Fallen Angels

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Le lendemain, je me suis préparée pour aller fêter son anniversaire. Je ne l'avais pas prévenu que je viendrai, je voulais garder un peu de mystère et lui laisser croire que je ne plaisantais pas, hier soir. C'était un peu étrange de me faire belle pour lui. En général, quand on se voyait pour nos travaux de groupe, je restais habillée de la même façon et je me fichais complètement de son avis. Mais là, c'était différent. On n'était plus dans cet esprit de disputes incessantes, même si notre relation – ou peu importe ce que c'était - était plus basée sur le sarcasme et les petits piques qu'on s'envoyait à longueur de journée. La dernière chose que je pensais faire, pourtant, était d'essayer de lui plaire. C'était encore un peu confus dans ma tête ; comment on avait réussi à passer d'un extrème à l'autre, comme ça, quand il m'avait embrassé. Parce qu'en réalité, c'est là que ça avait commencé à changer. Je m'étais posé tout un tas de questions auxquelles je n'avais pas trouvé de réponses avant de l'avoir embrassé à mon tour. On était tout juste aussi détruits l'un que l'autre. Ou peut-être pas vraiment détruits. Mais on avait traversé beaucoup de choses. Et c'était important de savoir qu'en s'ouvrant aux autres ou, dans le cas présent, à une autre personne, pouvait tout changer. La situation n'est jamais désespérée, aussi moche et malheureuse qu'elle soit.

J'ai décidé de marcher jusqu'à chez lui. Le temps n'était magnifique pour un mois de juin, mais il ne faisait pas froid et il n'y avait quelques nuages. Sur le chemin, je me suis arrêtée pour acheter des boissons et des pizzas, pour pouvoir fêter son anniveraire comme il se devait – et ça devait être quelque chose de nouveau pour Aiden. Après une quinzaine de minutes, je suis arrivée devant sa porte. J'ai sonné et j'ai entendu quelques secondes avant d'entendre finalement des bruits de pas. Aiden a ouvert la porte avec les cheveux en bataille, torse nu, avec une serviette autour de la taille qui semblait être prête à tomber au moindre faux mouvement, et pour courronner le tout, de la sueur qui est perlait sur son front. J'avoue que je n'étais pas une grande experte dans le domaine de l'amour et de tout ce qui allait avec. Pour être honnête – et Aiden le savait pertinnement bien – je n'avais absolument jamais rien expérimenté ni vécu. Mais je n'étais pas stupide – et il le savait tout aussi bien – et je me doutais bien, même si ça me faisait étrangement mal de l'admettre, qu'il ne s'était clairement pas retrouvé dans cet état en faisant la cuisine. Je sentais mes muscles se tendre.

- Zoë? Bredouilla-t-il. Tu m'avais dit que tu ne viendrais pas... Je ne m'entendais pas à...
- Arrête directement. Le coupais-je sans laisser transparaître la moindre émotion. Je vais être honnête avec toi, je suis contente de l'avoir découvert maintenant, plutôt que dans trois mois. Mais ceci dit, avec toi et tes conneries, ça n'aurait jamais duré trois mois.

Sans attendre d'avoir fini ma phrase, j'ai fait volte-face et je suis partie. Je regardais fixement mes pieds tandis que je m'éloignais dans la maison. J'ai traversé l'avenue huppée sous le regard suspicieux de quelques résidants qui m'avaient entendu crier. Je faisais de mon mieux pour ne pas y faire attention et sortir le plus vite possible de ce lotissement.

Les quelques nuages de tout à l'heure avaient laissé place à la pluie et à l'orage. Après avoir traversé la petite forêt qui séparait nos deux domiciles, je suis enfin arrivée de chez moi et j'étais complètement trempée. J'étais en train de monter les marches qui donnaient sur l'entrée avec mes clefs en main quand j'ai glissé à cause de la pluie. Je me suis retrouvée couchée à plat ventre sur les escaliers. Dans ma chute, j'ai laissé tombé mes clefs qui ont, comme par hasard, atterris dans une bouche d'égout qui se trouvaient pile en dessous de l'endroit où je me trouvais. Je me suis rapidement redressé pour appeler le serrurier, mais mon sac était tombé dans une flaque et je devais attendre que mon téléphone ne sèche et prier pour qu'il se rallume et que je puisse l'utiliser à nouveau. Résignée, je me suis alors assise contre la porte d'entrée pour attendre que soit, suivant ce qui serait le plus rapide, la pluie passe et que je parte chercher le double des clefs chez les amis de mes parents, soit que mon téléphone se décide à marcher.

Et pour changer... Je suis en retard. Et Aiden fait encore le con. VOS AVIS?