Cœur Clos - Chapitre XVIII

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Après plusieurs semaines à travailler ma prononciation, voilà que je peux à présent reparler bien qu'avec quelques difficultés encore par moment. On peut dire que je suis en fait enfin remis de ce qu'il s'est passé il y a trois ans, je m'en sors avec des séquelles mais aux vues d'où je revins les médecins disent qu'elles sont vraiment minimes. Ils vont même jusqu'à dire que le fait que je sois dans la capacité de pourvoir bientôt sortir de l'hôpital et reprendre une vie ''normal'' relève du miracle. Il ne fait aucun doute que pour moi ce miracle n'aurait jamais eu lieu sans mon gardien, gardien qui n'est d'ailleurs pas à mes côtés lorsque les médecins m'annoncent tout cela, il est en fait à l'appartement près de son petit ami.
Là-bas, ce n'est pas rose et ça explose d'ailleurs en dispute. Son petit ami est bien évidemment loin d'être content de tous ces événements qui se sont produits et cela a d'ailleurs apporté beaucoup de problèmes entre eux.

- Tiens tu reviens ? 

- Il va beaucoup mieux maintenant, je pense qu'il va pouvoir bientôt sortir de l'hôpital.

- Cool, comme ça je vais récupérer mon petit ami.

- Pardon ?

- Ben oui, comme il sera sorti c'est fini, tu devras plus t'occuper de lui, tu lui poseras les questions que tu voulais lui poser et puis hop on en entend plus parler.

- Je rêve ou malgré tout ce que je t'ai dit, tu me demande encore de couper les ponts avec lui ?

- Ben quoi ? Tu as plus besoin de lui dans ta vie, je t'apprends rien et lui comme il va pouvoir sortir de l'hôpital il aura plus besoin de toi non plus.

- Okay, je pense que tu as pas bien compris, il est hors de question que je coupe les ponts avec lui ça déjà c'est dit, en suite, ce n'est pas parce qu'il va sortir de l'hôpital qu'il n'aura plus besoin de soutien bien au contraire il va encore en avoir pas mal besoin, parce qu'il va devoir se réhabituer à vivre en dehors d'un endroit aussi sécuriser qu'un hôpital.

- C'est plus ton problème.

- C'est ça que tu ne comprends vraiment pas, malgré tout ce qu'il s'est passé il reste important pour moi et je ne l'abandonnerai pas, surtout pour comme ça.

- Avec tout le mal qu'il t'a fait il ne mérite même pas que tu te préoccupe de son état !!

- Ce n'est pas à toi d'en juger je te l'ai déjà dit !!

- Alors tu préfères vraiment continuer à t'occuper de lui plutôt que de revenir près de moi maintenant qu'il va pouvoir sortir ?!

- OUAIS !! Parce qu'il a besoin de soutien !!

- BEN PUISQUE MONSIEUR EST PLUS IMPORTANT QUE TON MEC, OUBLIE-MOI !! T'A CAS EMMÉNAGER AVEC LUI COMME CA TU POURRAS MÊME ÊTRE LÀ POUR LUI TORCHER LE CUL !!

- Tu n'as vraiment rien compris hein ? Tss, t'as raison, j'ai plus rien à faire ici.

- ... Non, j'ai pas voulu dire ça excuse-moi...

- Non fout moi la paix, je vais reprendre mes affaires, tu as raison, je pourrai mieux m'occuper de lui et le soutenir en vivant avec lui en plus lui au moins même si le 3/4 du temps il fait des bourdes et comprends pas tout de suite, il finit par comprendre même si ça prend cent ans. Je prends ce que je peux là, je viendrai chercher le reste plus tard, de toute manière tu viens de me larguer non ? Donc j'ai droit de faire encore plus ce dont j'ai envie.

Sur ces paroles il partit, malgré la douleur qu'il ressentait, les larmes se mirent à couler car malgré tout il l'aimait et voir qu'il ne le comprenait pas au point de le larguer comme ça d'un coup lui avait scié les jambes d'une traite. Il amena ses affaires chez son meilleur ami pour ne pas débarquer avec tout à l'hôpital, où il ne traîna pas à venir dans ma chambre.
Bien sûr je vis tout de suite que quelque chose n'allait pas, mais pourtant je ne lui posai pas de question, je me levai juste et vins près de lui pour le serrer dans mes bras en signe de réconfort, ce qui eut pour effet de le faire pleurer tout en me serrant.

- Je... Suis là...

Sans dire un mot il continua à pleurer sur mon épaule tandis que je me mis à lui caresser les cheveux, je ne parlai pas plus, je le laissai juste se vider un bon coup après quoi il me demanda si les médecins m'avaient dit quelque chose pendant son absence. Cela étant le cas je lui expliquai.

- Alors tu vas pouvoir sortir ?!

- Oui, ils ont dit bientôt.

Sans vraiment faire attention je baissai la tête en détournant le regard, ayant pris conscience que tous ces bons moments touchaient à leur fin, que j'allais sortir de l'hôpital et que nos chemins se sépareront à nouveau... Il ne loupa pas ce geste, ce qui l'inquiéta pensant que les médecins m'avaient appris autre chose.

- Quelque chose ne va pas ? Ils t'ont dit autre chose ?

- Si ça va, non ne t'en fais pas, ils ont dit qu'en fait s'était même un miracle que j'aille aussi bien après tout ça.

- Dis-moi ce qu'il y a...

- J'ai un peu peur...

- C'est normal mais ne t'en fais pas je suis avec toi.

- Oui, c'est vrai là tu es avec moi mais pour combien de temps... ?

- Comment ça ?

- Ben tu vas finir par repartir non ?

- C'est pas dans mes projet.

- Alors là, tu as juste en projet de rester près de moi ?

- Oui.

Il me sourit alors et je luisouris en retour, rassuré de savoir qu'il restera près de moi. J'eus envie delui demander pour son petit ami mais je me retins, me rappelant des larmesqu'il a versé une fois de retour, je me suis dit qu'ils se sont peut-êtredisputer.
Nous passâmes le reste de lajournée à nous occuper en continuant tout de même de travailler ma diction touten marchant dans les couloirs, nous mangeâmes même ensemble à la cafétéria.
 

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