Chapitre 6 : On ne surmonte jamais rien seul.

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18 juin 2010, jour 95. : Je savais que j'avais fait la plus grosse erreur de ma vie et le pire, c'est que je ne m'en souvenais même pas.

Dear Diary,

Cela faisait déjà 95 jours et je venais tout juste d'apprendre la nouvelle, cette terrible nouvelle, cet espèce de building qui venait de me tomber dessus, cette chose qui je savais m'anéantirai la vie. Je le savais seulement depuis 8 malheureuses heures lorsque j'avais obtenu les résultats de mes analyses. A la base, ses tests étaient simplement banals, je m'inquiétais légèrement à cause de ma hausse de poids et ma trop forte envie de me nourrir toutes les 5 minutes, croyant un à déréglement hormonal, j'en avais parlé à un médecin qui m'avait orienté vers un spécialiste pour quelques analyses. Il s'agissait d'une simple prise de sang qui m'aurait simplement servit ç savoir si j'allais bien oui ou non, et en ce jour, la réponse était indécise. Ma santé allait bien, tout était même excellent d'après le spécialiste, mais quand était-il de moi ? Au fond, j'étais un désastre total. C'était assez inexplicable. Certes, il existait bien un mot pour décrire mon état, seulement je n'avais pas du tout l'envie de l'utiliser car il ne m'exprimait qu'un profond dégout.

Je m'enfilai une énième plaquette de chocolat, la 8ème de la journée, j'en mangeais une par heure et ça me détendait atrocement. Ma gourmandise tanguait entre le sucré et le salé à cause de mes larmes qui ne voulaient pas s'arrêter, quoi que je fasse, quoi que j'essaie. Même le chocolat n'était pas assez puissant face à mon état. J'allumai le poste de télé qui était dans ma chambre, je me baissai et trouvai sous mon lit un paquet de marshmallows et un autre de pop corns que j'avais fourré là dessous, vingt minutes auparavant, au cas où. J'avais eu une merveilleuse idée. Regardant une nouvelle fois les analyses qui étaient à moitié chifffonnées à mes côtés, j'essayai de garder mon calme, pour éviter une énième crise.

Alors que je zappai la chaîne, je me retrouvai nez à nez avec la série "The secret life of an American teenager", qui traitait d'une adolescente de quinze ans qui tombait enceinte d'un gars un peu sortit de nul part. Je manquais de pousser des cris et de tout balancer par terre, mais je me ravisa lorsque je trouvai un paquet de clopes posé sur mon bureau : j'avais arrêté de fumer, du moins je ne prenais qu'une cigarette toutes les semaines, ce qui était un grand exploit. Alors que j'allai me lever,  je me rappelai que je n'étais pas seule dans la pièce et que ce quelqu'un serait dérangé par la fumée. Cette constation me fatigua plus qu'autre chose. Je ne lui avais pas demandé d'être là, moi à cet imbécile ! Quelques secondes je l'observai, le méprisant de tout mon être, alors que lui ne se doutait aucunement de toute cette haine qui émanait de moi, étant beaucoup trop innocent. Avec une figure monumentale j'attrapai le paquet tout en restant sur le lit, à l'intérieur se trouvait un briquet et quelques cigarettes. D'un sourire sadique, j'attrapais le contenu et allumai une cigarette que je portais instantanément à mes lèvres.

 Tandis que je jonglais entre nicotine, marshallows, chocolat et pop corns, la porte de ma chambre s'ouvrit dans un grand fracas. Dans l'encadrement se trouvait des bottines, des collants filés, une mini-jupe à ceinture à grosse boucle, un débardeur, une veste en cuir, des tonnes de chaînes, tout ça respectant le code du noir, une jolie touffe noire à mèches roses et une tête blanche émerveillée. Il s'agissait évidement de Skye -aucune autre personne n'était fagotée ainsi, et heureusement car cela n'irait à personne d'autre- qui ne tarda pas à se jeter sur mon matelas et à se goinfrer de bonbons.

Depuis un mois, Skye était tout le temps présente, en fait, elle squattait le canapé du bas -malgré mes nombreuses prestations pour qu'elle utilise l'une des nombreuses chambres de la villa-, car son appart de New-York avait cramé -Y a qu'en Amérique, où quand on rentre des boutiques on voit que notre immeuble a viré au noir-. Puisque l'on avait gardé contact, elle avait sauté sur l'occasion de ma proposition. Honnêtement, je n'avais pas fais ça par pure gentillesse mais car sa présence me faisait beaucoup gagner. Déjà, je l'appréçiais beaucoup, ça ne me dérangeait donc pas qu'elle vienne s'installer ici, de plus, je me sentais beaucoup moins seule, aussi, je n'avais plus à faire les courses car Skye aimait les faire, -mais je soupçonnais que ce soit car elle aimait mater les caissiers et faire chier les clients-, je ne me tapais plus de trips seule et enfin je faisais beaucoup moins de crises, car elle savait me calmer: une clope et une sucrerie. -Avis à celui qui lit ce truc, -même si j'espère que personne ne le lit- ne te fous pas de ma gueule, chacun ses antidépresseurs !-.

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