Les Âmes maudites, livre I (Terminée)

Chapitre 48: Justin.

Nous venons de sortir du temple, grâce à un escalier en verre qui menait dehors. Nous allons chez Constantine, je tiens la main d'Alicia, toucher sa peau me rends vraiment heureux. Le soleil éclaire la forêt, la chaleur est étouffante. 

Constantine nous accueille à bras ouverts, elle est soulagée de nous voir revenir ensemble. Alicia s'inquiète pour Lumière, il a refusé de s'alimenter. Il est vraiment maigre, très affaibli, son pelage est devenu plus terne. Lorsqu'il nous a vu revenir, il a poussé un miaulement adorable, Alicia s'est précipitée vers lui. Constantine a essayé de le nourrir à de nombreuses reprises, en vain. Maintenant que sa maitresse est revenue, il va mieux. Il dort dans les bras d'Alicia, il est vraiment adorable.

Nous sommes très fatigués, Alicia et moi sommes les seuls à ne pas dormir. Après avoir pris une douche bien chaude, nous partons dans la forêt. Lumière est partit jouer dehors, il court après les petites bêtes qu'il voit. Il nous fait rire, il trébuche souvent contre les racines des arbres. Alicia est en train de guérir mon entorse, j'ai toujours mal, même si je lui assure le contraire. Elle enveloppe ma cheville endolorie dans une vapeur glacée, ses gestes sont précis, elle maitrise très bien sa magie. Je ne sais pas si c'est le froid, ou si c'est le fait de l'avoir avec moi, mais je me sens déjà mieux. Nous sommes dehors, à l'abri des arbres, le soleil chauffant légèrement notre peau.

Nous nous levons pour partir. Je me penche vers elle, je pense que c'est le bon moment. Je passe une main sur sa nuque, et l'autre sur ses hanches. Je dépose un court baiser sur ses lèvres, elles sont douces, fines. Elle me pousse délicatement contre un arbre et m'embrasse avec fougue. Un mélange de sentiments se bousculent en moi. Je n'ai jamais été aussi heureux, c'est comme si des papillons voletaient dans mon ventre. Je sens son souffle se mêler au mien, je caresse sa peau, ses cheveux. Mes lèvres s'unissent avec les siennes, je sens son parfum de fleurs, mêlé à la délicieuse odeur des pins de la forêt. Au bout d'un moment, nous nous éloignons l'un de l'autre. Alicia est heureuse, je le vois dans ses yeux et grâce à l'immense sourire qu'elle m'adresse. Elle s'accroche à mon cou, je la serre dans mes bras, mon nez dans ses cheveux, mes lèvres collées contre sa peau. Mon coeur bat tellement fort qu'Alicia doit l'entendre.

Je n'ai aucune idée du temps qui s'est écoulé depuis que nous sommes tout les deux allongés dans les herbes hautes. Sa tête est posée sur mon épaule, nos mains se joignant. Je ne peux pas décrire ce que je ressens en cet instant, surtout du bonheur, en plus intense. Je sens la fatigue me gagner, mes paupières se ferment toutes seules; je crois qu'Alicia s'est déjà endormie.

Au loin, j'entends​ Rose nous appeler. J'ouvre les yeux, j'ai dû m'endormir. La nuit est tombée, seule la lune nous éclaire. Je secoue doucement Alicia pour qu'elle se réveille, puis nous rentrons chez Constantine. Je l'embrasse une dernière fois avant de partir. Une fois dans mon lit, je n'arrive plus à dormir, je suis trop agité. Je n'arrive pas à croire que nous avons les colliers, que nous avons put nous embrasser. Je repense de nouveau au soulagement qui m'a envahi quand nous nous sommes enlacés dans le temple. Je m'endors enfin, après avoir repassé toutes les scènes de la journée inlassablement dans ma tête.

Ce matin, je suis réveillé par les rayons du soleil, filtrés par les rideaux rouges de la chambre. Je me lève, Alicia n'est pas encore là, comme toujours, elle dort jusque tard dans la matinée. Constantine a fait du pain frais, l'odeur délicieuse se sent partout dans la demeure. Je rentre dans la cuisine, elle fait ancienne, avec les meubles vieillots, et en même temps moderne, grâce aux couleurs. Le rouge, le blanc, le gris et le noir se mélangent ensemble. Constantine a tout préparé, les bols de chocolat chaud sont disposés sur la table, un verre de jus d'orange et une tartine de pain grillé à côté. Les milles saveurs et couleurs des pots confitures se confondent. Je la remercie chaleureusement, puis savoure sans un bruit.

Nous arriverons dans les terres sorcières d'ici une à deux semaines. Alicia est très inquiète, ses parents ne savent pas où elle est, et les cours ont recommencés depuis trois jours. Mes parents savent que je suis avec Rose, mais ils doivent quand même être inquiet. J'ai vraiment hâte de rentrer, par contre, je ne sais pas comment nous allons leur expliquer où nous étions. Quand nous serons de retour chez nous, je reverrai une dernière fois ma famille, en leur disant que Rose et moi étions partis étudier les plantes; puis je partirais. Cela me brise le coeur de les abandonner, sauf je ne peux pas rester avec eux, sans Alicia. De toute façon, à la rentrée, je devais partir de la maison pour les études; au lieu de cela, ce sera beaucoup plus définitif. Pour Alicia, la situation sera bien plus compliquée, quelle excuse va-t-elle inventer?
Alicia et moi ne nous sommes presque pas quittés aujourd'hui, elle était toujours à mes côtés. Nous ne nous sommes pas embrassés, il y avait tout le temps quelqu'un avec nous, nous n'avons eu aucun moment seuls. Vers huit heures du soir, nous sommes près. Cette nuit, Constantine et Rose iront chercher les chevaux, chez l'humaine où nous les avons laissé.

Je commençais à m'endormir lorsque Alicia frappa à la porte de ma chambre. Elle entre et se faufile jusqu'au lit. Elle presse délicatement ses lèvres sur les miennes et je lui rends son baiser. Je ressens la même chose indescriptible que la première fois, ce sentiment intense de bonheur. Elle me sourit, puis repart, trop tôt à mon goût.

****************************************************************************************
Ouf, j'ai réussi à poster un chapitre! J'ai pas vraiment le temps d'écrire, mais je vous promets de me rattraper dès que possible.
Et bonnes vacances!
****************************************************************************************