Chapitre 6

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  Sept heures. Mon réveil venait tout juste de faire retentir sa stridente sonnerie. Je me levai lentement, qui pouvait bien avoir imposé de commencer les cours à huit heures ?

  J'enfilais mes chaussons et descendis dans la cuisine, le pas traînant. La lumière qui si trouvait m'éblouissait. J'avais l'impression d'avoir dormis à peine deux heures ! Je m'assis sur l'une des chaises et entamais une tartine de confiture.

— Bonjour Paula ! Comment vas-tu ce matin ?

— Fiona, comment veux-tu que j'aille bien ?

— Ma puce, il faut que tu positives un petit peu ! Tu es vivante et c'est le principal !

  Vivante. Ce mot sonnait plutôt faux à mon oreille. Bizarrement, j'avais l'impression d'être vide, sans réelle joie, sans réels sentiments... Cette ambiance chaleureuse n'était pas à mon goût, elle ne me satisfaisait pas. Je ne vivait pas à "fond"... J'étais comme dans un monde parallèle !

   Soudain, un haut de cœur s'empara de moi, il était amer et brûlant. J'adressai à ma mère un : " Je vais me laver !", et fonçais vers la salle de bain.

  Le visage penché au-dessus de la cuvette des toilettes, je vomissais. Je n'arrivais plus à m'arrêter, je toussais puis vomissais encore. Je décidais enfin d'ouvrir mes yeux. Un léger cri s'échappa de ma bouche, j'avais le nez sur mes vomissements, mais étrangement ils étaient rouges, comme le sang ! Mais que m'arrivait-il ? Je refermais mes yeux, et, après plusieurs minutes, mes nausées avaient de nouveau disparues.

  Je sortis enfin de la salle de bain, essoufflée, il n'y avait qu'une seule et unique explication à cela, le stresse. De toute façon, j'étais bien assez sous le choc pour trouver une quelconque explication.

  Je remontais dans ma chambre pour terminer de me préparer. J'essayais de me calmer. Après tout, cela arrive à tout le monde, non ?

  Je m'habillais rapidement, puis coiffais mes longs cheveux châtains et me maquillais. J'attrapais mon sac et mon téléphone et redescendis les marches.

— Fiona, j'y vais !

— Bonne journée Paula, et fais attention, essaye d'être le plus naturel possible avec tes amies !

— Merci du conseil ! J'avais remarqué que tu ne leur avais pas dis ! Puis-je savoir pourquoi ?

— Je ne veux pas que tes amies s'inquiètent, je veux te protéger.

  Je soufflais, je détestais mentir ! Et puis, comme si j'allais le faire, être naturelle, je ne savais même pas ce que ça signifiait ! Non, je resterai moi-même, enfin le peu que j'en connaissais, et je verrais bien ce qui ce passerait !

  Je sortis enfin de la maison, l'air frais du dehors entra vigoureusement dans mes poumons. Je me dirigeais vers mon lycée. Ma mère avait passé un temps fou pour m'expliquer comment y aller, au bout du compte elle m'avait entrer l'adresse de mon établissement dans le GPS de mon téléphone.

  Après une dizaine de minutes, un grand bâtiment en béton me faisait face. Cela ressemblait plus à une prison qu'à un lycée. J'exécutai quelques respirations afin de me calmer puis, enfin, j'entrais à l'intérieur. Mes yeux exploraient chaque recoins à vives allures. Alors c'était ici que j'avais passé plusieurs mois depuis septembre ! Je baissai tout de même la tête, il valait mieux que je regarde où je marchais. Puis, une grande fille aux cheveux blonds et aux yeux verts courut vers moi. Elle me serra dans ses bras.

— Paula ! Oh tu nous as manqué ! En plus on a un tas de choses à te raconter qui ce sont passées depuis que tu étais absente !

— A ... Ah bon, à ce point là ? demandais-je étonnée de ce geste.

— Margot, laisse-là un peu respirer à la fin ! Je te rappelle que sa mère nous a dit qu'elle avait été malade comme un chien !

— Et alors Mona, ce n'est pas une raison pour ne pas lui faire de câlins, je me trompe ?

— J'en ai marre de toi, je me demande bien pourquoi je reste encore pote avec toi !

— Eh ! Je ne te permets pas de dire ça !

— Margot c'était ironique ...

  Margot et Mona. Je venais d'enfin comprendre qu'elles étaient les deux filles qui étaient toujours sur mes photos. Elles étaient donc mes deux amies ici. Pourtant le fait de ne pas partager leur complicité et leur amour qu'elles avaient envers moi m'attristais.
Je n'avais rien à leur donner en échange car je ne me souvenais pas d'elles.

— Bon bref, il faudrait peut être qu'on aille en cours non ? Cela a déjà sonné depuis au moins cinq minutes ! s'exclama Mona.

— Ouais t'as raison, on y va, annonçais-je, comme si de rien n'était.

— On va en histoire c'est ça ?

— Oui Margot tu connais bien ton emploi du temps ! C'est un beau progrès !

— Mona arrêtes à la fin !

  Puis elles éclatèrent de rire. Je fis de même, sauf que le mien était totalement faux.

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