"J'ai 17 ans je n'ai pas la force d'un père de 25 ans."

62 5 2
                                    


  Sept

Hôpital Necker, j'ai vite compris, que j'allais y passer beaucoup de temps ses 6 prochains mois.
A-V : Valentin ?
Moi : Oui ?
A-V : Ta beugé.
Moi : Désolé.
A-V : Tu as peur ?
Moi : Ça ne fait pas bonhomme, mais oui.
A-V : J'ai peur aussi.
Je la pris dans mes bras. J'avoue, j'avais peur, peur des critiques, peur de ne pas savoir comme faire avec Anne-Victoire et le bébé. Tout peut paraître con, mais pour moi j'ai 17 ans je n'ai pas la force d'un père de 25 ans. On entra.
A-V : Ça va.
Moi : oui !
En réalité j'étais en stress, comme si on allait m'annoncer que j'étais mort ou vivant.
Moi : Et toi ?
A-V : un peu stressée. C'est normal
J'étais là, assis dans un couloir d'un hôpital, devant moi passais des gens heureux, des gens qui pleurèrent, des bébés normaux, des bébés perfusés de partout. Je ne pouvais pas imaginer mon futur bébé, comme ça. Même si je savais que ça pouvait arriver. Je ne supporterai jamais de le voir comme eux. J'imagine, comme les parents doivent être mal.
Mé : Anne-Victoire ?
A-V : Oui !
Mé : Suivez-moi

La médecin me sortit de mon rêve, heureusement, car si jamais vu plus de bébés comme ça, je serai parti en courant je pense.
La consultation commença, bien banale, nom, prénom, adresse. Je me sentais seul sur la chaise, à regarder mes pieds, comme d'habitude.
Mé : Monsieur ?
Moi : Oui ?
Mé : Prénom nom ? Âge ?
Moi : Valentin De*****, 17 ans.
Mé : Vous êtes en quelle classe tous les deux.
Moi : Première L pour elle, Terminale L pour moi.
Mé : des littéraires ! Le bébé va aimer lire !
Moi : On m'a forcé à prendre cette section.
Elle n'a plus rien dit, je ne voulais pas la remballer du tout, mais je ne voulais pas qu'elle s'imagine que j'étais littéraire. Après elle regarda Anne-Victoire, vous savez ou. Je tournais la tête et je... Regardais mes pieds, vous ne vous en doutiez pas à mon avis ! Puis elle me dit qu'elle allait faire une échographie, là j'ai compris qu'il fallait que je regarde, autre chose que mes pieds.

Mé : Attention, c'est froid !
Moi : C'est marrant ça !
A-V : fait gaffe aux glaçons dans le lit Valentin.
Mé : Je cherche... Là.
Moi : Où ?
Je ne voyais pas, j'étais limite coller à l'écran. J'ai des lunettes, mais je me demande si elles me servent vraiment.
A-V : oh, mais Valentin, regarde !
Moi : Tu crois que je fais quoi. !
Mé : Vous n'inquiétez pas mademoiselle, les messieurs ont toujours du mal !
Elle avait dit ça, à mon avis pour éviter l'engueulade, qui allait arriver. Je regardais, je fis semblant de voir, comme ça Anne-Victoire était contente. On sortit du rendez-vous.
Moi : Tu veux faire quoi.
A-V : Je ne sais pas.
Moi : désolé pour tout à l'heure, tu sais bien que je n'en vois rien !
A-V : Tu aurais pu faire un effort.
Moi : Désolé si mes yeux sont pourris.
A-V : quand même.
Moi : Tu ne peux pas savoir, toi tu vois clair, pas moi.
A-V : les lunettes ses pas pour les chiens.
Moi : Tu sais quoi, rentre toute seule.

Je partis vers une autre station de métro. Je ne m'en voulais vraiment pas d'avoir laissé Anne-Victoire toute seule...

Valentin ou la vie d'un père à 17 ansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant