Rêve ou réalité ?

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An 2016

Du bleu, c'est ce que je vois. De l'azur partout, du cyan à l'infini. De l'indigo sans horizon. Une couleur profonde et pétillante. Je suis comme dans une caméra. L'objectif recule et je vois un gros plan, c'est le visage d'Emery ! Il me fixe, ses yeux brillants d'amour partiellement cachés par ses cheveux. Ses cheveux, si soyeux... Ma main s'en approche, muée par une force surnaturelle. Au moment où j'arrive à les toucher, Emery recule en riant. Un rire moqueur, méchant et froid. Pas le rire cristallin et doux qu'il a en général. Je commence à frissonner, qu'est-ce qui se passe ? Je ne comprends plus rien. La lumière baisse, je suis plongée dans la pénombre. Toutes mes forces m'abandonnent, je tombe à genoux sur le sol glacial. J'aurais dû écouter Viviane, Emery n'est qu'un sale profiteur.

- Sky... Sky ! Aller debout ma vieille ! Emery et moi on est écœurés de t'attendre pour déjeuner.

Viviane ? De quoi elle parle ? Emery vient de m'abandonner ! Le salaud ! Comment peut-il prétendre que rien ne s'est passé ?

Interrompant le flot de mes pensées, des mains m'attaquent de toutes parts; je ne peux point cesser de rires sous les chatouilles d'Emery, bien que je le déteste. Puis, un déclic se fait dans ma tête, lorsque je le vois me faire un clin d'œil et un petit baiser amical sur la joue, puisque Viviane nous regarde; ce n'était qu'un rêve ! Il m'aime encore !

Je me lève et les pousse gentiment hors de la chambre, pour que je puisse m'habiller. Dès que mon amie et Emery-que-je-ne-sais-plus-comment-qualifié-par-rapport-à-moi sont sortis, je m'effondre sur lit et respire profondément pendant quelques secondes. Ce rêve... Il semblait si réel, est-ce un avertissement ? Je dois me sortir ça de la tête pour faire ma journée.

J'enfile un chandail blanc cassé avec une ville dessinée en noir, comme graphique. Je mets des leggings Ralf Lauren en jersey et en velours noir et je me chausse avec des Vans de skate noires. Pour compléter ma tenue, je mets ma montre Olivia Burton 'Big Dial' bracelet de cuir, 38Mm. J'emporte ma casquette de baseball Nasaseasons sur laquelle il est inscrit «Almost Famous».

Je descends par le grand escalier en marbre de la maison des Collins et me dirige vers la salle à manger. Les Collins et Emery sont déjà attablés. Je m'excuse de mon retard et m'installe aux côtés d'Emery. Viviane esquisse un petit sourire alors qu'Emery me dévore du regard, les yeux pleins d'étoiles. Je lui tape discrètement sur la main, sous la table et prends part à la conversation.

M.Collins était en train de prendre des nouvelles des parents d'Emery. Cela fait longtemps qu'il ne les a pas vu, tout comme Mme Collins, puisque Emery est British. D'ailleurs, son accent est trop mignon, il me fait fondre et ses manières... Bref, il est un vrai gentleman anglais. Un gentleman un peu coquin par contre, il semble aimer jouer avec le feu, puisqu'il vient de poser son bras sur le côté de ma taille. Je le laisse faire, mais seulement parce que son contact me rassure, j'ai encore des sueurs froides à cause de mon cauchemar. Je tourne ma tête vers Emery et lui fais un sourire provocateur, mais discret.

Tout le monde ayant fini de manger, je me proposai pour aider mon hôte à desservir. Emery, fit la même chose, au même moment. Exactement comme si nous étions télépathes. Puisque celui-ci insiste pour aider la maîtresse de la maison, je lui laisse ce plaisir et vais appeler Val, mon meilleur ami. Enfin, son vrai nom est Perceval, ses parents sont historiens et adorent ce prénom. Je monte dans la chambre d'amis où je séjourne et compose le numéro de Perceval. Bien entendu, celui-ci est ravi de me parler et nous discutons quelques minutes.

- «Val ?», lui dis-je
-«mhh...»
-« Je de te laisser, Viviane va s'impatienter...»
-«Ok, je te laisse retourner à ta diablesse de meilleure amie»
-«Je t'aime, à plus tard»

Même au téléphone Val est hilarant, c'est fou le nombre d'idioties qu'il peut dire en peu de temps !

Alors que je repense à ma précédente conversation, la porte s'ouvre à la volée. Emery, entre en furie. Je me lève, voulant pouvoir le réconforter lorsqu'il me dit en faisant une piètre imitation de ma voix: «Oh Val, mon cher Val, je dois te laisser mon petit chéri, mais ne t'inquiète pas, je t'aime !» Puis en reprenant sa voix normale tandis que son regard me lance des éclairs et que ses yeux foncissent pour passer du bleu océan, un bleu calme et paisible à un bleu ciel d'orage électrique. Il rajoute:

-«Alors comme ça tu m'aime en ? À ce que je vois je ne suis pas le seul que tu aime ! Combien en as-tu en ? Avec combien es-tu ? Leur sers-tu tous le même baratin ? Ou prends-tu au moins le temps de leur créer un petit message personnalisé pour les amener dans ton filet du diable ? Je ne t'aurais jamais cru capable de faire une telle chose ! La nuit dernière encore, des étoiles brillaient dans tes yeux et mon nom et notre amour étaient suspendus à tes douces lèvres... Je t'aime tant que ça me blesse, ça m'arrache les entrailles, me les tournes et me laisse pantois. J'ai besoin de toi, je ne te connais pas vraiment Sky Desétoiles, mais ce que je sais, c'est que tu as chamboulé ma vie.»

- «Emery, ce n'est pas ça ! Ce que nous avons est vrai. Ce que e ressens pour toi est vrai. Perceval est mon meilleur ami, je le connaît pratiquement depuis ma naissance ! Lui et moi, c'est de l'amour fraternel ! Je ne comprends même pas comment tu peux penser que j'aime un autre et encore moins le dire ! Nous, ça à été le coup de foudre, on a eu un début comme dans la grande littérature et les classiques cinématographiques, notre amour est celui des œuvres que nous affectionnons tant. Emery, ce que je ressens pour toi est la chose la plus réelles que j'ai ressenti dans ma vie entière, je ne veux surtout pas te perdre, "My Darcy", Okay ?»

C'est un coup bas de citer "The Fault In Our Stars", puisque je sais qu'il affectionne ce livre autant que moi, mais je crois qu'avec cette simple citation il va comprendre mes sentiments envers lui.

Emery ouvre la bouche. La referme. L'ouvre et me dis doucement:

-« Okay, "Darling".»

Puis, alors que des étoiles scintillent dans ses yeux, que des papillons s'agitent dans mon ventre, sa main droite, tout aussi moite que la mienne comble le vide dans ma propre main et ses lèvres s'approche de mon oreille droite et me murmure «I love you» dans l'accent d'Emery que j'aime tant. Mon cœur manque un battement et j'incline la tête pour atteindre ses lèves. Nos bouches se scellent l'un contre l'autre, dans un baiser d'abords timide et délicat, puis de plus en plus passionnel et fougueux. La main gauche d'Emery caresse mes cheveux tandis que mes mais trouvent refuge dans le creux de sa nuque. Je sens sa main qui glisse le long de mon dos et qui se pose dans le creux de mon dos alors qu'il me dis tout bas: « J'ai vraiment été un idiot sur ce coup-ci, mais je ne te demanderai pas de me pardonner, car je sais que tu l'as déjà fait, "My Darling"»

Viatortem -en pause-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant