Je n'arrêtais pas de repasser ces quelques mots qui avaient si brusquement bouleversé ma vie... Ces mots m'avaient aussi troublé. Je m'étais bêtement enfuis, puis j'avais pleuré ? Mais pourquoi ? Je ne sais pas... bizarrement j'avais envie de le rejoindre et remettre ce baiser. Mais qu'est-ce que je raconte ?
« Je devais folle ou quoi ? » pensai-je tout haut.
- Oui folle de lui... me dit une voix, je levai la tête de mon cousin pour voir Caroline toute souriant devant moi.
- Oh non pas toi, tu vas encore me dire « J'avais raison » !
- Non tu sais quelqu'un comme une meilleure amie l'aurait fait alors... j'avais raison ! me dit-elle en reprenant son sérieux.
- Pff, de toute façon c'est impossible...
- Oh mais mademoiselle Gilbert ne serait pas en train de tomber elle aussi amoureuse ?
- Pas du tout, je te l'ai déjà dit c'est comme un frère pour moi.
- Oui c'est ça un frère que l'on embrasse comme ça sans raison ?
- Comment...
- Damon, me rassura-t-elle.
- Bon c'est vrai qu'il est super beau, gentil, romantique, attentionner, même si son ironie m'énerve de temps en temps, je...
- Tu ?
- Non j'ai pas le droit, chuchotai-je en baissant les yeux.
- Tu n'as pas le droit de quoi Elena !? s'énerva-t-elle d'un seul coup, tu n'as pas le droit d'être amoureuse d'un garçon peut-être !? Mais reprend toi Elena !!
- Tu ne comprends pas Caroline, si mes parents l'apprennent ? Nous ne pourrions jamais être tranquilles ! Au bahut tout le monde va se foutre de nous à la rentrée ! Et de toute façon, je ne suis pas amoureuse de lui et ça n'arrivera pas ! m'énervai-je à mon tour.
- Bon quand la vrai Elena ce manifestera tu m'appelles ! dit-elle rageusement en partant faisant claquer la porte.
Je m'écroulai en larme. Je n'avais pas le droit de tomber amoureuse de lui si ? Non !
Je sentis des bras m'entouraient pour me serrait contre quelque chose de dur et chaud.
- Je ne sais pas ce qui s'est passé avec Caroline mais t'inquiète pas, ça va aller... me dit une voix que j'aurais pu reconnaitre entre mille. Il me regarda dans les yeux, mes yeux pleins de larmes.
- Damon...
- Je sais pas comment te consoler à part ça alors laisse toi faire, c'est pas comme si c'était la première fois... murmura-t-il en s'approchant de moi encore, je pouvais sentir son souffle contre mes lèvres.
- Damon arrête... chuchotai-je la voix tremblante.
Ses lèvres rentrèrent doucement en contact avec les miennes m'obligeant à fermer les yeux. Il resta que quelque seconde puis se retira. Mes pleurs avaient totalement disparu. Je rouvris les yeux encore humide puis je vis le visage de Damon :
- Je vois que ça t'a calmé...
- Damon... dis-je en jetant un regard à ses lèvres.
Mais je ne savais pas dire autre chose ?
- ... oui ?
Quand je le vis se rapprochait encore une fois de moi, mon cœur s'accéléra encore une fois. Nos lèvres se redécouvrirent encore fois. Mes mains grimpèrent autour de son cou alors que les siennes m'avaient poussé sur mon lit, il était à présent au-dessus de moi. Nous nous embrassâmes à en perdre haleine, nos lèvres se cherchant, se trouvant... il descendit dans mon cou, me déposant un milliard de baiser brulant. Sans m'en rendre compte une de mes mains s'était aventuré sous son t-shirt caressant son dos musclé. Je sentis ses lèvres remontaient pour s'emparer des miennes. Plus rien ne compter à par lui. Moi qui avais dit à Caroline que je ne l'aimais pas. D'ailleurs peut-être que lui non plus finalement ? Peut-être est-ce juste une attirance sexuelle ?
- Je t'aime... me chuchota-t-il dans le creux de mon oreille avant de l'embrasser, me faisant lâcher un gémissement.
Soudain je repris conscience quand une des mains de Damon me caressait la cuisse. Je le repoussai gentiment, fermant les yeux puis lui disant presque en chuchotant :
- Laisse-moi...
- Elena je...
- Laisse-moi s'il te plait Damon... lui ordonnai-je tristement. Il se releva puis me dit :
- Bonne nuit, princesse.
« Princesse » ? Ce surnom, c'était la première fois qu'il m'appelait comme ça...
***
Je venais à peine de me lever, les paupières encore lourdes. Je soufflai puis prit mon portable et regarda mes messages :
De Nicolas :
« Coucou, je voulais m'excuser pour ce que j'ai pu faire ou dire pendant la soirée. Tu me plait et ça me rend nerveux :p Bref appelle-moi :D »
En lisant ce message, je me mis à rire toute seule, il était vraiment sérieux ? Je déposai mon portable sans même répondre. Je descendis les escaliers me préparant du riz. Je vis Damon descendre lui aussi, il prit une canette de bière et s'installa sur le plan de travail :
- Tu nous prépares quoi de bon ?
- Du riz... répondis-je tout bas.
Je pouvais sentir son regard pesant sur moi, ce qui me fit rougir.
- Tu comptes m'observer pendant longtemps ? lui demandai-je timidement. J'étais vraiment gênée depuis l'échange de tout l'heure ; je me concentrai le riz qui cuisait.
- Nicolas m'a envoyé un message tout à l'heure.
- Et il disait quoi ce con ?
- Qu'il était désolé.
- Quoi !? Et... et... et il croit vraiment qu'on va lui pardonner ?
- J'en sais rien, lui dis-je en me servant une assiette de riz.
- Bref... alors pourquoi Caroline t'as mis dans un tel état ?
- Parce-que... on s'est pris la tête pour une bêtise c'est tout.
Il acquiesça. Je me mis à table, prenant une bouchée de riz ne pouvant pas arrêter ce malaise autour de moi. Je ne pris même pas le temps de finir mon assiette puis débarrassa ne pouvant nettement plus supporter le regard de Damon sur moi. Je courus presque jusqu'à la porte d'entrée mais le garçon aux yeux bleus me rattrapa avant que je n'ai pu franchir le seuil de la villa. Je me retournai ouvrant la bouche dans une plainte silencieuse.
- Je sais que tu ne veux surement pas parler de ce qui s'est passé dans ta chambre tout à l'heure mais sache que pour moi ça signifie beaucoup de chose.
Il avait dit ça avec une sincérité terrifiante, il semblait triste et vraiment amoureux ce qui me brisa le cœur.
- Damon... laisse-moi aller prendre l'aire... j... j'en ai... ai vraiment besoin... je... à tout l'heure, bégayais-je en partant.
- D'accord, dit-il en déposant encore une fois ses lèvres sur les miennes me faisant frissonner. Je le repoussai et lui dit la voix tremblante :
- Ne m'embrasse plus...
Je partis en courant, respirant l'aire frais du soir, je sentis les larmes menaçant de couler. Mais après plusieurs minutes de lutte, elles finirent par tremper mon visage. Je m'effondrai dans l'herbe, ne sachant pas quoi faire d'autre... je devais tenir ma parole jusqu'au bout ! Déjà que je vis dans la même maison que lui, elle serait morte de jalousie ! Mais si elle savait qu'il m'a embrassé plusieurs fois, elle ne me le pardonnerait jamais...
