Nine Months

Chapitre 23 : Mon coeur se brise...

26 novembre 2010, jour 261

Dear Diary,

8 mois. Cela faisait déjà 8 mois que ce petit bout de chou vivait à l'intérieur de mon ventre, cela faisait 8 mois qu'il ne cessait de m'embêter et pourtant ça faisait exactement 1 mois que je l'appréciais. Cela faisait deux mois que cette date était prévue. Le 26 Novembre, celle, où pour un concert de charité Nicholas et ses frères s'étaient élancés vers Paris, pour le plaisir de leur plus grands fans français, tandis que moi, ne voulant  pas souffrir du voyage, j'avais décidé de rester ici car il fallait être honnête, je ne supportais presque plus le fait d'être debout, je me sentais énorme, comme si mon ventre n'était qu'un horrible ballon d'eau. Je ne rentrai dans presque plus aucun vêtements, ce qui amplifiait mon mal-être, heureusement, j'avais déniché dans des rares boutiques pour les femmes enceintes de Los Angeles, un pantalon de grossesse magnifique et un tee-shirt blanc qui me moulait un peu trop le corps. Bien entendu, ce n'étaient pas mes seuls outils, il s'agissait  juste l'une des tenues dans lesquelles je me sentais moins " enceinte ", donc aussi grosse que j'en avais l'air. D'après Denise, j'étais une magnifique femme enceinte, ce que je trouvais stupide et faux bien entendu.

Mon ordinateur branché sur l'une des nombreuses prises de la cuisine, posé sur la table la plus proche, j'étais au premières loges des coulisses ainsi que du concert. Nicholas n'hésitai pas à me parler, il portait souvent son regard sur moi via la caméra et me souriait tout aussi souvent d'ailleurs. En ce moment même, c'était ce qu'il faisait. Nicholas me racontait ce que lui ses frères et Skye avaient fait durant la journée, tandis que moi, je lavais la vaisselle.

- Et toi qu'as tu fait de la journée ? Me demanda t-il.

- Oh rien, de spécial, j'ai passé la journée avec Danielle, mais elle est partie car elle voulait voir Kevin. Franklin est chez un ami et tes parents sont au restaurant. Alors, je m'occupe de ranger un peu, lui répondis-je.

- Quand je pense que Kevin n'est pas venu avec nous ! Sermonna t-il.

- Danielle et lui étaient fatigués, et je crois qu'il a un grand projet en ce moment, ce doit être pour ça, il versera 10 000 dollars à l'association, a t-il dit.

- Les gens ne sont pas venus voir Joe et moi, mais les Jonas Brothers ! Nous ne sommes pas les Jonas sans lui ! Confessa t-il.

- Nicholas... Ce que je vais te dire ne va pas te faire très plaisir. Mais Kevin a 23 ans, votre premier album est sortit quand il en avait 19. Il s'est marié depuis, je pense que les JBs sont de l'histoire ancienne pour lui, il a grandit, il veut se construire quelque chose d'autre. Ne me dis pas que tu croyais que vous resteriez un groupe jusqu'à vos 65 ans ! Il est temps que chacun vole de ses propres ailes, à commencer par Kevin, ensuite ce sera le tour de Joe, ensuite du tien. Qui sait si tu ne finiras pas chanteur solo ? Vous avez grandis, on va avoir un enfant et Kevin et Danielle en auront un jour, pourquoi pas Skye et Joe ? Le temps en décidera. Ce que je veux dire c'est qu'il serait peut-être temps de passer à autre chose, lui expliquai-je en me retournant vers lui, cependant avec peine, me rendant compte au fil des mots que je devais le briser petit à petit.

- Ok, sympa ! J'arrive pas à croire que tu ne crois même pas en nous et que tu espères que l'on quitte le groupe ! Ragea t-il, serrant des poings.

- Tu l'as toi même dit, Nicholas, ce groupe ne signifie plus rien pour toi, alors à quoi bon ? Lui demandai-je en m'essuyant les mains sur un torchon, tout en essayant de lui faire remarquer qu'il pensait la même chose, d'un simple regard puissant.

- Ouai, tu ne crois pas en nous donc ! J'y vais ! Fais attention au gosse ! Dit-il, énervé, ne se préoccupant plus de mon sort.

Enervé, ça il l'était, c'était sûr puisqu'il avait prononcé le mot "gosse" alors qu'à son habitude il se contentait de dire "bébé". D'habitude, il me souhaitait une bonne journée en prononçant mon nom d'une manière délicate et tendre. Habituellement, il me faisait les yeux doux et me contemplait comme si j'étais la prunelle de ses yeux, sa plus fragile des porcelaines. Je soufflai, agacée à mon tour, puis m'amusai à rire, complètement perdue, Nicholas était encore un enfant qui n'en faisait rien qu'à sa tête, que serait notre avenir, alors ? Pourrions-nous être de bons parents, lui et moi ? Ce fut une question qui resta en suspend. Je ne savais plus quoi penser et à vrai dire, cela me troublait, j'avais toujours pensé, du moins depuis un mois, que nous serions de bons parents, mais le voir ainsi contredisait mes plans. Je me mordillai la lèvre jusqu'à sang, le sentant couler légèrement le long de mon menton avant de l'essuyer d'un revers de main, puis je sortis de quoi préparer mon repas. Je vis le visage de Joe me faire l'un de ses nombreux clin d'oeil malicieux sur l'écran de mon PC. Joseph était quelqu'un de très amusant et de plutôt sympathique. A chacune de mes conversations avec lui, je me devais de sourire. Il était mon guide de bonne humeur. Joe était à la différence de son petit frère, beaucoup plus mature que lui, même si il ne cherchait pas à se poser au point d'avoir un enfant, Joe avait la tête sur les épaules, comme on dit. Et, je le savais, il attendait impatiemment de quitter ce groupe et de voler de ses propres ailes.

Finalement, il disparût aux côtés de Nicholas, j'entendis les nombreuses acclamations de leurs fans qui me firent souvenir le jour de mon tout premier concert où à la fin, j'avais été applaudie comme une reine et c'était vraiment le cas de le dire. Je me souvenais des projecteurs allumés qui me foudroyaient sur place et pourtant, je m'en était sortie à merveille, sans me vanter. Cet endroit, la scène, les fans, me manquaient tous, l'univers de la musique me glissait entre les doigts sans que je puisse m'y accrocher. Cela me manquait plus que tout. J'entendis les Jonas, ou du moins, les deux plus jeunes Jonas parler à leurs fans de leurs voix graves et vigoureuses. Skye, qui, elle était là-bas avec eux, me fit coucou avec sa main gantée de cuir et tourna la caméra vers la scène pour que je puisse les observer. Ils étaient supers, ils chantaient comme des pros. Ils rigolaient et de temps en temps, Skye me parlait. De temps à autre, je chantais avec ma meilleure amie comme deux groupies. C'était amusant et cela me faisait oublier ma dispute avec Nicholas et mes problèmes.

"Le bonheur est éphémère. "

 Soudain, tout s'arrêta. Joe et Nicholas s'arrêtèrent de jouer. Nicholas tremblait, cela se voyait - même à mon niveau, même à des milliers de kilomètres- le public s'affolait. Des gouttelettes de sueur perlèrent sur son corps, mais cela n'était pas du à l'effort. Il se replia contre lui, il souffrait au niveau du ventre. Il ne semblait ne plus avoir la force de tenir debout et  titubait. Et là tout s'affola. Mon coeur se mit à battre à vite allure, très vite, je compris ce qu'il se passait. Prise d'une de mes crises de folie, je jetai un verre que je venais juste de ranger, sur le sol. Je le vis se briser en milles morceaux, tandis que ma soif de vengeance s'agrandissait. Skye criait ne sachant quoi faire face à ma crise et celle de Nicholas. J'envoyai des couteaux contre le mur, les voyant briser le mur, les ouvrir, les percer pour toujours. Je criais de toute mes forces, ne pouvant plus m'arrêter. Je ressentais un grand besoin de respirer et là tout se serra contre moi, un léger sifflement se fit entendre, lorsque je soufflais. Je commençai à me frapper, à me griffer, mais j'évitais de toucher mon ventre, je sentis mon bébé m'infliger de violents coups, nous étions deux à nous battre, mais tous deux avions la même cible, moi.

Tout à coup la porte s'ouvrit et Danielle et Kevin coururent vers moi.

- Miley ça va ? On partait au Starbucks, puis on a apprit ce qu'il s'est passé, on a fait demi tour et on t'as en... Commença t-il, sans finir, m'observant tous deux, ne comprenant pas la scène qui se déroulait devant eux, ils n'étaient que spectateurs et non acteurs.

D'un geste brusque, je plongeai ma main sur l'un des grands couteau de cuisine, les ignorant complètement, puis, je les observai trois secondes, sans arriver à les déchiffrer, comme si mon regard était aussi vide qu'un coeur brisé avant d'enfoncer l'arme de mon futur crime dans mon ventricule. Ils crièrent mon nom, je ne sus plus si c'était vrai ou si tout se passait dans ma tête, j'entendais sans réellement entendre. Du sang rouge bordeaux ruissela sur mes mains et je me mis à rire telle une idiote se moquant de son propre crime personnel avant de m'effondrer sur le sol et de sombrer dans les ténèbres...