6 juillet 2010, jour 104
Dear Diary,
Nicholas discutait avec moi depuis de longues heures. Il ne cessait de me parler, comme s'il était une machine à parler, que ses sujets ne s'épuisaient jamais. Pendant que je rangeai dans un sac rouge toutes les affaires qu'il m'avait apporté, il m'évoquait la vie à l'extérieur depuis quelques jours. Il m'expliquait que certaines choses avaient changé durant mon "absence", des rumeurs courraient sur moi et j'écoutais d'une oreille distraite pour ne pas m'énerver et risquer d'autres problèmes que ceux dans lesquels j'étais fourrée.
- Des rumeurs ? Quel genre de rumeurs ? Demandai-je en levant la tête de mon gros sac.
- Les journaux sont au courant que tu as eu un accident de voiture cependant, les propos sur ton poids ou autre fusent... Tu serais boulimique, handicapée, incapable de marcher sans fauteuil roulant et j'en passe... Sans oublier le fait qu'ils ne sont plus si sûrs que toi et moi ne sommes que bon amis... Me confia t-il, assis sur un fauteuil en cuir, feuilletant la presse à peoples.
- Au moins, ils ne se doutent pas le moins du monde que je suis enceinte... Marmonnai-je en tirant la fermeture éclair avant de poursuivre, les journalistes ont des idées étranges, comme si toi et moi étions ensemble. C'est vrai, quoi, nous ne sommes que...
Je ne finis pas ma phrase car je ne connaissais pas la suite. Qu'étions-nous tous les deux ? Nous nous étions rencontrés lors d'une soirée, avions couché ensemble alors que nous portions un anneau de pureté. Nous nous étions revus plusieurs fois et trois mois plus tard j'apprenais que j'étais enceinte. Nous nous étions encore une fois embrassés, il avait appris la vérité et voulait tout de même continuer de m'aider. Pourtant, depuis la dernière fois nous n'avions eu aucune relation ambigüe. Il ne m'avait plus prise dans ses bras comme si nous étions deux jeunes inconnus. Inconnus qui allaient avoir un enfant, qui, ce dernier, partageait les gênes des étrangers.
La porte s'ouvrit me coupant à mes rêveries et laissant apparaître le médecin de l'hôpital qui semblait fatigué. Son bloc-note vert toujours à la main, il porta ses yeux vers moi puis vers Nicholas. Je savais qu'il se demandait aussi mais il ne saurait jamais, du moins pas tant que je ne le saurais pas.
D'une moue rieuse, il s'assit sur mon lit, en croisant les jambes, puis, lança la conversation :
- Que l'on soit d'accord mademoiselle Cyrus, s'il vous arrive ne serait-ce qu'un soucis, vous devez impérativement revenir à l'hôpital, cette histoire vous a fatigué vous êtes plutôt jeune et assez fragile. Vous en êtes consciente, je...
- Je sais, ne vous inquiétez pas, je reviendrai, de toute façon, je crois... Je dois ... Voir un gynécologue... Le coupai-je avec hésitation, gênée de parler de cette histoire avec deux personnes toutes les deux du sexe opposé.
- Bon, nous sommes d'accord. Sinon, je sais que cela ne me concerne pas, mais vous êtes jeunes, qu'allez-vous faire de cet enfant ?
- C'est à Destiny de choisir, répondit Nicholas alors que je cherchais une réponse à la question du docteur.
- Je suis désolé, mais, je voulais vous en parler, mais mademoiselle Cyrus ne pourra pas avorter en raison de son état de santé trop faible et de son accident. Si l'avortement se pratique, elle risque d'être plongée dans un coma et cela risque d'entrainer plusieurs complications qui peuvent se révèler grave et pour votre enfant et pour elle.
- Qu.. Quoi ?! Demandai-je, interloquée,.
- Vous avez très bien compris mademoiselle Cyrus, je suis dans le regret et dans l'incapacité de vous aider à avorter et ne cherchez pas à faire cela illégalement, c'est très dangereux, encore plus que si c'était un médecin qui l'avait pratiqué dans des conditions légales.
Un lourd silence s'installa entre nous, pendant que je fis face à la réalité. Deux jeunes égarés, qui avaient fait la plus grosse connerie de toute leur existence et qui allaient en morfler. Je me rendis enfin compte que ce n'était pas seulement porter cet enfant, il était obligé de rester, je ne pouvais pas avorter, mais après, qu'allait-il se passer ? Mes yeux s'embuèrent et je lançai un regard vitreux, triste et égaré à Nicholas. Perdue, c'est ce que j'étais.
- Nicholas... Je n'en veux pas. Je ne veux pas de cet enfant, je ne veux pas le connaître, je ne veux pas savoir à quoi il ressemble, je ne veux pas qu'il croit que je l'aime. Je ne peux pas l'avoir, je ne veux pas... Je ne peux pas être mère... Pas maintenant !
Je fondis en larmes et Nicholas posa son bras autour de moi, il me susurra que tout allait bien se passer. J'avais toujours su que je ne voulais pas partager ma vie avec cet enfant, mais je n'avais jamais vu la vérité en face, le docteur venait juste de me faire comprendre, par de simples mots que je n'étais qu'une gamine, que je ne pouvais pas être enceinte et faire comme s'il n'était pas là. Ce n'était pas une solution c'était à moi d'en trouver une et à personne d'autre. Je devais enfin prendre la responsabilité des mes actes en main en faisant face aux conséquences. Il était temps, toute cette histoire était bien réelle.
Il y avait quelques mois à ce moment là, avant de rencontrer cet homme bouclé, j'étais persuadée que j'allais devenir une grande célébrité, ce genre de fille clean et sans soucis qui passe de Jimmy Choo en Alexander Wang, quelqu'un qui pourrait régler tout ses problèmes avec un bon paquet de billets de 100 dollars. Je n'avais pas du tout vu juste.
Aujourd'hui quand je pensais à mon avenir, je ne voyais rien, tout était trouble, hasardeux, qu'allais-je devenir ? Et lui ? Cet enfant, qu'allait-il devenir ?
- Vous pouvez rentrer chez vous mademoiselle Cyrus, votre chauffeur est arrivé, nous vous ferons passer par la porte réservée aux employés. N'ayez pas de soucis à vous faire, tout va bien se passer. Il suffit de trouver une solution. Car chaque problème en a une, c'est ainsi qu'est crée la logique, n'hésitez pas à m'appeler si vous avez la moindre question.
Il me tendit un prospectus, puis partit. Malgré le trouble, je pu lire l'intitulé, "Accouchement sous X". Alors c'était ça sa solution ? Le laisser partir et faire comme s'il n'avait jamais existé ?
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Nine Months
Fanfiction(Partie 1) « N'avez-vous jamais, en vous réveillant un matin comme un autre, sentit que vous aviez changé ? Que quelque chose en vous n'était plus pareil . Que quelque chose ne serait plus jamais comme avant, que cette chose détenait votre destin...