Addiction.

Chapitre 1

13 Mars 20XX. 03H34. Appartement de Newton Isaac.

Le blondinet lâcha un bruyant soupir qui résonna presque dans la petite pièce où il avait installé sa chambre, au fond de son appartement.

C'était un petit habitat mais largement suffisant pour le garçon seul, avec son chaton recueilli il y a deux semaines, un jour de pluie. L'entrée était étroite depuis qu'un côté était occupé avec un meuble bas où le jeune homme rangeait ses chaussures, son parapluie noir en fin de vie appuyé contre. A droite, une porte menait à un salon et cuisine ouverte. Un petit canapé deux places pouvant faire office de lit après un retour de fête, un écran plat accompagné de quelques consoles et des boites de jeux vidéos alignées contre le mur,certaines éparpillées par terre. Dans la cuisine, quelques pas vers le haut après le canapé, une vaisselle de la veille traînait dans l'évier, un verre et une bouteille d'alcool posés sur la petite table. Contre le mur derrière lequel se trouvait le couloir, un petit espace libre était maintenant occupé par deux gamelles , une d'eau, l'autre à moitié pleine de croquettes pour chat. La litière de l'animale était à l'opposé des gamelles, contre le mur d'en face. Ce mur-ci était principalement composé de baies vitrées qui menaient à un balcon plutôt spacieux pour deux-trois personnes, et,protégé par le balcon de l'appartement du dessus, le séchoir traînait du mur de droite, quelques t-shirts encore accrochés, se balançant doucement. Près de l'ouverture des baies, un cendrier rempli laissait quelques cendres s'envoler après un coup de vent un peu trop fort.

Dans le couloir, à gauche, un cagibi où s'entassaient les produits ménagers et quelques bouteilles d'alcool en trop, n'ayant pas la place de les mettre dans les placards de la cuisine ainsi que la machine à laver.Après ce petit entrepôt, la salle de bain était aussi grande que la cuisine. Une douche à l'italienne prenait une grande partie de l'espace restant après l'installation d'un meuble-vasque et de quelques étagères à produits de beauté.
Une petite fenêtre dans un coin permettait d'aérer la pièce.

Enfin, au fond de l'appartement, face à la porte d'entrée, une dernière pièce,chambre du locataire actuel. Elle était simple, juste un lit double,un dressing aux portes coulissantes, un petit bureau accompagné d'une bibliothèque où s'entassaient livres, romans, bandes dessinées voire même quelques mangas, la dernière étagère étant occupée par les livres de fac du blondinet.
Au-dessus du lit double,deux fenêtre prenant presque la largeur du mur et à droite, du côté non-occupé par des meubles mais là où le sol était souvent le refuge des vêtements du jour, d'un ou plusieurs sacs et quelques paquets de clopes, une étroite porte permettait d'accéder au balcon et de communiquer avec le salon.
Sur la table de nuit, un réveil aux chiffres rouges affichait l'heure, prêt à sonner dès que l'heure programmée arriverait. Un tas de livres de poche traînait : « Hush Hush », « Crescendo »,« Silence ». Le dernier tome de la saga devait encore être emballé dans le sac au nom d'une librairie, perdu au milieu des vêtements jetés en vrac de l'autre coté du lit.

Le jeune homme se retourna plusieurs fois dans son lit, incapable de dormir. Il finit par s'asseoir sur le bord de son lit et tendant le bras, il attrapa son jean de la veille qui traînait par terre avec ses autres vêtements. Dans la poche arrière, il saisit le paquet de clopes et en prit une, la coinçant entre ses lèvres le temps d'enfiler son vêtement. Le blond ne prit pas la peine de fermer le bouton et la braguette, de toute façon, il allait le retirer d'ici une dizaine de minutes. Attrapant le briquet qui reposait sur la table de nuit, il ouvrit la porte-fenêtre et vint s'accouder à la barrière de son balcon, frissonnant en sentant l'air frais de la nuit caresser la peau nue de son torse et de ses bras. Protégeant sa cigarette du vent, il l'alluma dans un clic de briquet et rangea ce dernier dans sa poche. Appuyé contre la barrière, Newton observa la ville.Parfois, il entendait une voiture au loin, sinon, tout était silencieux, même quand il tirait sur sa clope et exhalait la fumée,il ne faisait presque pas de bruit. Ses yeux parcouraient les lumières de la ville, les routes éclairées par les lampadaires,quelques fenêtres d'appartement brillaient, peut-être une fête ou un autre insomniaque comme lui. Ses doigts libres montèrent jusque son cou pour jouer avec une petite plaquette ronde attachée à une fine chaîne, qu'il avait depuis maintenant cinq ans. Le bijou n'avait jamais quitté sa peau depuis qu'on le lui avait offert. A force de se doucher avec, la chaîne avait perdu son éclat doré pour un semblant de rouille, le métal s'étant aussi oxydé avec le temps. Il fit tourner la plaquette ronde entre ses doigts, parfois elle retombait sur son cou, parfois, il la serrait au creux de sa main. Les souvenirs liés à cette chaîne, la personne qui le lui avait offert, tout lui revenait doucement. Ses yeux s'emplirent de larmes, il se sentait à la fois triste, heureux, nostalgique.