Hold me tight

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Moi, c'est Angelina. J'ai 16ans, je suis lycéenne à Gramity Hills et je vis dans un quartier de New York, c'est un endroit assez calme, avec son hostilité bien particulière. Je ne peux pas rêver mieux... Enfin si, je le peux... Mais tout cela est terminé depuis l'âge de mes 6ans.
Vous vous demandez certainement pourquoi, mais ne soyez pas trop curieux, vous le découvrirez très rapidement.
                                ➰
Je sors enfin de ce maudit lycée, cet établissement si froid et détestable, on dirait une prison à la seule différence qu'il n'y a pas de barreaux aux fenêtres et que le grillage est en fait un long mur en pierre blanche, très jolie vous me direz mais avoir cette sensation d'être enfermée m'est impossible, j'étouffe. Et puis je ne supporte plus tout ces jacassements des pimbêches maquillées de la tête aux pieds avec leur rire aiguë pour pouvoir se faire remarquer. A côté de ça je suis une lycéenne banale, les cheveux mi-long brun, des yeux aussi bleus que le ciel, assez grande et malheureusement pour moi, je suis trop mince... La différence que j'ai avec toutes ces filles c'est que je sais rester naturelle, je n'utilise pas de maquillage qui ont été testé sur des animaux, je trouve ça inhumain de la part des cosmétologues. Le naturel après tout ça à son charme qui plait ou qui ne plait pas, mais pour ma part je me trouve plutôt mignonne sans maquillage, alors vive le naturel. Le lycée c'est bien mignon, mais il y a les cours aussi, ces cours barbants sur tout et n'importe quoi, où nous sommes obligés de rédiger, d'argumenter, de raisonner, de faire tout un tas de choses pour soit disant nous préparer au futur.
Mon secret pour survivre à tout ça ? Mon petit frère, Julian. Sans lui je serais certainement bousillée, je ne sais franchement pas comment j'aurais fait pour survivre sans lui, c'est ma force, il me permet de me raccrocher à la vie, Dieu merci qu'il existe, sans lui je ne serais plus rien. Mais je suis là aussi pour l'aider, l'accompagner dans ce gigantesque merdier qui est la vie, il aura besoin de moi tout comme j'aurais besoin de lui, je dois me battre pour lui, c'est la seule force envers laquelle je me suis accrochée depuis le 15 Mars 2006.

J'arrive à mon arrêt pour prendre mon bus qui m'amène à un endroit où personne ne veut ou ne voudrait aller, croyez moi, même vous vous n'aimeriez pas y aller... Et pourtant c'est là où je vis à présent.
Après 25  longues minutes mon bus est enfin arrivé, pour vous dire, je suis la seule à monter dans ce bus... 
Durant le trajet j'ai pour habitude de mettre mon casque audio sur les oreilles, d'écouter ma chanson: The Cinematic Orchestra - To Build a Home en boucle encore et encore, sans jamais m'en lasser mais toujours avec un léger pincement au cœur, je crois que je me détruis à petit feu.
Par la fenêtre de l'autocar, un ciel gris et menaçant est entrain d'arriver, des croassements arrivent par milliers, rien de bons n'arrive à l'horizon.
J'eu a peine le temps d'atteindre le seuil du bâtiment qu'une foule de corbeaux s'abat sur les vitres, les voitures, les cabines téléphoniques.
Ces volatiles sont devenus fous à cause de la pollution et des déchets toxiques que toutes ces usines recrachent à travers leurs chimneys*, ils se mettent à attaquer les humains sans aucunes raisons, ils commencent vraiment à me faire peur. Vivement que je parte vite et loin d'ici, mais allez dire aux personnes que je dois élever mon frère qui est handicapé, personne ne voudra de nous car la différence de Julian effraye tout le monde, il est comme considéré comme un monstre, pardon je me suis trompée, il EST considéré comme un monstre. Vous ne comprenez pas ? Attendez, ça arrive.

*Chimneys (anglais): Cheminées

En ouvrant la porte, j'entends des cris, des pleures, des rires d'enfants.
Je me dirige vers le concierge dans un long couloir sombre et grinçant pour qu'il prévienne Mrs. Hansford de mon retour du lycée. Il m'ouvre. Je cours de plus en plus vite dans les escaliers en colimaçon pour retrouver Julian qui m'attendait dans notre chambre.
Ma chambre était plongée dans le noir, aucun bruits ne se faisaient entendre, mise à part des essoufflements... Un long frisson me parcourt la colonne vertébrale, des sueurs froides commencent à apparaître sur mon front, une boule d'angoisse se bloque dans mon ventre, j'ai la gorge nouée, les larmes qui me montent aux yeux. Non, pas ça... Ce n'est pas possible, ils n'avaient pas le droit de lui faire ça. Il est bien trop jeune pour subir des choses pareilles.
J'allume la lumière, je le vois, là, juste devant moi avec des larmes qui coulent sur ses joues roses, je me précipite vers son lit, je le détache.
Ils l'ont attachés à son lit à l'aide de sangles, Julian en avait à ses poignets, à ses chevilles, et une au ventre. Je ne peux pas accepter que l'on attache mon frère - c'est un Humain merde ! Il est comme moi, comme toi, comme nous ! Ce n'est pas une bête.
La colère monte en moi, dans mes veines ça bouillonne, c'est une autre facette de moi qui se déploie à présent. Je pars en furie dans le bureau de Mrs Hansford pour lui demander des explications.
- Qu'avez-vous fait à Julian ? Pourquoi était-il attaché ? Vous n'avez pas le droit !
- Angelina, calme toi, s'il te plaît. Tu sais que si nous l'attachons c'est pour son bien.
- Vous n'êtes même pas médecin ! Qu'est-ce que vous en savez ? Vous n'êtes que la directrice de ce foutu orphelinat !
- Angelina, ça suffit. Retourne dans ta chambre, occupe toi de ton frère, j'ai du travail.
- Du travail ? Vous plaisantez, j'espère ? Vous ne trouvez aucune famille qui veut de quiconque présent dans cet orphelinat ! Vivement que j'en parte avec Julian.
- Angelina, c'est la dernière fois, je ne vais pas me répéter, sort IMMÉDIATEMENT de mon bureau. Merci.
Je ne la supporte plus, elle ne sait même pas s'occuper de nous, et elle dit qu'attacher mon frère est la meilleure chose qu'il puisse y avoir... Mais pour qui se prend-elle ? Je dois trouver un moyen de partir, ça ne peut plus durer, nos conditions sont bien trop misérables pour tenir encore longtemps.