DEPART

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Départ prévu à 17 h pour une destination encore inconnue. 

Sac vide, vêtements déposés sur fauteuil, non repassés, non pliés, le voyage se prépare et se vit dans la tête. Le baluchon, une histoire de repères qui rassurent quand il s'agit de partir, les vêtements une excuse pour charger la mule...

Les kilomètres, emmancher les kilomètres pour s'éloigner. Se rapprocher de l'essentiel, une virée avec le coeur et l'âme, juste le coeur et l'âme. C'est lourd déjà à porter, le coeur et l'âme... 

Un couteau, c'est toujours utile, oui, il faut un couteau. L'opinel à droite, là, sur la poutre, attrapé et mis au sac. 

Deux culottes ou slip, tout dépend des affinités, mais au moins deux!  

Un troisième? Non! Car la saleté ne s'accumule pas en voyage. C'est comme les contacts humains, les relations négatives s'évaporent. En voyage, impossible, pas le temps! Les sédentaires aiment se prendre la tête. Le voyageur a besoin de l'A U T R E pour ses directions non pour ses pollutions!

Tee shirt ou pull? Grande question. Sans réponse.

Un pyjama et kiki, oui! Il faut emmener un pyjama et Kiki, car Kiki est toujours de la partie. Lui aussi il aime voyager. 

Mais où?

C'est vrai, ce voyage, il mène où? 

C'est important! Pas la même gueule un voyage à Chevry-Cossigny qu'un voyage à Pélékas, Tombouctou ou Kandy...

Une bouteille de sky? Dans le sac? Est-ce bien raisonnable?

Oui, c'est mieux pour lire la carte.

Sac prêt, rempli de conneries, des conneries pour rassurer du départ. C'est comme ça, on fait un sac pour emmener des choses, juste des choses. Quitter le quotidien, oui! 

Mais les choses, impossible.

Canasson en bas de l'immeuble, étriers dans la tête, il s'appuie et s'envole vers une destination proche du soleil. Une tête remplie de pourquoi, de comment, mais une tête libre d'avancer vers l'inconnu.

L'inconnu pour nourrir les rêves. Peu importe les kilomètres, le routage effectué. 

P A R T I R Q U I T T E R

L'inconnu, c'est la crêpe au sucre du voyageur...

La destination? Ce qui compte, c'est le mouvement. Ce perpétuel mouvement du voyage. Kilomètres après kilomètres, il le sait, cette sordide histoire s'effacera.

Reset du routage. Combien de temps? Oui, c'est vrai! Elle lui demande :

- Tu reviens quand?

Il regarde ses mains se déposées sur le fauteuil, un air triste inonde son visage, il n'a pas de réponse.

La douleur est trop intense pour penser rentrer.

Le voyage met du routage entre les mauvaises aventures et ouvre sur un inconnu à découvrir.

- Je ne sais pas, tu verras.

Histoires en tête, il claque la porte.

Rendez-vous aéroport.



CARNET DE ROUTAGEWhere stories live. Discover now