J'étais à présent libre de sortir de ma chambre quand je le souhaitais. Il m'était même conseillé de me pavaner devant l'élite, de battre des cils devant les personnes les plus influentes du pays.
Edleen était revenue à son poste. Elle était la seule amie jugée convenable que je m'étais faite. Marquises, duchesses, comtesses et ces autres mijaurées étaient toutes très ennuyantes, imbues de leur personne. Brièvement : détestables au possible.
Herica, quand à elle, m'adressait un petit sourire timide à chaque fois que nos regards se croisaient.
Nos conversations étaient très limitées car je doute qu'Edleen la dénoncerait si Herica m'adressait la parole.On me croyait maintenant libre, pourtant je me sentais toujours aussi captive. J'étais surveillée en permanence, les Nobles épiaient chacun de mes gestes, à la recherche de mes failles. La Garde royale, quant à elle, gardait toujours un œil sur moi surtout quand je m'aventurais dans les jardins du château.
D'ailleurs, aujourd'hui, accompagnée d'Edleen, j'avais décidé de me changer les idées en me promenant dans la roseraie. Les milliers de roses, toutes de couleurs différentes, formaient un arc-en-ciel à nos pieds.
Ma mère aurait sans doute pleuré, elle qui était si émue quand mon père lui offrait une simple fleur le jour de son anniversaire. Ils me manquaient terriblement. J'espérais qu'ils arriveraient à vivre convenablement depuis ma disparition. Ils devaient sans doute croire que j'étais morte après avoir été exécutée.
S'ils savaient...Plongée dans mes pensées, je ne remarquai pas qu'Edleen s'était éloignée pour laisser sa place à mon bourreau.
-Je te cherchai, déclara-t-il les deux mains derrière le dos.
-Tu m'as trouvé, que veux-tu ?
Mon regard était fixé sur une rose bleu-ciel avec des reflets blancs. J'essayai au mieux d'oublier sa présence, mais la tâche s'avérait difficile.
-Tu leurs ressembles beaucoup.
Je me tournai pour lui faire face.
-A qui donc ?
-A ces roses, ces créatures dont la beauté envouterait n'importe quel être vivant, mais dont on ne peut les posséder sans se piquer.
-« Posséder », je me sens comparée à un objet, à un trophée qu'on exhibe sans relâche.
-Tu ne retiens que le mauvais côté des choses. Regarde autour de toi, n'as-tu jamais rêvé d'être dans un endroit pareil ?
Il se mit à tourner autour de moi, tel un prédateur sur sa proie.
-N'as-tu jamais rêvé de vivre dans le luxe et l'abondance ?
Il se pencha au creux de mon oreille.
-N'as-tu jamais rêvé d'épouser un prince ?
Je haussai les épaules. Depuis qu'ils avaient torturé Amy, j'évitai le plus possible de le contrarier. Je m'assis sur un banc, près d'un saule pleureur.
-Je trouve que mon existence est ennuyeuse.
Il prit place à mes côtés.
-Que pourrais-je faire pour égailler tes journées ?
Cela sonna clair dans ma tête.
-J'aimerai pouvoir sortir du palais.
Il bondit tel un félin en colère.
-Hors de question !
Je m'attendais à cette réponse, mais je ne me décourageai pas pour autant.
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Dark Beauty
RomansaEn 3050, l'Europe et l'Asie ont complètement disparu pour former un seul et unique royaume gouverné par une famille royale tyrannique: l'Anéla est née. Une seule règle est fondamentale: la race arienne est maitre, vénérée de tous. Quand au reste du...