~Asylum~

Prologue

"Notre première rencontre n'a pas été très joyeuse. Nos vies elles-mêmes n'ont pas été très joyeuses."

Je la vis reculer devant moi, l'air inquiète, comme si je m'apprêtais à me jeter sur elle comme une bête sauvage.

"Elle n'avait aucune raison de se trouver ici. Du moins, celles qu'on lui avait trouvé étaient inutiles. Mais en nous séparant, ses yeux brillants dans la nuit, elle m'a remercié. Elle m'a marqué plus que tout ceux que j'ai pu rencontrer ces dernières années. Je l'ai vu s'éloigner un peu plus de moi, jusqu'à ce que son ombre soit absorbée par la forêt. Pendant un moment m'est venu l'idée de lui courir après, de crier son nom, de crier qu'elle ne m'abandonne pas. Mais je devais la laisser vivre de son côté et refaire ma vie du mien.

Mais vous savez, je n'ai jamais été très doué pour oublier une personne. Et elle encore moins. Les mois qui suivirent ont été la suite d'un véritable enfer. Je ne pouvais la sortir de mon esprit et nos nombreux moments repassaient dans ma tête comme un film que l'on s'amuserait à rembobiner pour y voir les meilleurs moments. Avec pour seule exception que nous n'avons pas vécu qu'une belle histoire. Bien au contraire, c'est plutôt le genre de sujet qu'on rêverait d'éviter dans une conversation familiale. Vous voyez où je veux en venir ? Chaque détail est une lame tranchante qu'elle tenait entre ses mains et qu'elle faisait danser entre ses doigts.Nous jouions avec nos vies et pourtant, nous ignorons toujours si nous avons gagner la partie. Ni elle ni moi ne connaissions les règles. Il était probablement basé sur le hasard des multiples choix qui s'offraient à nous. C'était comme un labyrinthe vous voyez ? Nous avions plusieurs chemins, à nous de choisir lequel prendre. Dans les rares cas où le choix était le bon, on arrivait toujours à s'attirer des problèmes. Mais avec elle, tout prenait une allure bien plus amusante. Même si on se faisait attraper, ça en devenait drôle. Il y en a que ça ne faisait pas rire mais oh comme je me fichais des autres. Il n'y avait qu'elle qui comptait.

Mais n'allons pas trop vite. Laissez-moi commencer par le commencement. Ayden Hoppers."