Chapitre 7

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Nous étions installés dans une petite maison, au fond d'une allée dans le quartier Orlando East dans la ville de Soweto. C'était une maison avec des murs en briques rouges usée par le temps. Elle avait un toit en tuile noirs, je crois que c'était de l'ardoise, mais c'était une des seules maisons qui possédaient des tuiles, les autres avaient de la taule grise et peu solide. Nous étions arrivé en début d'après-midi, la piste de l'aéroport se trouvait à environ deux heures de trajet et la route avait été longue, fatigante, et pesante mais aussi émerveillante par les paysages changeant. J'étais installé dans la véranda avec Laure qui donnait sur un petit jardin, l'herbe était verte et par endroit jauni, brûlé par le soleil. Tout autour, des rambardes en bois, avec au fond, une petite porte en grillage métallique qui donnait sur un chemin en arrière de la maison et de la rue. Un seul arbre, trônait dans cet espace, tel un lion solitaire protégeant la savane de sa crinière dorée. J'adorais cet endroit, je n'y étais que depuis quelques heures mais je m'y sentais bien, j'étais avec Laure, et je crois qu'elle aussi aimait bien. Nous discutions ainsi profitant de ce calme soudain, profitant de la véranda vitré qui permettait aux rayons du soleil maintenant haut dans ce ciel, de chauffer la pièce, tel un cocon protecteur. Anita nous avait préparé de la limonade avec des citrons tout juste frais ; pourtant je n'aimais pas le citron mais de cette façon-là, j'aimais bien. Jack, avait changé le salon où il y avait un canapé simple, une télévision disposé maladroitement sur une commande et une table ronde pour manger lorsque nous étions arrivés pour mettre en place une sorte de poste de réflexion qu'il disait. Nous devions savoir comment faire pour permettre de renverser la situation, et Jack avait gardé certain contact au temps d'avant. Un homme en particulier, il me semble qu'il s'appelait Jo ; enfin tout le monde l'appelais ainsi, sûrement un nom emprunté, une sorte de nom de code peut-être. Nous devions le rencontrer dans quelques heures, il nous rejoindrait ici, dans cette ville encore tranquille et pas tourmenté par les horreurs à venir. Pendant ce temps, Jack nous avait réunis dans le salon ou le poste de réflexion, pour discuter du plan. L'idée était simple, avait-il dit ; nous devions au départ rallier la majorité de personne de notre côté, en toute discrétion, telle une révolte silencieuse, une sentinelle égaré, un poste de surveillance caché dans cette savane. Puis, Jo, nous permettrait de retrouver ma mère qui était sûrement quelque part dans ce pays, et je l'espérais du plus profond de mon cœur. Le pays était dirigé par un parti voulant garder leur distinction inutile et certain membre faisait partie de l'armée. Il fallait donc arrêter le gouvernement actuelle pour mettre en place un plus humain, plus populaire et surtout plus juste et égale envers toutes les personnes quelques soit leur couleurs ou bien origine. En réalité, c'était beaucoup plus compliqué à faire, ils avaient déjà essayé par le passé et n'avaient pas réussi, mais cette fois l'ancrage était bien là, amarré, armé, nouée pour faire face à la plus dangereuse des tempêtes ; et celle-ci j'étais sûr que Jack ne l'avait pas vécu.

Je ne savais pas quoi faire avec Laure, je me sentais un peu inutile, alors nous décidions de sortir de la maison et d'aller se promener dans le quartier. La rue était calme, mais on entendait par moment des enfants courant dans la rue jouant probablement au foot, ou un autre sport avec un ballon. Les maisons se ressemblaient pour la plupart, elles étaient petites, même vétuste pour certaine et cela changeait profondément avec les bâtiments de Londres, leur modernité, et leur grandeurs. Ici, il n'y avait pas de fleuves qui naviguaient, après avoir traversé quelques rues presque semblables nous arrivions à un champ, comme un début des terres rouges, ou une sorte de fin des preuves d'une présence humaine dans toute cette étendue impressionnante et tant magique qu'elle était. Je pouvais tout voir de là où j'étais, les arbres au loin comme dansant de leur tronc solide, le sable se soulevant par endroit selon le vent et retombant quelque mètre plus loin, délaissé, épuisé. Nous décidions avec Laure de nous assoir plus loin, sous un Jacarandas ; c'était un arbre différent des autres, il avait de longues branches et ses feuilles étaient d'une couleur extrêmement belle, de couleur violette, certaines même bleu. C'était un enfant qui nous avait dit le nom de cet arbre, je me rappelle très bien de lui car il m'avait surpris par sa simplicité heureuse. Il s'appelait Rowan, il devait avoir dix ou douze ans à l'époque. Il était venu, hésitant au départ puis totalement en confiance par la suite, avec son ballon sous le coude, légèrement dégonfler. Il nous raconta qu'il vivait juste à côté avec sa mère qui travaillait aux champs tenue par un fermier assez riche. Son père était décédé deux ans plus tôt au cours d'affrontement avec les forces armées, lors de la manifestation pour le Mouvement de Conscience Noires. Il nous regardait de cet air innocent et tendre, et nous étions resté avec lui aussi longtemps qu'il l'aurait fallu, nous nous racontâmes nos vies respectives, ici, sous cet arbre du nom de Jacarandas. Plus tard, j'avais repensé à cet enfant et il vivait dans une maison simple, et usée, avec parfois la faim ou la soif, faisait ce qu'il pouvait avec ce qu'il avait et je crois se contentait de tout ceci. Il semblait ou l'était-il heureux, je ne sais pas ; je lui avais posé la question quelques années plus tard et il ne m'avait pas répondu. Mais, je pense que si ils le sont, tout le monde peut l'être, ces enfants, sont les plus beaux humains qu'il peut exister, ils ont en compris l'incompréhensible rendue comme tel pour nous à cause des siècles d'inerties autour de l'argent et de toute les choses qui s'achètent alors que finalement et je le pense vraiment, est que toute les plus belles choses qui existe dans ce monde ne nécessite pas d'argent mais nécessite seulement un cœur pour aimer et apprécier les miracles s'ils existent. Ces enfants, ces personnes ont en compris les plus belles et les plus fines subtilités de la nature humaine, les rouages parfaits qui font que l'on y croit encore, et ceux grâce à eux. Ils restent l'espoir de ce que nous ne sommes pas, véritablement nous-mêmes.

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