Un début de journée banale.

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8h50.

Quand elle ouvrit les yeux, ses cheveux collaient à sa nuque trempée.

Encore un cauchemar, se dit-elle. Après avoir longuement hésité elle posa ses pieds sur le parquet chauffé. C'était assez réconfortant, surtout de savoir que c'était le cas pour toutes les autres 400 pièces du château.

Ses yeux se posèrent sur les trois tableaux qu'il y avait en face de son lit. La chambre était baignée d'une douce lumière jaune qui mettait en valeur les portraits accrochés aux murs. Valériane, Vallem et Alejandro. Elle aimait les regarder car ils lui rappelaient à quel point elle pouvait être distraite lorsqu'un homme se mêle de ses affaires. D'un pas traînant elle alla vers son miroir et s'aperçut qu'elle portait encore ses vêtements de la veille, une robe grise de chez Gucci et un chignon défait par son mauvais rêve qui laissait s'échapper quelques mèches de ses cheveux couleur sang. Elle se déshabilla et entra dans sa salle de bain. Il y avait là une douche à l'italienne, et à ses côtés une double vasque grise et blanche dont l'utilisation était restreinte puisqu'elle vivait seule. La pièce avait une ambiance très froide, aucun tableau ni touche de couleur. Pourtant cela ne dérangeait pas Alice. Elle fit couler l'eau pour qu'elle chauffe et brossa ses longs cheveux rouges, puis elle se glissa dans la douche et laissa l'eau couler délicatement sur son visage.

Quand elle eut fini de se doucher elle sortit et se sécha les cheveux, ensuite elle alla vers son armoire pour trouver un jean et chemisier.

Aujourd'hui elle avait rendez-vous avec le Premier Ministre de Russie. Ça allait encore être une longue journée, très longue.

Après dix minutes à fouiller elle avait enfin trouvé la tenue idéale, c'est à dire un chemisier blanc, qui mettant en valeur la couleur de ses cheveux et un jean foncé. Elle se maquilla seulement les yeux, les mettant en valeur avec l'effet smoky eyes. Puis lorsqu'elle eut terminé, elle descendit dans la salle à manger. Phill, son charmant majordome l'attendait avec à la main un café bien chaud et des phalanges de Canadien au sirop d'érable.

-Bonjour Phill comment allez-vous aujourd'hui ?

-Bien Madame merci. Et vous ?

-Comme un jour où je vais visiter le Premier Ministre de Russie. Entre nous je sens que cela va être très ennuyant. John est-il arrivé ?

-Non Madame.

***

Alice s'était levée à 8h50 ce matin et dès qu'il l'avait su, Phill lui avait préparé son petit-déjeuner.

Au menu de ce matin là c'était phalanges de Canadien au sirop d'érable accompagnées d'un café bien chaud.

Cela faisait des centaines d'années qu'il travaillait pour Alice. Phill la considérait presque comme sa fille et commençait à la connaître par cœur à tel point qu'il pouvait deviner quel serait son humeur et sa journée rien qu'en entendant ces pas.

Elle martelait les marches de l'escalier principal, il sut que sa journée allait être ennuyeuse et qu'elle le savait aussi d'où son pas lourd et traînant.

-Bonjour Phill comment allez-vous aujourd'hui ?

-Bien Madame merci. Et vous ?

-Comme un jour où je vais visiter le Premier Ministre de Russie. Entre nous je sens que cela va être très ennuyant. John est-il arrivé ?

-Non Madame.

Il avait raison la journée d'Alice n'allait pas être de tous repos, mais autre chose le tracassait.

Où était John ?

Alice détestait attendre ou être en retard. John allait en prendre sérieusement pour son grade. Elle prit son assiette avec sa tasse et s'en alla dans le salon le plus proche.

- Madame avez-vous réellement besoin de la protection de Monsieur John ?

- Oui Phill j'en ai vraiment besoin.

- Mais, si je puis me permettre, pourquoi ?

- Car vois-tu les Russe ont eu un léger problème avec le président Roumain, et comme d'habitude c'est moi qui règle les conflits. Je suis leur baby-sitter et j'en ai plus que marre.

-Oh je vois. Je vous soutiens de tout cœur Madame.

***

La Roumanie semblait très loin pour John puisqu'il était parti de Glasgow et avait pris trois correspondances pour arriver à Snow-Hall. Il en prit une quatrième qui ne dura que 20 minutes.

Il sortit de l'aéroport, ses cheveux mi-longs et brun tombaient sur ses yeux gris, il portait un blouson en cuir et une cigarette était plantée au coin de sa bouche. Si on ne le connaissait pas on pouvait facilement lui donner la trentaine.

Au bout de dix minutes un taxi arriva et John lui donna l'adresse de Snow-Castle. Le chauffeur parut effrayé mais ne refusa pas pour autant la course.

Cela faisait des années qu'il n'avait pas revu Alice. Dans son souvenir elle était d'une taille moyenne avec de splendide yeux gris et de longs cheveux rouges. Il la trouvait jolie, bien que Vallem et elle soient mariés. Il était interdit de s'approcher d'elle mais c'était très difficile puisqu'elle possédait un certain magnétisme. Il avait tué tant de femme depuis sa transformation, il les trouvait faible et lâche mais Alice, elle, était la seule pour laquelle il avait du respect. Elle était à la tête d'une lignée de vampire et de loup qui la respectaient et lui obéissaient aveuglément.

Le chauffeur s'arrêta.

-Nous y sommes Monsieur.

-Merci. Combien je vous doit ?

-30 Leu s'il vous plaît.

-Tenez.

Il descendit du taxi et marcha jusqu'à la herse, Snow-Castle était vraiment imposant Alice lui avait dit qu'il y avait au moins 400 pièces. Quand il arriva devant la grande porte en bois, il observa puis après une courte hésitation il toqua.

***

Pourquoi fallait-il que John la fasse attendre. Alice avait ouvert son Ipad et regardait le New York Times, rien qu'elle ne savait déjà. Quand des coups raisonnèrent dans l'entrée, elle se précipita pour ouvrir, et elle n'en revint pas de l'homme qui se tenait devant la lourde porte de bois. C'était John.

-Hé bien on se fait désirer John.

-Pardonnez-moi mais j'ai pris quatre correspondances pour venir ici.

-Tu as faim ?

- Non. Merci mère.

- Comment m'as-tu appelée ?

-Mère ? Ne dois-je pas ?

-Non, évite cela me fait me sentir vielle.

-Comment doit-je vous appeler ?

-Alice c'est très bien. Es-tu prêt ?

-Oui.

-Dans ce cas nous partons.

Elle avait horreur de cette pseudo marque de respect, venant des descendants de Vallem. Longtemps elle s'était demandé quand cela allait-il rentrer dans leurs petites têtes, on ne l'appelait pas mère, elle n'avait pas eu d'enfants et elle s'en portait très bien.

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