Chapitre 16

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Avec hésitation, je me retire puis pince les lèves. Je penche la tête par en bas et la secoue pour enfin lui dire :

-Tu n'aurais pas dû faire ça.

-Pourquoi ? S'interroge-t-il, humilié.

-... Je suis peut-être infectée. Je pourrais t'avoir transmis la maladie par la salive.

Ce dernier plisse le front, ce qui fait légèrement lever ses sourcils.

-Je m'en fous !

-Eh bien pas moi ! Si aucun de nous ne survit, il n'y aura personne pour avertir les habitants de San Diego de la catastrophe qui se prépare.

-Tu rigoles, j'espère ? C'est la seule chose que tu trouves à me dire ? Tu as le droit de m'avouer directement que tu ne m'aimes pas. Réplique-t-il, avec irritation.

-On ne se connaît seulement que depuis hier ! Je ne sais pas qui tu ais.

-Je croyais que tu avais un sixième sens ? Lance celui-ci d'un air provocateur.

...

-Assez parlé. Nous devons y aller... Il faut faire vite avant que les autres arrivent avant nous.

Impoliment, je me glisse hors du lit et m'empare du crayon posé sur le comptoir. J'écris alors sur le papier se trouvant près de lui : laissez-nous entrer, les prisonniers détruiront les sous-terrains.

Je le plie en quatre et l'insert dans ma poche de jeans.

Avec l'ambiance lourde qui se trame dans la pièce, nous sortons de l'infirmerie et descendons les marches. Jacob me suit de derrière. Sachant que tous les monstres se trouvant sur notre chemin ont été éliminés, je peux continuer à avancer sans crainte.

Paire de ciseaux en main, nous nous rendons à l'entrée de l'université.

-À Go, j'ouvrirai la porte et nous courrons le plus plus vite possible. La ville souterraine n'est pas si loin ! Il nous est possible d'y parvenir sans avoir à ralentir une seule fois. Qu'en penses-tu ?

-J'en pense ça ! Beugle-t-il, en donnant un immense coup de pied sur la porte. Le garçon s'empresse de sortir à l'extérieur, sans m'attendre, ni même examiner les alentours.

N'ayant aucun choix, je reproduis son stupide geste. Assez loin derrière lui, je regarde autour de moi pour m'assurer du danger. Gauche, droite, gauche, droite... À toute allure, j'essaie de le rattraper pour pouvoir défouler ma colère sur lui.

Me voilà maintenant à peine à deux mètres de Jacob.

-T'es dingue ou quoi ? Je n'étais pas prête ! Crié-je de toutes mes forces.

-De toute façon, tu ne l'aurais jamais été ! J'ai juste sauvé du temps. Hurle-t-il à son tour.

Sans s'arrêter, la discussion continue.

-Imbécile, tu vas nous tuer !

Sensible à mes paroles, le garçon s'immobilise et me fait face. Je fais donc pareil.

-Nous ne pouvons pas se permette de prendre une pause. Les Zombies ne tarderont pas à arriver.

Les yeux vers les nuages, ceux-ci se collent ensuite aux miens.

-C'est ça que tu penses de moi, que je suis un imbécile ? C'est à cause de ce que j'ai dis tout à l'heure ?

Le souffle court et de minuscules contractions abdominales s'emparent de lui. La couleur rouge prend alors la place du blanc de son œil.

-Sache que j'ai tué mon beau-père. Il battait ma mère. Ce qu'il ne savait pas est que c'était la seule personne qui comptait réellement pour moi. Alors je l'ai fait ! Mais le pire dans toute cette histoire est que ma mère a tellement eu de peine, qu'elle s'en est suicidée ! Au bout du compte, j'ai été condamné à vingt-deux ans de prison et cette hommes à gagné ! Finalement, je croyais n'être rien sans elle, mais en réalité, je n'étais rien pour elle ! T'as raison, je suis qu'un imbécile d'avoir pu croire que je pouvais compter pour quelqu'un !

-Attends, je ne voulais pas dire ça ! M'exclamé-je avec culpabilité. En fait, t'es plutôt imbécile de croire que ta mère s'est enlevé la vie pour lui ! C'est pour toi qu'elle l'a fait et tu le sais Jacob.

-Qui es-tu pour en juger ? Tu ne connais ma vie et encore moins celle de ma mère, alors ferme-là !

La terre suicidaire (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant