Chapitre 1

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Inspire... Expire... Inspire... Ce n'est pourtant pas la première fois que je prends l'avion mais le stress et l'angoisse qui précède le décollage sont toujours autant présent à chaque voyage.

Quand je sens enfin l'avion rouler sur la longue piste et qu'un coup d'œil par le hublot m'indique que notre vitesse augmente de plus en plus j'attrape vivement la main de mon compagnon de voyage et la sert aussi fort qu'à mon habitude. Je m'excuserais comme toujours une fois mon stress redescendu à un niveau convenable et recommencerais la procédure après l'atterrissage.

Quand l'avion atteint finalement son niveau d'altitude je desserre enfin ma poigne et recommence à penser normalement. Et c'est quand mon esprit est finalement en place que me revient en mémoire le fait que pour la première fois je voyage seule...

Je lâche donc aussitôt la main de l'inconnu que j'ai dû broyer et tourne la tête vers cette personne pour me confondre en excuse.

C'est un homme d'environ mon âge que je découvre et qui me regarde avec des yeux azure rieur et un sourire planqué sur les lèvres, il se masse subtilement la main et je m'en veux encore plus.

— Je suis vraiment désolée ! Je ne pensais plus que j'étais seule, je...

— Il n'y a pas de mal, m'interrompt-il, j'ai encore tout mes doigts vous voyez ? demande-t-il en levant sa main devant moi.

Il a beau avoir tout ses doigts je remarque très vite qu'il a une marque bien rouge autour de celle-ci et je regrette d'être dans un avion car j'aimerais me trouver un trou et me terrer dedans pour me cacher tellement je suis morte de honte. Je me contente donc de fixer le hublot sans un mot, mais le ciel étant nuageux je ne peux pas vraiment prétendre admirer la vue. Mon voisin de vol ne doit donc avoir aucun doute sur le fait que je l'ignore, mais à la gentilesse de ne pas m'en faire la remarque.

Le temps passe au ralenti, ce qui me semble être au moins un heure de passé se révèle être trente minutes, ce vol de huit heures va être le plus long de ma vie, tout ça parce que j'ai honte d'une simple petite chose. Et en plus de cela la vue du hublot devient vraiment ennuyante. A ma droite j'entends, et je sens mon voisin bouger, puis d'un coup, une main tenant un bout de papier fait apparition devant mon champ de vision. J'ose enfin tourner la tête dans sa direction, mon cou est douloureux à force de ne pas avoir bougé, mais je ne montre pas mon malaise. Je me saisis du papier sans un mot et il me sourit, avant de m'ignorer et de baisser la tête sur son cahier devant lui. Je déplie donc ce petit bout de papier et y découvre un mot manuscrit, d'une écriture qui me surprend plutôt pour un homme. Des lettres bien lisible, d'une calligraphie souple et peut être un peu féminine, une écriture dont je suis un peu jalouse car bien plus belle que la mienne.

" Arrêtez donc de fixer ce hublot bien trop ennuyeux. Ma main n'a clairement aucune séquelle -la preuve je peux écrire sans aucun problème-, et sera prête à accueuillir à nouveau la votre lors de l'atterissage si besoin. "

Je laisse échapper un sourire avant de regarder à nouveau vers ce voisin qui ne fait plus attention à moi, étant bien trop occupé à écrire sur son cahier. Mon regard est attiré vers sa main qui aligne mot après mot, et qui noircit à une vitesse impressionnante la page devant lui. Même à cette vitesse son écriture reste belle et facilement lisible, mais ne voulant par faire la curieuse, et surtout de peur qu'il le remarque, je n'ose pas essayer de lire ce qu'il peut bien écrire. Je me contente donc d'attraper mon sac posé sous le siège avant et d'en sortir le livre que je suis en train de lire en ce moment. Je suis rapidement absordé par ma lecture, un auteur dont j'ai découvert les oeuvres il y a seulement quelques mois, et dont j'ai dévoré tout les livres depuis. Son dernier que j'ai entre les mains me fait frissonner et rêver à chaque nouvelle page, comme tout ceux que j'ai pu lire jusqu'à présent. Il ne me reste que quelques chapitres avant la fin, et malgré le fait que chacun de ses livres jusqu'à présent ce soit toujours terminé sur un happy end, je commence à avoir des doutes sur celui-ci. Si c'est le cas j'en voudrais réellement à l'auteur, je lis ses livres pour m'évader de mon quotidien pas toujours rose, alors je ne veux pas déprimer en lisant la fin de son histoire.

Écris notre histoire {Sous Contrat D'édition}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant