Chapitre 17: Le Spectateur

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        Je suis assise sur une chaise. Toute la salle me regarde. J'ai les yeux clos pendant que ma main droite, tenant un archet, parcourt aisément les cordes. La musique qui en émane est douce, mais saisissante. Je ne suis pas stressée ; je sais ce que je fais. Mon corps se balance pour suivre la musique du violoncelle.

        Parfois, dans les moments les plus difficiles, j'ouvre les yeux et parviens à retrouver du regard mes parents dans le public. Mais pas seulement mes parents. Un peu plus à la droite dans l'assistance, il est là, lui, et m'encourage passionnément en me fixant de ses yeux bleus aussi beaux qu'un ciel d'été dénué de nuage.

        Quand le concert prend fin, je salue et remercie le public. Je sors de la scène et, dans les coulisses, il est de nouveau là.

         —Eytan ! m'exclamé-je en sautant dans ses bras. As-tu aimé ça ?

        —Tu es ravissante ! me complimente-t-il en me savourant avec l'intensité de son regard.

        —Pas moi, mais le concert ! Il était bien ?

        —Aucun doute, tu es douée... Comme toujours.

        Pour toute réponse, je pose mes lèvres amoureusement sur les siennes et, en entourant mes bras autour de lui, je dis :

        —Tu devrais partir. Mes parents ne tarderont pas à arriver. Je t'aime !

        —Moi aussi, me souffle-t-il à l'oreille en m'étreignant une dernière fois avant de s'en aller contre son gré.

        Mes parents et Noah arrivent et me félicitent pour ma performance. Ma mère me tend une enveloppe encore timbrée. Je semble désireuse de la décachetée. C'est par la suite de ma vision que je comprends qu'il s'agit d'une acceptation à une école de musique.

        —Acceptée ! m'écrié-je en sautant dans les bras de ma mère.

        Nous sortons du collège où le concert de musique a pris place. Comme mes parents sont venus en deux voitures, Noah va avec ma mère et j'embarque avec mon père.

        Il reste silencieux plusieurs minutes. Il a quelque chose derrière la tête.

        —Je ne veux pas que tu y ailles, m'avoue-t-il enfin.

       —Pourquoi ? répliqué-je. Laisse-moi vivre ma vie. Je ne vais pas rester éternellement avec toi et Maman parce que Le Front veut ta peau. Ce n'est pas mon problème !

        Il gare la voiture sur le côté de la route et me regarde de ses yeux azur qui laissent deviner un pur génie. Cependant, je le défie en soutenant son regard.

        —C'est trop dangereux pour toi de partir toute seule hors de la ville.

        —Ils n'ont aucune raison de me vouloir du mal ! La seule chose ici qui me met en danger, c'est toi !

        —Mila, on en a déjà discuter et nous nous sommes enten...

        Un petit éclat métallique se fait entendre sur le pare-chocs arrière de l'automobile. J'ai déjà entendu ce bruit à maintes reprises. Ils sont là.

        —On y va, dit calmement mon père alors que des balles criblent la carrosserie.

***

        Je reviens à moi, complètement désorientée et le dos droit accoté contre le bas de la Limite. Laquelle est-ce ? Peut-être la Sud. Ou la Nord. Je ne sais pas.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 28, 2016 ⏰

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