La fenêtre est ouverte. L'air passe en va et vient dans la chambre. Je sors de mon lit en esquivant le bruit de mes pas.
C'est la pleine lune. Mais ça ne fait rien. Une fois mon pied muni d'une bottine noir, passé de l'autre côté de la fenêtre, je jette un dernier regard à la chambre. En m'échappant je saute du petit muret beige, et atterris sur le tapis de cailloux qui bordent le portail.
Je suis sortie. Il fait sombre. Les chouettes hulules et les chats noirs traversent les routes.
Il y'a quelque part, une ambiance morbide. Mais elle me libère. Elle m'empêche de respirer. Elle m'affole. Elle me donne l'effet de l'indépendance. Et ça me fais du bien. Ça me soulage. Savoir que je peux me sentir étouffer, oppresser, agresser, et continuer de marcher... Le regard vers l'horizon... Avec cette sensation de déjà vue.. Ou plutôt.. De déjà rêvé. C'est magique.
Soudain, je le met en marche. La mélodie "Comptine d'un autre été" vagabonde dans ma tête. Elle défile. Elle me fais frémir. Parce qu'il n'y a qu'elle qui parvient à me calmer. Qu'elle, qui parvient à me raisonner. Il il n'y a qu'elle. Avec sa sonorité luisante et son air plaisant.. Avec son sens unique, et l'écoute qu'on n'y prête. L'oreille que l'on abandonne à son son. Son unique son.
Je tourne le regard vers la plage.
Les vagues éclatent avec un tempo saccadées. Elles suivent la couleur d'un vert émeraude extrêmement puissant. Et, du remblai où je suis, on peut apercevoir le sable à travers cette eau.
Peut-être pourrais-je y voir mon reflet ? Je n'en sais rien. Et je ne veux pas le savoir.
En fait. Là. Maintenant. J'ai juste une envie.
L'envie de courir. Courir. Courir. Courir. Courir. Et sauter. Mais pas n'importe où. Dans l'éclat de toute cette mer. Cette éclat vert flamboyant. Le toucher, et savourer cette instant. Ne pas tuer ces minutes qui me sont si précieuses. Les faire durer, longtemps et longtemps, infiniment, et stopper le temps. Puis, me laisser porter par le courant.
Oui, j'en ai envie..
J'adresse un regard scintillant aux personnes que je croise. Un petit signe de la main. Un regard lointain...
Juste afin d'égayer leur journée.
Car, demain, je ne serais plus là. Je prendrais l'avion.. Et je m'envolerai. Pas aussi haut que dans mes pensées de ce soir, non, mais dans la pur réalité.
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Jolie et Pur
Teen FictionSky, 16 ans, seule. Mais ce soir, je me sens particulièrement mal. En rodant dans les rues bordées de réverbères, je réalise à quel point tout ça va me manquer. Toute cette vie... Tous ces cours.. Ça me blesse. Je soupire longuement et incruste mes...