Chapitre 8

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Je le vois dans son regard. Il est noir de colère, il ne m'a jamais regardé ainsi. Après avoir eu le cran de leur faire face dans la cuisine, Eden a rassemblé tout le monde dans le salon. Yanis a suivi mais je sens qui ne suffirait que d'un seul mot, pour qu'il laisse éclater sa fureur.

Cela fait maintenant cinq bonnes minutes que le silence règne dans la maison. Tout le monde se regarde dans le blanc des yeux. Je pense que nous attendons tous une réaction de Yanis ou d'Eden. Mais ces deux-là ont décidés de se murer dans le silence.

Tout d'un coup, Mathias se lève, il nous fait face et nous jauge du regard. Il me regarde enfin et soupire :

"- Bon, je pense que ce silence est devenu assez pesant et ridicule. Yanis, Eden a raison, il faut lui dire. Tu passes de plus en plus de temps avec elle et tu le sais très bien que ça allait arriver."

Yanis lève alors les yeux vers lui et le menace du regard.

-" PUTAIN, mais vous allez réfléchir deux secondes. Je Ne Veux Pas qu'elle soit embarquée dans tout ça, quitte à ne plus la voir, je le ferais ! "

J'en reste bouche bée. Mais quel connard de dire ça. Même si c'est pour me protéger de je ne sais quelle menace, il préférait ne plus jamais me parler. Je vois rouge et éclate en une fraction de seconde tout en me levant.

"- Écoute-moi bien, tu n'avais qu'à réfléchir à ça avant ! Ça fait maintenant 3 putains de semaines que je te parle tous les jours ! Donc j'en ai rien à foutre de ce que tu penses, je déteste qu'on me prenne pour une ignorante, je déteste être entouré de personnes qui me mentent, même si c'est pour ma soit-disant protection... J'en ai mare des gens qui rentrent dans ma vie et disparaissent aussi vite qu'à leur arrivée. Mais merde, je ne suis pas une aire d'autoroute où les gens s'arrêtent et repartent..."

Oui bon, je ne sais pas où j'arrive à trouver ce genre de comparaison... Tous les gens présents dans la pièce me regardent et éclatent de rire. Je vois, ma petite tirade à dû les amuser. Mathias me prend par l'épaule et réplique :

"- Bon on a notre réponse, Clary, on va tout t'expliquer."

Yanis me regarde quelques secondes et détourne la tête. Je le vois, il a abandonné la bataille, ses yeux sont d'un bleu nuit envoutant malgré la rage qui l'habite.

Mathias se racle alors la gorge en me disant de me rassoir.

"- Bien, puisque personne n'a l'air de vouloir prendre la parole, je vais le faire. Clary, tout d'abord il va falloir que tu tiennes ta langue à partir de maintenant, tu ne dois raconter à personne ce qui passe quand tu es avec nous. Tu dois également savoir qu'il n'y aura aucun retour en arrière, une fois que tu es nommée comme participante pour les courses, tu ne peux plus te défiler. "

Je le regarde un instant et dis :

"- Pourquoi ne pas me dire tout d'abord en quoi consiste toutes vos courses ou je ne sais quoi ? Après cela je vous dirais si je me casse ou si j'ai vraiment envie de rester...

- Ça ne marche pas comme ça, donc tu la fermes et tu écoutes ! " me fit sursauter une voix rauque non loin de moi.

Je n'ai même pas besoin de tourner la tête pour me rendre compte que la voix appartient à Eden. Comment je le sais ? Simplement par le fait qu'il emploie toujours des mots très polis à mon égard mais également je le sais par le son si particulier que sa voix possède.

Je me renfrogne donc sans lui jeter un regard et fais signe à Mathias de reprendre. Il est amusé par la situation mais reprend :

"- Donc comme je disais, tu ne peux plus faire marche arrière. Comme tu as du le comprendre nous faisons des activités peu corrects. Malgré le fait que de nombreuses courses de rues existent depuis des décennies, celles auxquelles nous participons sont toutefois bien différente des petites courses illégales. Elles ont été créé il y a de ça plusieurs années, à l'époque nous n'étions même pas nés. Évidemment les règles ont évoluées et beaucoup changées. "

200 Kilomètres-HeureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant