Nous venons d'arriver à Deauville pour voir une course de chevaux. Mon père gare notre Packard 300 à proximité de l'hippodrome. Ma mère, revêtit de son plus beau chapeau sort de la voiture rapidement pour aider Grand-mère. Moi, Jeanne passe au second plan, comme d'habitude. J'ai seize ans mais on me considère toujours comme une gamine de huit ans.
Mon père prend les jumelles et remet en place son petit chapeau. Grand-mère, vêtue toujours de noir, depuis la mort de son troisième mari pousse des petits cris de douleur à cause de son "dos douloureux". Mes parents la soutiennent. Moi, je prends mes distances pour être le plus loin possible d'eux. J'ai honte de ma famille. Mes parents sont au petit soin pour Grand-mère à cause du soi-disant testament où nous serions ses héritiers. Tu parles ! Je crois plutôt qu'elle se joue de nous pour profiter, pour qu'on soit à ses pieds... C'est d'ailleurs elle, qui a insisté pour venir voir des courses de chevaux !
Bref, nous arrivons à l'hippodrome. Père va payer nos places et nous nous installons sur les gradins. Je regarde autour de moi et ne voit que des gens affublés de chapeaux ridicules, tenant leurs jumelles ou des billets de banques et des tickets de paris. A côté de moi, un petit homme chauve lit son journal. Je regrette de ne pas avoir apporté mon livre. Je vais m'ennuyer à mourir ici !
_Les Jockeys se préparent, dit mon père.
_Les chevaux arrivent, crie une voix.
Les gens poussent des petits cris d'exclamation en attendant le départ de la course. Ils crient leurs favoris et les encouragent de loin. Mon père a parié sur un jeune cheval "prometteur". Grand-mère se lève sans difficulté pour essayer d'apercevoir les chevaux. Même ma mère, qui est normalement si réservée, crie le nom du cheval. Je ne sais pas où me cacher tellement j'ai honte d'eux...
Nous sommes l'après midi. Il fait une température insoutenable. Je ne sens qu'une odeur de sueur mélangée à celle des chevaux. Je retiens mon mouchoir de tissu sur mon nez. Une voix grésille dans les hauts-parleurs.
_La course va bientôt commencer, annonce le speaker.
Les mains de mon père tremblent. Il me donne sa nouvelle caméra Leveque LD8 pour filmer la course. Je ne sais pas comment me servir de cet engin car il ne m'en laisse jamais approcher.
_Attentiiiiiioooooonnnn, hurle l'homme au micro. Et, c'est partiiiiiiiiiiii !
Un coup de feu est tiré. Les chevaux se lancent à une vitesse incroyable. J'appuie sur un petit bouton de la caméra. Je ne sais pas si c'est le bon : on verra après ! Les jockeys sont presque debout sur leurs selles. Je vois à peine leurs numéros et leurs couleurs. Grand-mère lève ses poings en l'air, Mère crie et Père hurle : Allleeeeeezzzzz Ouzo. Mais, malheureusement : le numéro six d'Ouzo est rapidement distancé. Les jockey bleu et jaune se disputent la victoire finale. Les parieurs lèvent leurs bras en l'air tout en hurlant.
Je ne me sens pas bien. Ma tête tourne. Il fait si chaud. Nous sommes en été. Je suis à Deauville. Pourquoi, je ne suis pas à la plage en ce moment même ? Mes yeux se ferment. Je vais dormir. La dernière image que je vois est une tête de cheval...
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Deauville, 1952
General FictionNous venons d'arriver à Deauville pour voir une course de chevaux. Mon père gare notre Packard 300 à proximité de l'hippodrome. Ma mère, revêtit de son plus beau chapeau sort de la voiture rapidement pour aider Grand-mère. Moi, Jeanne passe au secon...