Chapitre 14

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N'ayant que ces malheureux ciseaux comme moyen de défense, nous osons tout de même ouvrir cette fichue porte qui nous mènera directement dans la gueule du loup ! Malgré la frousse inévitable qui épuise toute mon énergie, je fais chaque pas qu'il faut pour enfin les apercevoir. Bien plus courageux que moi, Jacob se hâte, le premier, vers les mangeurs d'hommes. Un coup dans le ventre, et un second dans le cœur fait succomber celui se trouvant avant les autres. Un poing dans la jambe et la gorge transpercée tue le second. Spectatrice de cette effrayante scène de crime, je ne me sens pas assez brave pour lui venir en aide. Figée sur place, le film d'horreur continue sans la moindre intervention de ma part.

-Fleur ! J'ai besoin de ton aide ! Crit-il désespéré et fatigué.

Sans dire un mot, je demeure toujours aussi paralysée par cette vue.

Sans vraiment avoir le choix, Jacob continue d'assassiner, à lui seul, ces bêtes enragés. Un œil arraché et une tête trouée, le troisième s'écroule sur les précédents. À toute allure, le quatrième se jette sur le garçon et l'immobilise par terre. Me sentant, un tantinet, plus courageuse, je m'y rends pour attaquer ce dernier dans le dos. Un, deux, trois, quatre coups de ciseaux le fait gémir pour ensuite lui couper son dernier souffle.

-Derrière toi, Fleur ! Me lance-t-il avant de me pousser sévèrement au sol. Il attrape le dernier restant à éliminer et lui casse la coup en une fraction de seconde.

...

Essoufflés, les deux bras appuyés sur ses genoux, celui-ci reprend ses esprits avant de se redresser.

...

Désemparée, l'eau se met à tomber sur mes joues, puis mes lèvres se mettent à trembler.

-Excuse-moi, j'ai figé. Tu as failli te faire tuer. Je ne suis qu'une trouillarde !

Honteuse de moi-même, j'amorce les nombreuses marches dans le but de monter jusqu'en haut, sans me donner le droit de lever les yeux.

...

-Ce n'est pas grave ! Tu n'es pas habituée à toute cette violence. Tu n'a jamais appris à te battre et encore moins à tuer ! N'es pas honte d'être celle que tu es !

-J'étais presque en train de te regarder mourir sans faire un geste. Comment peux-tu ne pas être en colère ?

-En fait, que crois que c'était mieux ainsi ! J'imagine que pour toi, ces créatures ne sont que des pauvres personnes qui ont simplement eu une malchance qui les ont conduit à cette enfer. Ils avaient une famille et des sentiments comme nous ! C'est bien plus normal d'avoir de la compassion envers eux, que de les abattre sans remords comme moi ! Malheureusement ou heureusement dans notre situation, j'ai déjà eu à faire quelque chose de semblable auparavant à une personne qui ne le méritait certainement pas et je suis loin d'en être fière. Je le regrette énormément, mais je sais qu'aujourd'hui cela m'a endurcie et ça va probablement nous permette de rester en vie.

Après ce long discourt, je perds mes mots. Je savais qu'il était prisonnier, mais cette fois-ci, le mystère s'éclaircit. Je sais enfin de quoi il est capable et bizarrement, cela ne me terrifie pas forcément.

Pour mettre fin à cette conversation, disons-le, assez troublante, je m'autorise ces paroles.

-Allez, montons guérir cette blessure!

La terre suicidaire (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant