PROLOGUE

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Il court à s'en arracher les poumons mais il ne sent pas la douleur, il veut juste se vider l'esprit. Tout oublier.

Allongeant ses foulées. Se concentrant sur sa respiration. Il ne pense plus à rien et surtout pas à ce déménagement, au fait qu'il est dû abandonner ses meilleurs amis, qu'il doive tout recommencer à zéro dans un nouveau lycée, en court d'année, que ses parents le détestent. Oh non il ne pense surement pas à ça. De toute façon dans moins d'un an il est majeur et il quittera cette ville pour aller les retrouver.

La nuit est tombée depuis longtemps mais après tout, à quoi bon rentrer ?

Il se perd peu à peu dans cette foutu ville qu'il détestait avant même d'y avoir mis les pieds tout simplement par principe. Et comme si l'univers se liguait contre lui de la manière la plus cynique possible la pluie se mit à tomber. Au début une pluie fine qui au fil des minutes se transforma en un torrent démentiel.

Le jeune homme s'arrête passant une main dans ses cheveux noirs jais, regardant de droite à gauche essayant de se rappeler si il était déjà passer en voiture ici avec ses parents à son arrivé, mais de nuit et de plus avec cette pluie il n'y voit rien et il court depuis tellement longtemps qu'il lui est impossible de se souvenir du chemin qu'il a emprunté. Il sort alors son téléphone, résolu à appeler ses parents malgré que ce soit la dernière chose dont il est envie. Plus de batterie.

"_Putin ! Quel con ! Fait chier ! "

S'énerve alors le brun tout en se donnant de rage un coup de poing dans la cuisse faisant de ce fait valser son téléphone devant lui .

Un rire cristallin se mit alors à résonner à travers la pluie battante. Un rire qui sembla si doux aux oreilles du brun, comme une accalmie soudaine à travers ce chaos. Le jeune homme se surprit lui-même d'avoir de telles pensés. Depuis quand donnait-il dans le gnangnan à ce point ? Dans le gnangnan tout court ? Depuis quand le simple rire d'un inconnu le calmait, lui, le gars tatoué à la veste en cuir que même ses parents n'arrivaient jamais à contrôler ? Il secoue vivement la tête chassant tout cela de son esprit ou du moins, essayant, parce que le rire se fait toujours entendre même si il s'est légèrement calmé. Se rire qui le perturbe tant par l'effet qu'il lui fait.

Il se tourne alors, apercevant le propriétaire de la douce mélodie qui lui parvenait : Assis au bord de la fenêtre d'une petite maison pavillonnaire blanche identique à toute les autres de cette rue, la silhouette d'un jeune garçon blond se dessine, ses longues jambes vêtues d'un simple pantalon de jogging noir pendent dans le vide tandis que ses frêles épaules, habillées d'un sweat à capuche de la même couleur ouvert sur un tee-shirt blanc, se soulèvent encore légèrement avant de s'arrêter. Le brun le toise se demandant pourquoi il avait ri bien qu'il ne soit pas totalement crétin et qu'il se doutait bien en être la cause. En temps normal il aurait déjà envoyé une réplique bien sentit qui aurait fait taire instantanément le blond mais là, il ne sait pourquoi, si ce n'est peut- être son regard planté dans le sien, dont il ne parvient d'ailleurs pas à distinguer la couleur, ou le simple fait qu'il soit exténué après la course qu'il vient de faire mais quoi qu'il en soit, il ne parvint pas à dire quoi que ce soit.

Enfin il ne parvint pas à dire quoi que ce soit jusqu'à ce qu'une profonde colère s'empare de lui.

"_ Hey Blondie ?!! Je peux savoir ce qui te fait tant marrer ?!!

_ Le fais que clairement tu sois dans la merde. "

Il ne peut pas être sérieux ? Si ? Quoi qu'il en soit, le brun décide aussitôt cette phrase prononcée que le blond lui tape déjà sur les nerfs et que par conséquent il ne l'aime pas. Vraiment pas.

"_Enfin je veux pas dire que le fait que tu sois dans la merde me réjouisse mais c'est juste ta réaction. Je veux dire... Balancer ton téléphone par terre par exemple c'est pas vraiment le truc qui va te faire avancer et te sortir de là. "

Son téléphone ? Ah oui. Le tatoué jette un regard au sol avant de tâtonner et de enfin retrouvé son bien.

"_ Qu'est-ce qui te fait dire que suis dans la merde déjà ?, dit sur un ton dur le brun.

_Enfin une question réellement intéressante !, répond le blond pas le moins du monde déstabilisé. Je dirai le fait que tu sois seul sous la pluie en pleine nuit alors que tu n'es pas d'ici.

_ Et dit moi Sherlock, qu'est-ce qui te fait dire que je ne suis pas d'ici ?"

Le blond tout en remontant ses jambes sur son torse et passant une main dans ses cheveux trempés, rigole doucement.

"_ T'aimes bien les surnoms toi et tu poses beaucoup de questions."

Oh oui. Depuis qu'il a entendu ce rire le brun doit bien reconnaître qu'il ne s'est jamais posé autant de questions. Peut-être trop ? Surement, surtout que la plupart étaient ridicules. Est-ce la raison pour laquelle ce blond aux cheveux mouillés, à la mâchoire anguleuse et aux joues creuses assis au bord de cette fenêtre lui est si insupportable ? Sans doute. Et encore une fois la colère monte chez le brun car il y a trop de questions avec des réponses bien trop équivoques. Et ce blond qui ne dégage pas ses yeux des siens. Le brun refuse de tourner le regard, question de fierté, même si au fond il ne mène pas large. De plus quand il entend enfin la réponse à sa question.

"_Si tu étais là depuis longtemps je t'aurai remarqué bien plus tôt. "

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Donc voilà le prologue. Il est plus cours que ne le seront les chapitres mais étant donné que ce n'est qu'une introduction c'est mieux je trouve. Enfin je ne sais pas ce que vous en pensez.

Donnez-moi votre avis il m'intéresse !

Et toute les remarques constructives, bien évidemment, sont les bienvenues !!!

Et ils se brulèrent les ailesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant