Do what you love

II

J'étais sous la pluie, devant mon arrêt de bus, à attendre depuis dix minutes. Je portais mon sac sur une épaule, mes écouteurs vissés aux oreilles et le niveau sonore de mon portable à fond.
Temps de merde.
Mon bus arriva quelques minutes plus tard. Je présenta ma carte, jeta un rapide coup d'œil aux places libres et me dirigea vers le fond. Le chauffage du bus m'enveloppa doucement. Je m'assis sur un des vieux sièges usés et regarda à travers la vitre floutée par la pluie les bâtiments défilés un par un.
Une fois la porte du bus ouverte devant mon lycée, je sortis à contre-coeur. Je bénissais mes chaussures, de vielles Doc Martens, qui étaient à l'épreuve de n'importe quel temps (et accessoirement qui m'avaient coûtées plusieurs mois d'économies ). Je me moquais intérieurement de certaines filles de ma classe qui avaient optées pour des talons ou de petites baskets blanches. En effet, la pluie tombait de plus en plus fort, créant des flaques un peu partout sur le goudron.
Je me dépêchais de rentrer dans l'établissement afin d'échapper à la météo, quand je vis un homme appuyé sur un des murs de l'entrée. Rien d'anormal, à part peut-être qu'il était le seul à rester sous la pluie, tranquillement debout, à regarder les passants, alors qu'il était trempé et n'avait rien pour s'abriter.
Je me rendis compte que je faisait partie des retardataires quand l'habituelle sonnerie agaçante de l'établissement résonna. Pressant le pas, je passa devant l'homme sans lui adresser un regard de plus, les yeux rivés sur les flaques pour ne pas glisser. Peut-être que je devenais parano, mais j'étais certaine d'avoir sentie son regard sur moi. Mal à l'aise, je traça mon chemin jusqu'à ma première salle de cours.
Heureusement, je n'étais pas en retard. Je m'apprêtais à pousser la porte de la salle numéro trois quand on m'attrapa soudainement par les épaules. Oh putain.