Game Over

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Bruyant. Que c'est bruyant. Le monde est bruyant, mais ça ne me dérange pas. Tout ces sons si différents qui forment cette harmonie qu'est un brouhaha. En faisant attention on peut les isoler : les murmures vagues, le frottement des tissus que comportent nos uniformes, le crissement des chaussures fraîchements cirées sur le carrelage. Tous forment les bruits distincts qu'on entend à l'école. Le son est lancé.
Je fais alors parcourir mon regard dans ces dédales que l'on appelle plus communément : les couloirs du lycée. Les murs vieillis par les années, les portes usées qui ont vu défiler des générations avant nous, les vitres négligées à un tel point que l'on ne peut plus nous voir. On perd nos identités pour interpréter ces personnages.
C'est l'un des nombreux plateaux qui constituent mon monde. La partie est répétée, impossible de perdre.
Ce monde qui est mien me tourne autour, je suis la reine, non, je suis la boss, la plus forte, celle que personne ne pourra jamais abattre.
On me dévisage à mon passage, c'est ça, regardez moi misérables petits figurants.
Ils m'observent tous, admiratifs, envieux, jaloux, méfiants, dédaigneux, apeurés, respectueux, je goûte de tout.
Mais, le plus beau de tous, c'est bien celui de ce trésor qui me refuse encore si bien de m'ouvrir son coffre.

Tout cet univers si parfait, avant que tu ne débarques de nulle part te faisant ainsi passer pour la pauvre petite chose fragile. Te faire passer pour une victime, rien de plus hypocrite.
C'est alors ainsi que tu as décidé de t'incruster et de faire de moi la méchante.
Mais n'est-il pas normal que le boss protège ce qui lui appartient ?
La règle est simple, je règne et tu subies, la vie est un jeu dangereux, et tu viens de jouer le mien.
Le lycée est mon terrain, les élèves sont mes pions et lui... c'est mon précieux.

Je m'appelle Juvia Lockser, j'ai 17 ans, élève de Terminal au Vermillon School, je suis comme qui dirait, la boss de ce lycée.
Capitaine des Cheerleaders et Présidente du Conseil Des Élèves, je ne m'intéresse pas particulièrement au bien-être des étudiants mais j'apprécie la popularité.
Je n'ai pas d'amis, seulement des suivants ou des camarades, appelez les comme vous le souhaitez. Je suis du genre insensible à ce qui m'entoure, en particulier à la souffrance des autres. Je ne la comprend pas, où je ne veux tout simplement pas la comprendre.
Je suis une fille à papa ou en l'occurrence une fille à maman.
Mon père n'a jamais été présent pour moi, alors ma mère a essayé de combler le vide en me couvrant de cadeaux plus chère les uns que les autres.
Depuis que je suis petite, je suis une petite peste, pourrie gâté, je ne le nie pas, mais alors personne ne m'a jamais appris le respect envers autrui.
De toute façon au point où on en est, je n'en vois plus l'intérêt.
Je ne brille pas dans les études, mais j'excelle en sport.
Les gens me décrivent comme un tyran.
C'est vrai, je suis autoritaire, mais alors achetez-vous une personnalité.
Le seul qui me tient un tant soit peu tête, c'est lui... Gray Fullbuster.

Je le connais depuis le collège et je lui cours après depuis près de 5 ans, une sorte de routine s'est installée entre nous : tu me fuis, je te suis, je te fuis... bah mieux tu te portes visiblement.
Mais je sais qu'il m'aime, on est fait l'un pour l'autre, il a juste une manière peu habituelle de me le montrer.
Notre relation est unique et c'est la seule personne en qui j'ai confiance. Bien qu'il me dise que je ne suis qu'une amie, je sais qu'il y a plus que de l'amitié. Je le connais mieux que quiconque tout comme lui sait tout de moi. C'est le seul que je peux qualifier "d'ami".

Comme chaque matin, je me préparais pour aller au lycée. Uniforme impeccable et munie de mon sac de cours, je marchais tranquillement en route vers l'établissement scolaire.
Je ne t'avais pas remarqué, toi tapie dans l'ombre et moi sous le feu des projecteurs.
C'est lorsque nous étions prédisposés à étudier que ce surveillant est entré suivi de ta petite personne.
Tout s'est arrêté, tu étais là, portant l'uniforme aussi bien que moi. Tes longs cheveux blonds comme les blés faisant jalouser cet astre nous guidant depuis l'aube des temps. Ton visage d'ange, t'attirant les foudres d'Aphrodite. Tes yeux de biche et tes lèvres roses donnant cette impression de voir un être artificiel. Tout, chez toi était parfait, trop parfait pour être vrai.

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