- Dix-septième Chapitre -

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- Ok ok inspire expire inspire expire, ce n'est rien Abigaile Dwight, il a juste dit ça par amitié - Mais malgré cela, mon cœur fait des embardées dans ma poitrine et des frissons descendent le long de ma colonne vertébrale. Je ne peux rien faire à ce stade, je ne suis même plus maître de mon propre corps.

Les portes en acier s'ouvrent sur l'étroit couloir de leur étage et nous avançons sur le nouveau tapis de l'allée. Tandis qu'il enfonce la clé dans la serrure, je fixe la petite fenêtre au bout du couloir qui donne vue sur les immeubles en face. J'observe ces buildings en remarquant que Paul n'a pas dû choisir ce bâtiment pour la vue qu'il offrait... Seulement mon observation est perturbée par la vision d'une paume battant l'air de haut en bas. Par réflexe, j'appuie ma main dessus et c'est alors que sa main retient la mienne.

Je fixe nos mains liées puis remonte vers son visage angélique. J'avoue être perturbée par son tout nouveau comportement, je suis déstabilisée. Je souhaiterai vraiment savoir ce qu'il se cache derrière tout ça, comprendre comment Paul a réussi à le raisonner, pourquoi il agit aussi bien avec moi, est-il si tendre et si... bon.

Nous passons le pas de la porte, Aaron relâche ma main et je retire mon manteau d'hiver après avoir posé la boîte aux chocolats sur la table basse.

L'appartement est désert mis à part nous et j'avoue que l'idée me plaît.

- "Tu aimerais quelque chose ?" me demande-t-il.

- "Qu'as-tu à me proposer ?" fis-je en plissant les yeux, mes lèvres s'esquissant en un demi sourire taquin.

- "Viens choisir" réplique-t-il en m'incitant à le suivre d'un geste de la main.

Je décide, après avoir vu toute une exposition de boissons rafraîchissantes, de prendre un jus de fruits. Il nous sert donc et nous nous installons sur les tabourets du comptoir américain de la petite pièce.

- "Je n'arrête pas de penser à ce qu'il aurait pu arriver si tu n'avais pas su te défendre" souffle-t-il.

Ses yeux plongent dans les miens et je souris timidement.

- "Ni pense plus, le principal est que je sois en bonne santé" lui répondis-je.

- "Oui mais imagines si tu n'avais pas pu te dégager de son emprise ? Il t'aurait peut-être forcé à faire des choses que tu n'aurais pas voulu" rétorque-t-il en fronçant les sourcils.

- "Peut-être pas quand même"

- "Je t'avouerai que je ne sais plus, il a changé. Avant il n'aurait jamais fait ça. Ok, c'est un coureur de jupons et il drague tous ceux qui bougent mais de là à te dire tout ça ?! Je pense qu'il y a autre chose..." s'explique-t-il.

- "Ce serait quoi d'après toi ?" le questionnai-je intéressée.

- "Je n'en ai aucune idée, je sais que ça peut paraître totalement fou ce que je dis mais je connais Marvin depuis un bail et c'est la première fois qu'il agit comme ça"

- "Je comprends ce que tu veux dire mais comment tu voudrais savoir ce qu'il cache ?" rétorquai-je.

- "Je vais y réfléchir" déclare-t-il déjà dans ses pensées.

Je lui annonce mon envie pressante et il rit alors que je me dirige vers les toilettes. Lorsque je suis de retour, je l'aperçois assis sur le canapé dans le salon. Il a les yeux fixés sur l'écran devant lui. Je m'installe alors à ses côtés et zyeute le programme diffusé. C'est une rediffusion d'un vieux film américain: Une journée en enfer, je soupire et tourne mon visage de sorte que mes yeux voient à présent Aaron.

Il regarde attentivement le film, tout en engloutissant deux trois chocolats par-ci par-là.

- "Tu en veux ?" m'interroge-t-il, détournant la tête de l'écran pour poser ses doux yeux sur moi, la bouche pleine.

Nos Chemins Se Sont Croisés. |Tome 2|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant