Les mémoires d'Hermione Granger

Avant-goût

Mai 2070

-       Nous arrivons maintenant dans les cachots de ce manoir. Une fois cette demeure rénovée et aménagée comme la famille Potter l'entendait, ils ont décidé de garder cette pièce en « mémoire » de Madame Potter Hermione, qui avait passé plus de cinq ans ici, faite prisonnière par Lord Voldemort, expliqua le guide.

Kira écarquilla les yeux, fit tourner doucement sa tête pour voir chaque recoin de la pièce. Cela la passionnait. Encore faudrait-il être fou pour ne pas rester bouche bée devant cette salle qui, en apparence ne dégageait rien du tout, mais en réalité avait tout pour être connue, discutée, étudiée dans les écoles de sorcellerie du monde. Ce qu'elle avait entendu était vrai, les murs de ce cachot étaient fait d'une manière vraiment étrange : une pierre enfoncée, une pierre avancée, et cela se répétait sur les quatre cloisons de la pièce. Cette construction donnait un effet d'étouffement lorsque l'on se trouvait dans la salle, Kira avait l'impression que les mûrs allaient se refermer sur elle. Elle s'approcha d'une des pierres, la frôla de sa main, elle sursauta. La pierre se recula plus loin encore que celles déjà enfoncées, s'arrêta, et se glissa vers la gauche pour laisser apparaître une sorte de coffre au trésor : la jeune fille l'attrapa. Elle se retourna brusquement, se rappelant qu'elle étant en visite guidée du manoir, et fut soulagée lorsqu'elle vit qu'il ne restait plus qu'elle dans la salle. La sorcière reporta son attention sur le coffre, il n'y avait pas de cadenas. Elle pris l'initiative d'ouvrir la boîte, et à son grand étonnement, elle ne vit qu'un simple carnet, noir, sans grande importance. De nature curieuse, la jeune fille ouvra tout de même le carnet, et soudain, écarquilla grandement ses yeux : elle vit marqué « Les mémoires d'Hermione Granger ».

2 mai 2004 – 1ère mémoire

« Magie inexistante »

« Nous sommes précisément le 2 mai 2004, il est minuit tapant. Pour toi, cher journal, cette date t'est complétement banale et sans intérêt, seulement un jour de plus raconté sur le cycle de ma vie. Mais pour moi, pauvre sorcière appauvrie de tout pouvoir, c'est un jour important. Cela fait cinq ans. Cinq longues années depuis lesquelles je suis enfermée dans cette cellule, coupée de tout, un simple pain moisi chaque jour pour m'en sortir à ma disposition. Tu l'auras deviné, la guerre entre le camp de Lord Voldemort et l'armée de Dumbledore le 2 mai 1998 a fait de moi une prisonnière sans issue de secours. Moi, Hermione Granger, sang-de-bourbe, n'aurais jamais imaginé être retenue par le plus grand mage noir de tous les temps. L'apocalypse a débuté le lendemain de sa victoire. Depuis, tout est devenu triste, sans vie, dépourvu de tous sentiments. En tout cas, c'est l'idée que je me fais du monde extérieur. Je n'ai pas revu mes amis depuis tout ce temps. Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus, peut-être se sont-ils échappés, ou sont-ils retenus prisonniers ? Une chose dont je suis sure, c'est que je ne veux pas m'imaginer le pire, ce serait pour moi insurmontable. Avant, j'étais l'intello de Poudlard, la meilleure sorcière dû à sa capacité d'apprendre incroyable. Meilleure amie d'Harry Potter, le garçon ayant survécu, l'élu ; amie de la famille Weasley, détestée par les Malfoy, mangemorts aux premières loges, dû à leur pauvreté. Mais, j'étais surtout la sang-de-bourbe que tout le monde connaissait. Cette vie, je l'aimais, du plus profond de mon cœur. Aujourd'hui, je ne suis plus qu'un tas de déchet : sale, seule, mes cicatrices ne démontrent pas le contraire. Une fois par mois, on m'emmène dans la salle de torture. Là-bas, tout est permis, sauf de se plaindre. Ma vie aussi est morose, triste, dépourvue de tous sentiments et de bonheur. La seule chose que je peux décrire, c'est ma tristesse et ma solitude. Ce quotidien sinistre est devenu une habitude. Je ne peux pas distinguer le jour et la nuit, tout est noir, tout le temps. Il m'arrive de me demander comment est la vie à l'extérieur. Sûrement pas mieux, ça doit être une prison à ciel ouvert. Lorsque Lord Voldemort a pris le contrôle de tout et de tout le monde, j'ai couru, tellement vite que j'en aurais recraché mes poumons. Hélas, il avait déjà des espions partout, et il ne leur a fallu que quelques heures pour me retrouver. Nous étions une centaine de sorciers entassés dans l'immense salle principale du manoir de Tom Jedusor, mais aucun de ces sorciers n'étaient mes amis. A ce moment précis, je fus prise d'une vague d'inquiétude immense, me demandant où ils pouvaient bien être, ce qu'il avait bien pu leur arriver. Aujourd'hui, je ressens la même chose, mais je qualifierais ça comme de la tristesse. Les serviteurs du mage noir nous ont tous placé dans une cellule différente, pour cadeau un semblant de matelas nous permettant de nous reposer. Cela fait cinq ans que je suis exténuée. Être prisonnière est la chose la plus épuisante qui puisse exister. Tu ne fais rien, mais tu ne dors pas. Tu rêves. A ta vie d'avant, à ce qu'elle est aujourd'hui et à celle qu'elle pourrait devenir. Un œil toujours ouvert, tu essaies de t'évader. Je ne ressens pas l'envie de me reposer. Mon corps me cri de le faire, mais mon cerveau, lui, me dit de rester éveillée, car on ne sait jamais ce qui peut se passer durant notre sommeil. Je me souviens quand j'étais petite, où ma mère vérifiait chaque soir qu'aucun monstre ne se cachait sous mon lit et dans les quatre coins de ma chambre. Une fois rassurée, elle me lisait une histoire qui m'emmenait dans les bras de Morphée tellement elle était belle. Aujourd'hui, on peut dire que l'histoire de ma vie est magique, mais pourtant si sombre. Ce long voyage est si contradictoire de notre enfance que j'en suis arrivée à le détester, et moi, Hermione Granger, une sorcière autrefois confirmée, vivant dans un monde où l'impossible devient possible, je pense sincèrement et profondément que cet univers est dépourvu de toute forme de magie.

Tristement, Hermione. »