, commença-t-elle en voyant mon regard perdu. Je m'en doutais, tu as tout oublié.

Elle avait baissé la tête tristement et s'était mise à me caresser la main doucement.

Je n'avais pas compris de quoi elle parlait, mais maintenant qu'elle avait dit ça, j'avais l'impression d'avoir déjà aperçu ses yeux dans le passé.

Ils étaient inoubliables, et pourtant. Je n'avais qu'un seul souvenir d'eux, et celui-ci n'était pas plaisant. Une dispute. Une horrible dispute.

- Tu étais ma meilleure amie, commença-t-elle en voyant mes yeux briller. C'était il y a cinq ans,  alors que j'étais encore enfant.

C'était il y a cinq ans.

Ça faisait longtemps n'est-ce pas ?

Je ne sais pas.

- Des élèves plus grands que moi m'avaient poussée dans les escaliers, et je me suis rattrapée sur une petite fille. Et cette petite fille, c'était toi.

Maintenant que j'y repense. Je n'ai aucun souvenir de ma vie avant mes douze ans.

HaHaHAAHAHAahaha.

- Je m'étais excusée, et tu m'avais sourit, rigola-t-elle. À partir de ce jour, nous étions devenues inséparables. Jusqu'au jour où tu as eu cet accident, elle baissa la tête, sûrement triste à l'idée de raconter la suite. Quand ce jour est arrivé, j'étais très mal. Et pendant toutes ces années, j'ai cherché à te retrouver. Et là, alors que je viens rendre visite à ma grand-mère, je te vois sur le lit voisin, ma petite  Azurée.

Azurée.

HaHaHAAHAHAahaha ..

Après tout ce temps.

Comme toujours j'étais seule.
Personne ne voulait me parler.
Personne ne voulait m'approcher.
J'avais toujours pensé que c'était à cause de ma différence, de mon incapacité à faire des efforts que tous les enfants de mon âge me haïssaient.
Je me rappelais de ce jour.
J'étais en pleurs, agacée de devoir encore supporter toutes ces moqueries par rapport à ma maladie.
Mais ce n'était pas tout.
C'était aussi ce jour fatidique.
Celui que je détestait tant.
Celui que je haïssais de toute mon âme.
Celui que j'aurais tellement voulu effacer.
Celui de la disparition de ma mère.

Je m'étais levée, comme tous les matins avec le sourire aux lèvres. J'étais descendue dans la cuisine, et bizarrement, je n'avais trouvé personne.
Ma mère, habituellement, m'accueillait avec le sourire aux lèvres avant de me donner mon petit déjeuner.
Le problème était qu'il n'y avait plus rien.
La cuisine était complètement vide, et presque toutes les pièces de la maison aussi.
Au départ, j'avais cru à un cambriolage, et j'avais donc cherché à retrouver ma mère dans la maison.
Mais elle n'était plus là.
Elle avait définitivement quitté la maison.
À l'époque, il m'avait fallu me rendre à l'évidence. Ça avait été la dernière fois que je l'avais vue, ça avait été très dur pour moi.
Mon père était venu me rejoindre une dizaine de minutes plus tard, sûrement autant étonné que moi de ne pas trouver sa femme adorée dans la cuisine.
Il m'avait trouvée sanglotante sur la moquette du salon, et m'avait prit dans ses bras.
Grâce à ça, j'avais arrêté de pleurer.
Bien sûr, j'avais quand même du me rendre à l'école comme tous les jours.
Alors j'étais partie de chez-moi, à pieds, avec mon sac à dos.
Et j'étais partie en cours.
J'avais tenté de paraître la plus normale que possible. Mais des élèves de ma classe s'étaient amusés à rigoler de moi pendant toute la durée du cours d'Espagnol.
J'avais craqué, et j'étais partie me réfugier pour pleurer dans une cage d'escalier qui n'était plus utilisée depuis quelques années.
Mais alors que je pleurais, j'ai senti quelque chose atterrir sur moi.
Et ce quelque chose c'était elle.

- Ça fait un bail, Haru.

- Ravie de voir que tu t'es rappelée de moi, Azurée.

Acclamée par les flammes.

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Holà.
Après avoir passé quelques heures à écrire difficilement ce chapitre, le voilà enfin.
J'espère que celui-ci vous aura plu, malgré qu'il soit un peu court, et j'espère que vous continuerez à suivre ma fiction jusqu'à la fin.
À tout ceux qui m'ont soutenue depuis le début, merci beaucoup.
Le prochain chapitre ne devrait pas tarder à arriver, peut-être la semaine prochaine si je ne vais pas en vacances, c'est à voir.
À la prochaine !

365 jours [Kuroko No Basket]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant