Je descendais les escaliers et me retrouvais rapidement dans la rue.
Le quartier s'animait un peu plus. Les cafés levaient leurs grilles et commençaient à propager jusqu'à nos narines, de délicats parfums de torréfaction, d'arômes subtiles de café, de vanille, caramel, noisette... Les promeneurs se faisaient plus nombreux, les drugstores ouvraient l'un après les autres. L'humidité mélangée à la chaleur donnait une atmosphère agréable de ce bon matin.
Je me dirigeais donc dans un Dunkin' Donuts pour y acheter de délicieux donut's et au passage un petit expresso noir accompagné d'un latte macchiato caramel . Il y avait déjà une dizaine de personnes à attendre. Je m'apprêtais à entrer dans le café et pousser la porte vitrée. Je me stoppais net.
- Tiens, comme on se retrouve la française.
Des frissons parcouraient tout mon corps. Pourquoi le sort s'acharnait il sur moi ? J'ai dû être vraiment quelqu'un d'atroce dans ma vie antérieure pour que le karma m'en veuille à ce point et s'acharne de la sorte sur moi.
Je me retournais vers cette voix bien trop familière à mon goût et surtout source de problèmes. Des ennuis que je voulais plus que tout éviter. Je prenais une grande inspiration mais restais assez éloignée tout de même afin qu'il n'envahisse pas mon espace et qu'il ne puisse m'atteindre si sa stupidité légendaire le titillait de faire bien plus que me parler.
- Jayden...
- Je ne vais pas te sauter dessus. Ce n'est pas que je ne le voudrais pas. Je n'ai pas trop le temps à vrai dire. C'est que j'ai cet saleté de bracelet électronique qui balance le moindre de mes gestes. Si dans cinq minutes, je ne suis pas à mon taf, je vais voir les flics débarquer et j'en ai ma claque de voir leurs sales tronches. Une prochaine fois, hein ? Tu ne m'en voudras pas ?
Il me fixait du regard et ne pouvait s'empêcher de sourire. Non d'un sourire amicale mais plutôt diabolique. Je n'étais pas du tout rassurée de cette étrange flamme dans le fond de ses yeux. Il m'en donnait la chair de poule. Un frisson parcourant de haut en bas ma colonne vertébrale.
Ma Léna, ne laisse rien paraître. Serres les dents et prends sur toi.
- Alors passes ton chemin. Je ne t'ai rien demandé. Moins je te vois et mieux je me porte. Et pour info j'ai un prénom. Arrête de m'appeler la française.
Je m'apprêtais à continuer ma route. Il se mettait sur mon chemin et me barrait le passage de tout son corps.
- Lui, il a le droit de t'appeler comme ça mais pas moi ! Depuis le début u voulais te le taper et tu as profité de mon attirance pour toi pour te rapprocher de lui. Tu as de la chance. Profitez en bien, toi et ton clébard de copain, parce que votre tranquillité ne va pas pas être éternelle. Je ne suis pas prêt d'accepter le coup de traître que vous m'avez fait. S'il croit s'en tirer comme ça, il rêve ! Il ne veut plus me voir et c'est de ta faute Léna...
Il avait fortement appuyé sur la prononciation de mon prénom.
- Contrairement à toi, je ne suis pas tordue. Je n'étais pas amie avec toi par intérêt. Tu n'as toujours pas tourné la page, à ce que je vois.
Je ne voulais pas qu'il remarque, que je mourais, en réalité, de peur et que mes mains tremblaient. Je voulais faire bonne figure et lui faire croire qu'il ne m'impressionnait pas du tout et que je ne craignais, en rien, ces menaces.
- Je suis assez rancunier, oui. Wyatt et moi étions de super potes avant que tu ne viennes foutre ta merde en te dandinant sous nos yeux avec tes fringues digne d'une aguicheuse.
- Et bien tant pis pour toi. Contrairement à toi, nous t'avons totalement rayé de notre existence Wyatt et moi.
Il me serrait plus fort le bras. Il commençait à me faire mal.
- Je t'amuse...
- Lâches moi tout de suite Jayden ! N'oublies pas que tu as ton bracelet électronique et que tu vas être en retard.
Je lui mimais avec la main, un mouvement de cercle, tel un gyrophare de police. Je ne voulais pas me laisser faire. J'en avais assez. J'osais même le provoquer et cela me plaisait malgré cette énorme boule au ventre ou était-ce simplement un geste de désespoir qu'il me lâche ?
- Tu as de la chance. Je vais être réellement en retard si je continue à perdre mon temps avec toi. Mais, ce n'est que partie remise. A très bientôt. Compte là dessus.
Ouf, cela avait fonctionné.
J'entrais dans le café et faisais bien exprès de ne plus lui prêter la moindre attention. Après deux longues bonnes minutes, je me retournais discrètement pour vérifier s'il était bien repartit. Ouf, il n'était plus là.
Je m'appuyais contre le mur sur ma gauche. J'avais les jambes aussi molles que de la guimauve et je tremblais. Je venais d'avoir la trouille de ma vie et Jayden n'avait rien remarqué. Wyatt m'avait prévenu qu'il était de retour dans les parages mais je n'aurais pas cru le croiser aussi rapidement et toute seule, de plus même. Je devais me reprendre. Devais-je en parler à Wyatt ? Le doute s'installait. Il me fallait peser le pour et le contre.
J'attendais, patiemment, que mon tour arrive pour que la vendeuse prenne ma commande. J'étais perdue dans mes pensée quand la serveuse m'appelait.
- Mademoiselle ?
- Pardon, excusez-moi. Je prendrais une quinzaine de donut's. Un mélange de toutes les variétés s'il vous plait.
- Nous avons avons des box par huit avec une variété différente à l'intérieur. Cela irait ?
- Oui, c'est parfait. Je vais vous en prendre deux s'il vous plait. Je voudrais aussi un expresso et un...
Je n'avais plus vraiment envie d'un Latte macchiato après tout ça.
- Mettez moi deux expressos s'il vous plait.
- Je vous prépare ça tout de suite.
Je lui rendais son sourire. La pauvre vendeuse... Elle devait me trouver bien étrange avec mon visage pâle et l'air atterré que je devais avoir. J'avais du mal à faire bonne figure. Je récupérais rapidement ma commande, payais et saluais la vendeuse lorsque je quittais les lieux. Mes mains tremblaient encore et étaient toutes moites.
Malgré les odeurs délicieuses émanant de mon sac contenant le petit déjeuner, je n'avais plus très faim. Je marchais et regardais sans cesse derrière moi et un peu partout pour être certaine de ne pas revoir Jayden.
Tu n'es pas une poule mouillée. Arrêtes de flipper comme ça. Il est parti...
Je rentrais à l'appartement les mains bien chargées.
Il y avait du monde en moins dans l'appart. Mince j'avais prit pleins de Donut's. Il ne restait que cinq ou six personnes. J'espère qu'ils avaient faim. Sinon, j'allais rester avec un paquet de Donut's sur les bras et on allait en manger pendant tout le weekend. Je me regardais rapidement dans le miroir à l'entrée. J'avais une mine à faire peur. J'étais toujours pâle et mes mains tremblaient toujours.
Bon sang, je n'arrivais pas à retrouver mon calme...
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Un amour différent...
Romance- Tu vas me foutre la paix oui ! Cette fois-ci je criais tellement fort qu'il en cligna des yeux, d'étonnement. - Ça va, t'énerves pas comme ça. Purée, tu montes au quart de tour. - Oublies-moi. Là, tu commences à me saouler grave. T'es vraiment l...