Opération Phoenix

Chapitre 6 : Morgane

Ma tête tourne bien trop pour que je me décide à ouvrir les yeux.

Je sens qu'on me porte et qu'on mette la tête à l'envers : quelqu'un me porte en sac à patate sur son épaule.

Je décide donc d'ouvrir les yeux et vois que je suis sur une route.

Qu'est-ce que je fais sur une route ?

Je relève un peu la tête pour mieux voir les alentours. Mauvaise idée. La personne qui me porte a dû sentir que j'ai relevé la tête car j'ai été violemment jetée à terre.

- Maintenant que tu es réveillée tu vas pouvoir marcher !

Un homme d'une trentaine d'années environ, les cheveux blonds et courts, les yeux marrons, grand et costaud me fait face.

Il tire le col de ma robe et me met debout.

- Avance ! M'ordonne-t-il.

Je ne bouge pas.

- Qui êtes-vous ? Je demande.

Il ne répond pas.

- Je vous ai demandé qui vous êtes !

- Endoloris ! Crie l'homme en pointant vers moi un bout de bois.

Je ressens la pire douleur de toute ma vie. J'ai l'impression que des aiguilles chauffées à blanc rentrent dans chaque cellule de mon corps. J'hurle de douleur et pleure, et enfin elle s'arrête. Sans l'avoir remarqué, je suis allongée par terre. Je reste au sol, sanglotant.

- J'espère que tu vas arrêter de me poser des questions, me menace l'homme.

J'essuie mes larmes et essaie de me relever. Comment a-t-il fait ça ?

Je scrute le paysage, qui est une plaine traversée par une route en un matériau gris et solide qui ressemble à de la pierre mais que je ne j'ai jamais vu auparavant, entourée d'herbe verte. Nous continuons à marcher en silence, et je remarque quelque chose : il manque quelqu'un.

- Où est Sunset ? Je m'inquiète.

- Qui ?

- Ma louve. Elle était avec moi !

- Elle est là-bas. Mais je l'ai tuée et l'ai laissée plus loin pour éviter que cette sale bête me bouffe le bras.

Je commence à avoir les larmes aux yeux.

- Qu...quoi ?

Ce n'est pas possible... Elle n'est pas morte...

L'homme se met à sourire.

- Je rigole ! Je l'ai stupéfixiée c'est tout. Si t'avais vu ta tête !

Je pousse un soupir de soulagement. Je n'ai pas compris ce qu'il a dit, mais au moins elle n'est pas morte !

- Ce n'est absolument pas drôle !

- Apprends à t'amuser un peu, soupire-t-il.

- Je sais m'amuser, vous êtes juste un gamin c'est tout.

Il pointe son bâton à nouveau sur moi.

- Non d'accord je ne dis plus rien ! Je m'exclame.

Je ne sais pas comment il fait pour faire souffrir les gens avec son bâton mais je ne veux plus jamais revivre cela. Plus jamais.

Le reste du chemin se déroule silencieusement, il me tient le bras avec beaucoup de force pour que je ne parte pas en courant.