Sur le quai de la gare de Pré-au-Lard, les élèves, heureux, se bousculaient dans une joyeuse confusion de vert, rouge, jaune et bleu. Les plus jeunes jetaient des regards impressionnés, émerveillés, et essayaient d'assimiler les moindres détails, les moindres mouvements qui indiquaient qu'ils étaient enfin à Poudlard. Les premières années suivaient donc Hagrid et les autres prenaient doucement le chemin des diligences.
Albus tentait de se frayer un chemin entre les groupes d'élèves. Il avait gardé Lune dans ses bras et regrettait quelque peu de ne pas avoir voulu emporter sa cage. Il avait perdu Scorpius et Lane dans la foule et était à présent à la fin de la file. Il voulut les attendre, mais en vain. Il monta donc dans la dernière diligence. Depuis deux ans maintenant, il pouvait voir les Sombrals et en caressa un en passant devant lui. Il s'inquiétait quelque peu d'avoir été séparé de Scorpius et avait peur qu'il ne se soit perdu. Scorpius était bien du genre à se perdre même après six ans à prendre le même chemin. Il allait donc descendre pour vérifier s'il n'était plus sur le quai lorsque les Sombrals se mirent en mouvement, il soupira en s'asseyant. Il vit alors qu'il n'était pas seul ; Sam, essoufflé, et sa tortue étaient montés au dernier moment.
- Sam ! Nous ne t'avons pas vu dans le train, Lane t'as cherché pendant une vingtaine de minutes.
- Coucou Albus ! Il ne se souvient jamais que je suis préfet je crois, quand ils ont fini de nous expliquer le même blabla que l'année dernière, je ne vous ai pas trouvés... Je l'ai aperçu avec Scorpius en sortant mais je n'ai pas eu le temps de les rattraper.
Albus se sentit soudain rassuré, Scorpius était simplement parti au château avec Lane, il n'était pas perdu et seul sur le quai vide de la gare. Il vit que Sam l'observait et souriait légèrement mais n'en devina pas la raison.
Sam Carter était préfet de Gryffondor et amant de Lane Londubat-Lovegood. C'était important de le préciser parce qu'ils n'étaient jamais l'un sans l'autre. Étant dans deux maisons différentes et n'ayant pas les mêmes emplois du temps, on les voyait souvent, en dessous d'un arbre ou dans un couloir désert, toujours ensemble. Des instants d'amour volés et précieux.Albus était heureux que son ami soit épanoui comme il l'était, mais éprouvait parfois un pincement au coeur quant à sa propre solitude. Il n'avait jamais eu de véritable relation, n'était jamais tombé amoureux. Il n'était pas non plus le genre de garçon après qui on courait - malgré ce que Scorpius pouvait dire. A vrai dire, même s'il ne le remarquait pas, Scorpius était beaucoup plus demandé qu'Albus. Sûrement son côté intello mignon, pensa Albus.
Les diligences arrivèrent enfin près du château, éclairé de toutes parts, majestueux sous tous ses angles. Sam et Albus se dirigèrent ensemble vers la Grande Salle et se séparèrent pour rejoindre leurs maisons respectives. Albus vit Sam embrasser Lane à la table des Poufsouffle et sourit. Il souriait toujours lorsqu'il s'assit près de Scorpius, mais ne continua pas bien longtemps lorsqu'il reçut un coup de poing à l'épaule de la part de son ami.
- J'étais mort d'inquiétude Albus ! Je me retourne et paf, tu n'es plus là, envolé. J'ai cru que, je ne sais pas moi, que tu t'étais perdu, que tu avais encore eu une idée idiote pour nous faire renvoyer. Parce que même si je déteste tes idées idiotes, je préfère me faire renvoyer avec toi qu'avoir peur que tu meurs dans la forêt interdite parce que...
- Respire, dit Albus en riant, respire ne t'en fais pas, j'ai juste été séparé de toi par la foule, pas la peine d'en faire un drame Scorpius. Tu me pardonnes ?
Scorpius affichait toujours une moue boudeuse et Albus s'en amusa jusqu'à ce que Scorpius le prenne dans ses bras. Ils se prenaient souvent dans les bras depuis quelques temps, ne se sentant plus gênés ou ne pensant plus que cela pouvait embêter l'autre. Albus adorait la sensation d'être des bras de Scorpius, avoir la tête dans son cou pâle ou dans ses cheveux blonds. Bien sûr, il ne l'admettait jamais devant Scorpius - ça lui aurait fait trop plaisir.
- Je déteste être séparé de toi, tu le sais très bien. Tu m'énerves.
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Dans le scintillement d'une étoile
FanficLes pas résonnaient dans la Grande Salle, Albus et Scorpius prenaient place sans faire attention au monde comme à leur habitude.